Le lourd impact de la canicule sur la qualité de l’air à Bruxelles

La phase d’avertissement du plan forte chaleur et pics d’ozone est activée depuis vendredi dernier.

Mathilde de Kerchove
Le lourd impact de la canicule sur la qualité de l’air à Bruxelles

La phase d’avertissement du plan forte chaleur et pics d’ozone est activée depuis vendredi dernier. La canicule à laquelle la Belgique et Bruxelles font face cette semaine fait beaucoup parler d’elle. À la une de tous les journaux : des conseils en tous genres pour lutter contre la déshydratation, les conséquences des vagues de chaleur sur notre santé, etc.

Mais il faut également souligner que la canicule a aussi un impact sur la qualité de l’air que nous respirons et s’accompagne toujours d’une forte concentration d’ozone dans l’atmosphère. Un phénomène qu’il est nécessaire de rappeler, avec les conseils préventifs qui vont avec.

"L’ozone étant un polluant secondaire, créé en grande quantité par des réactions chimiques dans l’atmosphère lors des jours chauds, on s’attend en effet à une augmentation de sa concentration dans les jours à venir", explique Philippe Maetz, collaborateur à la Cellule interrégionale de l’environnement (Celine). Quand il est fortement concentré à basse altitude comme c’est le cas durant les vagues de chaleur, l’ozone devient un gaz toxique. Les pics de concentration de ce dernier surviennent dès lors quand il y a beaucoup de soleil et que la température est élevée, soit quand les conditions météorologiques limitent la dispersion des masses d’air.

Dans ce cadre, la Région bruxelloise a, depuis vendredi dernier, activé la phase d’avertissement du plan forte chaleur et pics d’ozone. Pour déterminer s’il y a lieu de passer de la phase de vigilance aux phases d’avertissement du plan, la Région observe et prend en compte les prévisions de températures pour les cinq jours à venir et les prévisions en concentration d’ozone pour les deux jours à venir indiquées par Celine. "Nous mettons nos prévisions à jour quotidiennement. Ce lundi, le risque de dépassement du seuil d’information européen (180 microgrammes par m³) était très faible. Mais on s’attend à avoir une nette augmentation de la concentration dans les jours à venir, et ce, dès mardi."

Lorsque le seuil européen est dépassé, la cellule a l’obligation d’en informer la population bruxelloise via des bulletins préventifs, accompagnés des conseils et recommandations qui font partie du plan bruxellois chaleur et pics d’ozone.

"Il y a certaines informations importantes à savoir en temps de fortes concentrations d’ozone, poursuit Philippe Maetz. La quantité de ce gaz augmente au cours de la journée. Sa concentration va donc être beaucoup plus élevée en fin de journée. On déconseille donc aux personnes âgées, aux enfants et aux personnes atteintes de problèmes respiratoires de trop sortir à ces heures-là ou de faire des efforts physiques à ce moment de la journée."

Enfin, des conseils, semblables à ceux liés à la canicule, sont aussi donnés par la Région bruxelloise : boire beaucoup, se reposer, rester à l’intérieur où la concentration d’ozone est deux fois moins élevée, etc.

Trop d’ozone ? Problèmes respiratoires et cardiovasculaires, crises d’asthme…

"On attend une dégradation de la qualité de l’air à Bruxelles à cause des vagues de chaleur et des fortes concentrations d’ozone qui vont en découler", explique Lucas, du collectif Bruxsel’air qui lutte depuis 2016 pour une meilleure qualité de l’air dans la capitale. "C’est évidemment un problème, puisque l’inhalation d’ozone entraîne de nombreux effets très néfastes sur la santé."

Toux, irritation du nez et de la gorge, augmentation des crises d’asthme et des problèmes respiratoires et cardiovasculaires… Autant de conséquences de la concentration d’ozone sur la santé de la population. "De nombreuses études estiment d’ailleurs que ces concentrations élevées d’ozone entraînent généralement une surmortalité pendant ces épisodes de forte pollution. En outre, comme souvent dans le cas de la pollution de l’air, ce sont les personnes les plus vulnérables qui sont les plus affectées : les enfants, les personnes âgées et les personnes sensibles à l’asthme ou travaillant en extérieur."

Pour le collectif, il est donc crucial qu’en plus d’informer de manière efficace la population sur les mesures qu’ils peuvent prendre pour se protéger de la pollution de l’air, les politiques prennent rapidement des mesures pour réduire nos émissions de polluants. "Il s’agit ici principalement de réduire nos émissions de méthane, mais aussi de réduire durablement les émissions de précurseurs d’ozone issus du secteur du transport", conclut Lucas.

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