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On pêche toujours moins dans le Léman

19% par rapport à 2017, 40% par rapport à 2015: le volume de la pêche a continué à baisser en 2018, pour la cinquième année d’affilée. La féra est particulièrement concernée par ce recul. Des hivers trop chauds et la baisse du taux de phosphate expliquent en partie ce phénomène.

15 oct. 2019, 14:54
/ Màj. le 15 oct. 2019 à 16:36
Plus de 7600 permis annuels de pêche de loisir et plus de 13 000 permis journaliers ont été délivrés en 2018 par les autorités suisses et françaises.

Avec 686 tonnes de poissons capturés, l’année 2018 présente un rendement global de nouveau en baisse pour la cinquième année d’affilée, soit de -19% par rapport à celui de 2017 et de -40,1% par rapport à celui de 2015.

A lire aussi : Léman: moins de féras, plus de perches pêchées (2018)

Plus de 7600 permis annuels de pêche de loisir et plus de 13 000 permis journaliers ont été délivrés en 2018 par les autorités suisses et françaises. «Ce résultat atteste toujours de l’attrait de la pêche de loisir au Léman», estime mardi, dans un communiqué, la Commission internationale de la pêche dans le Léman. La pêche professionnelle (140 pêcheurs) représente, toutes espèces confondues, la plus grande part des captures (89,7%) avec un peu plus de 615 tonnes de poissons pêchés.

-66% pour la féra

L’essentiel du rendement de la pêche lémanique repose toujours sur les deux mêmes espèces: le corégone, communément appelé «féra» (280 tonnes) et la perche (279 tonnes). La féra enregistre pour la quatrième année de suite une baisse significative (555 tonnes de moins par rapport à 2015, soit un recul de 66,4%). En 2018, les rendements de la pêche de la féra et de la perche deviennent pratiquement équivalents (280 tonnes), ce qui ne s’était plus vu depuis 2008. La baisse des captures de la féra semble se poursuivre en 2019.

Des hivers trop chauds et une eau… trop propre

Des baisses pour lesquelles Yvon Crettenand, biologiste au Service valaisan de la chasse, de la pêche et de la faune, a deux pistes d’explication. Deux années de mauvaise reproduction, tout d’abord. «Des hivers trop chauds ont fait qu’il n’y a pas eu de brassage des eaux du Léman; les œufs ne sont ainsi pas oxygénés et périssent.» Autre facteur: la baisse du taux de phosphate. «L’eau est tellement propre qu’elle est devenue improductive en planctons», détaille Yvon Crettenand.

Un large groupe de travail composé de représentants de la Confédération, des cantons et des pêcheurs professionnels et amateurs suisses et français a été mis en place et travaille en collaboration avec la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (CIPEL). L’objectif: «Trouver des solutions pour garantir une pêche durable pour les pêcheurs professionnels», précise encore Yvon Crettenand.

Brochets et ombles stables, perches à la hausse

Concernant les autres espèces: les captures restent stables par rapport à 2017 pour le brochet (44 tonnes) et l’omble chevalier (18,3 tonnes). Les captures de truites (5,9 tonnes) accusent un recul de 2,7 tonnes (soit -30,9%) par rapport à 2017 et de 8 tonnes (soit -57,4%) par rapport à 2015. Quant à la perche, elle voit son tonnage augmenter pour la troisième année d’affilée (+107,7 tonnes) soit 38,6% d’augmentation par rapport à l’année 2015.

L’écrevisse signal, une espèce exotique envahissante, affiche, elle, une hausse importante des captures avec 17,5 tonnes, soit une augmentation de 67,4% par rapport à 2015.

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