« Face au sentiment d’abandon ressenti par les habitants dans de nombreux territoires, nous souhaitons retisser du lien social via l’implantation de bistrots. Nous voulons proposer à tous les élus de petites communes, qui n’ont plus de café ou qui risquent une fermeture, de construire le projet avec eux et les habitants », expose Jean-Marc Borello, président du groupe SOS, organisation réunissant quatre associations opérant dans le champ de l’économie sociale et solidaire. La proposition, baptisée « 1 000 cafés », avait été reprise dans l’agenda rural remis à la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, en juin dernier.
Une démarche de « coconstruction »
« L’initiative vise à créer ou reprendre 1 000 cafés dans 1 000 communes de moins de 3 500 habitants [sur un total de 32 000 communes sur cette tranche] » explique Chloé Brillon, directrice du projet. Les critères sont les suivants : ne plus disposer d’aucun café ou avoir un café menacé de fermeture, avoir identifié un local vacant et adapté à l’activité d’un café, et que le ou la maire porte la candidature de sa commune.
« L’appel à candidatures servira à identifier les lieux où déployer les cafés. Nous nous tournons vers les maires car nous avons envie que ces cafés soient un projet de territoire et qu’il y ait une réelle adhésion de la municipalité. C’est une initiative entrepreneuriale mais qui s’inscrit dans une démarche de coconstruction », explique Chloé Brillon.
Un café abritant des services de proximité
Le projet promet en effet de faire la part belle à l’implication des habitants ; le groupe SOS mise sur la coconstruction afin qu’ils s’approprient le lieu et définissent les services qui leur seraient utiles. « L’activité cœur sera celui d’un débit de boisson, mais le café sera le prétexte pour que les gens se rassemblent, il offrira un espace de convivialité. Nous pourrons offrir un panel de services de proximité : dépôt de pain, épicerie avec circuits courts et agriculture bio, relais-poste, et des services pouvant toucher au numérique pour lutter contre la fracture numérique ».
Le groupe envisage également des services de mobilité et des services dédiés aux seniors. « Nous ne créerons pas de franchise dans les territoires. Chaque projet sera spécifique aux enjeux et aux besoins de chaque territoire », assure Chloé Brillon.
Jusqu’à 200 millions d’euros de budget
Chaque commune pourra choisir comment elle souhaite que le groupe SOS investisse le lieu : via un bail emphytéotique, un loyer symbolique… Elle n’aura ensuite rien à débourser pour la suite du projet. Un binôme sera recruté par le groupe SOS, en priorité localement et sera formé pour gérer le lieu : il sera composé d’un gérant et d’un employé salarié, rémunérés au SMIC et avec un logement garanti, binôme qui sera « intéressé à la réussite de l’établissement par des mécanismes d’intéressement aux résultats, et une possibilité d’évolution vers un statut d’entrepreneur indépendant », indique le groupe SOS dans son communiqué.
Le budget pour cette ambitieuse opération se chiffre entre 150 à 200 millions d’euros, dont une partie sera empruntée. Le groupe SOS table sur un chiffre d’affaires modeste de 150 000 à 250 000 euros par an de chiffre d’affaires pour chaque établissement.
Comment candidater ?
Le dépôt de candidature, officiellement lancé demain par le groupe SOS, consistera à renseigner un questionnaire pour identifier l’éligibilité des communes au dispositif proposé.
La première vague d’études des dossiers aura lieu en octobre, pour une annonce des premiers sites retenus à la fin du mois d’octobre.
Le dépôt de candidature restera ouvert en continu jusque 2021.
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