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Une enquête vise Jean-Marie Fournier et Télénendaz

Le Tribunal cantonal ordonne au Ministère public de rouvrir une instruction pénale contre Jean-Marie Fournier et les administrateurs de Télénendaz. Dévoilée par «Le Matin Dimanche», cette décision intervient dans le cadre des procédures ouvertes après la fusion contestée des remontées mécaniques de Nendaz et de Veysonnaz.

16 juin 2019, 20:12
En décembre 2016, Jean-Marie Fournier posait pour l'inauguration de la nouvelle télécabine de la piste de l'Ours.

Entre le promoteur Jean-Marie Fournier et l’ancien administrateur de Télénendaz Pierre Délèze, la guerre continue. Il y a trois ans, le second saisissait la justice pour demander l’annulation de la fusion des remontées mécaniques de Veysonnaz et de Nendaz. Une procédure civile est toujours en cours. Une dénonciation pénale avait été rapidement écartée par le procureur. A tort? Selon «Le Matin Dimanche», le Tribunal cantonal vient d’ordonner au Ministère public de rouvrir une instruction pénale contre les membres du conseil d’administration de Télénendaz, pour «faux renseignements sur des entreprises commerciales». Par contre, il ne s’est pas prononcé sur d’éventuels faux dans les titres, gestion déloyale ou escroquerie, parce que les plaignants n’ont pas qualité pour recourir.

Contrôlées par Jean-Marie Fournier, les deux sociétés de remontées mécaniques ont fusionné en mai 2016 pour former Nendaz Veysonnaz Remontées mécaniques (NVRM), qui tient le centre du domaine des 4 Vallées, alors qu’avec Thyon, Téléverbier contrôle les deux extrémités. Dans les mois qui ont précédé la fusion, le promoteur avait vendu 100 places de parc à Téléveysonnaz pour trois millions de francs et la société lui avait cédé trois restaurants contre la même somme. NVRM a donc hérité de parkings au rendement assez faible, alors que Jean-Marie Fournier a conservé les lucratifs établissements situés sur les pistes.

Rapport secret

Par ailleurs, Jean-Marie Fournier a aussi facturé une indemnité pour rupture de bail de 1,4 million de francs à Téléveysonnaz. Selon les plaignants Pierre Délèze et Paul Glassey, il a tiré des avantages particuliers de la fusion, en trompant les actionnaires sur la valeur de Téléveysonnaz, qu’ils jugent largement surestimée. Pièce essentielle, le rapport d’évaluation des sociétés reste secret. Les avocats de Jean-Marie Fournier refusaient de le produire. Le juge a ordonné son dépôt, mais il a aussi défini un cadre très strict pour sa consultation et interdit la divulgation de son contenu.

Cité par «Le Matin Dimanche», l’avocat des plaignants, Frédéric Pitteloud, dit sa satisfaction: «Le Ministère public devra également instruire les autres infractions, qui se poursuivent d’office, s’il a des doutes. Et comment pourrait-il ne pas en avoir une fois qu’il aura réellement mis le nez dans le dossier?» Dans l’hebdomadaire, Jean-Marie Fournier, lui, se décrit confiant: «Ils ont perdu sur quasi toute la ligne et dans chaque procédure depuis qu’ils tentent de contester cette fusion. Il n’en sera pas autrement à l’arrivée.» Ses avocats ont demandé une suspension de la procédure civile jusqu’à connaissance du verdict pénal.

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