Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Anni Lanz à nouveau jugée à Sion

La femme qui a voulu sauver un réfugié afghan est rejugée mercredi à Sion. Le Tribunal de Brigue l’avait condamnée à une amende.

21 août 2019, 09:01
Anni Lanz, 73 ans, se retrouve devant le Tribunal cantonal.

Anni Lanz comparaît mercredi devant le Tribunal cantonal valaisan à Sion. L’ancienne secrétaire générale de Solidarité sans frontières doit à nouveau répondre de violation de la loi fédérale sur les étrangers pour avoir ramené en Suisse un demandeur d’asile expulsé.

Le 24 février 2018, la Bâloise de 73 ans avait tenté de ramener en Suisse un requérant d’asile afghan préalablement expulsé vers l’Italie, dernier pays traversé avant de déposer sa demande d’asile en Suisse. Souffrant d’un sévère syndrome de stress post-traumatique en lien avec son passé, l’homme avait fait plusieurs tentatives de suicide avant de quitter le sol helvétique.

Refoulé à Milan, l’Afghan s’était retrouvé à la rue. Anni Lanz, qui avait fait sa connaissance à la prison de renvoi bâloise de Bässlergut où elle visitait régulièrement des prisonniers, avait choisi de lui porter secours à Domodossola, par moins 10 degrés. Quelques heures plus tard, tous deux étaient arrêtés par les gardes-frontières à Gondo.

Le 10 décembre 2018, devant le Tribunal de Brigue, l’ancienne candidate au prix Nobel de la paix en 2005 avait écopé, en première instance, d’une amende de 800 francs et du coût de la procédure d’un montant de 1400 francs.

Dans son réquisitoire, le procureur Andreas Seitz avait relevé que «toute infraction à une loi doit être punie». Et d’ajouter qu’Anni Lanz «aurait pu porter secours au requérant afghan, en Italie, en le conduisant dans un hôtel et en le faisant soigner sur place.» Des arguments réfutés par la partie adverse: l’humaniste avait en effet tenté de trouver de l’aide dans le chef-lieu lombard auprès de plusieurs institutions, dont Caritas, en vain.


Vers un nouveau procès?

Bien que condamnée à une faible peine en première instance par le Tribunal de Brigue en décembre dernier, Anni Lanz a choisi de faire recours. Durant ses auditions, la septuagénaire a toujours plaidé avoir «agi pour des intérêts honorables et purement humanitaires.»

Toujours à la recherche d’un acquittement pur et simple, voire d’une condamnation à 1 franc symbolique, l’activiste pourrait à nouveau faire recours auprès du Tribunal fédéral, si le verdict du Tribunal cantonal devait lui être à nouveau défavorable. Dans une récente interview à la Wochenzeitung, elle disait «son faible espoir à ce que mon action soit jugée comme licite aux yeux de la loi.»

Dans cette affaire, Anni Lanz bénéficie du soutien de plusieurs organisations de soutien aux migrants. Nombre d’entre elles doivent venir la soutenir mercredi à Sion.
 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias