Élevage. Les Highlands, des vaches au poil

Par Manuella Binet

Dans la campagne de Rohan (Morbihan), de drôles de bovins poilus paissent placidement dans les prés. Depuis cinq ans, Christiane Michard est l’une des rares agricultrices en France à élever des Highlands. Des vaches d’origine écossaise, que l’on retrouve habituellement dans les landes du nord du Royaume-Uni, mais qui s’adaptent très bien en Bretagne.

Élevage. Les Highlands, des vaches au poil

C’est un long voyage qu’a entrepris Charlie en début d’année. Ce beau taureau Highland, bien installé dans sa nouvelle prairie, a quitté en février ses pâtures écossaises par bateau pour rejoindre, au terme d’un long périple, la ferme de Christiane Michard. C’est le sixième bovin né en Écosse à agrandir le troupeau de l’éleveuse rohannaise, qui s’est lancée dans cette race à viande encore peu connue en France en 2014. Alors même qu'elle n’a encore jamais mis les pieds en Écosse...

Ils ont leur petit caractère, ils sont presque aussi têtus que moi !

« J’avais des vaches laitières depuis 1990, mais avec le prix du lait en chute libre, j’avais envie de changer. En 2008, j’ai accueilli mes cinq premières génisses Highlands, après avoir découvert la race grâce à un ami, et en 2014, je me suis lancée. J’ai vendu mes deux premiers bœufs Highlands un an plus tard », raconte Christiane. La différence avec les vaches laitières ? « Ce sont des animaux plus rustiques, moins malades aussi. Ils ont leur petit caractère, ils sont presque aussi têtus que moi ! Il faut savoir gagner leur confiance ».

Élevage. Les Highlands, des vaches au poil

Et pour y arriver, Christiane sait y faire. Car, sous des apparences de gros nounours placides, ces beaux bébés à poils longs roux ou noir demandent beaucoup d’attention. Brossage au pré, alimentation à base d’herbe pâturée et de foin produit sur l’exploitation, homéopathie et huiles essentielles pour les petits bobos, parcelles pensées pour le confort des bêtes… Ici, les Highlands sont choyés ! « Les veaux restent avec leur mère pendant 8 mois, ensuite je pratique le sevrage écossais. J’entretiens la communication avec tous les animaux à travers le brossage, une fois par semaine minimum pour chaque bête ». L’éleveuse a aussi suivi une formation en comportement animal avec une vétérinaire pour s’assurer du bien-être de ses troupeaux.

Je fais tout mon possible pour qu’ils soient bien

Chaque année, une dizaine de petits veaux naît sur la ferme. « Je garde généralement les femelles et vends les mâles quand ils sont prêts, vers 3 ans ». Christiane le concède, elle a beaucoup de mal à voir partir ses bêtes à l’abattoir. « Je fais tout mon possible pour qu’ils soient bien. Je les emmène deux par deux, dans un camion de transport loué spécialement. Je les accompagne jusqu’au bout, je reste avec eux pendant l’attente qui précède l’abattage pour m’assurer qu’il n’y a aucune maltraitance ».

Vente directe à la ferme

Elle récupère ensuite la viande pour la vendre en direct. « Il y a peu de Highlands en France, il faut donc créer la demande, chercher la clientèle soi-même ». Le bouche-à-oreille fonctionne bien pour elle. Elle a récemment aussi commencé à fournir des restaurants. La qualité de la viande de Highlands, due à sa croissance longue, serait en effet appréciée des gastronomes. Toujours en recherche d’amélioration pour son exploitation, la prochaine étape pour l’éleveuse sera le passage en biodynamique. Elle s’y prépare activement, tout en s’assurant que ses vaches paissent paisiblement dans ses champs en attendant.

Le Clos aux Highlands, Le Pierny à Rohan (Morbihan). Rens. 06.76.61.71.22.

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