C’est aux premiers jours de l’été, mercredi 26 juin, que la comédienne Edith Scob s’est éteinte à Paris, à l’âge de 81 ans, nous renvoyant à L’Heure d’été (2008), d’Olivier Assayas, film crépusculaire qui lui offrit l’un de ses plus beaux rôles, celui d’une matriarche se préparant à transmettre son héritage. L’actrice, pour qui le vieillissement ne fut pas une punition mais une certaine libération sur le plateau, nous lègue de riches heures de cinéma et de théâtre qu’il serait injuste de réduire aux premiers rôles d’héroïne masochiste devant la caméra de Georges Franju. Ceux-ci ont par ailleurs révélé sa présence et son regard, du bleu intense qu’avant Edith Scob on croyait réservé aux poupées.
Née à Paris, le 21 octobre 1937, d’un père d’origine russe, architecte, et d’une mère à la rigueur protestante, Edith Vladimirovna Scobeltzine a vite rompu avec les traditions familiales en s’inscrivant à des cours de théâtre parallèlement à ses études de lettres à la Sorbonne. A 20 ans, elle adhère au Parti communiste français. C’est à cette époque qu’elle fait des essais pour La Tête contre les murs (1959), de Georges Franju (1912-1987), et incarne une jeune femme enfermée dans un asile. C’est le deuxième film – d’épouvante – de Franju, Les Yeux sans visage (1960), qui la fait connaître au grand public. Inspirante pour celui qui voulait imprimer sur la pellicule sa poésie de l’effroi, Edith Scob tourna dans six films de Franju.
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