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Frédéric Thiriez : avec la fin de l’ENA, « l’idée est de supprimer la mentalité “grands corps” »

Choisi par Macron pour réformer la haute fonction publique, l’ancien président de la Ligue de football professionnel envisage la fin du classement de sortie.

Propos recueillis par 

Publié le 22 mai 2019 à 02h53, modifié le 23 mai 2019 à 14h11

Temps de Lecture 5 min.

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Frédéric Thiriez va encadrer la suppression de l’Ecole nationale d’administration.

œAncien président de la Ligue de football professionnel (LFP), mais aussi énarque et avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation, Frédéric Thiriez a été choisi, à 66 ans, par Emmanuel Macron pour réformer la haute fonction publique. Il revient sur sa mission.

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Pourquoi avoir accepté cette mission impossible : réformer la haute fonction publique ?

C’est l’un des chantiers les plus beaux et les plus nécessaires. Polytechnique a été créée en 1794, l’Ecole nationale d’administration (ENA) il y a soixante-quinze ans. Ce sont de très grands succès, mais le système trouve aujourd’hui ses limites.

La France a changé, le monde a changé. Il faut inventer la haute fonction publique du XXIe siècle. Celle-ci est aujourd’hui trop cloisonnée. Deuxième faiblesse, la diversité est insuffisante : aujourd’hui, 80 % des élèves de Polytechnique et de l’ENA sont recrutés dans les catégories sociales les plus aisées. On y peut quelque chose. Troisième défaut, l’Etat n’est pas un très bon DRH. Le suivi de la carrière n’est pas assez individualisé, la formation continue est insuffisante et nos hauts fonctionnaires ne sont pas assez mobiles : trop de présence à Paris, pas assez de terrain ou d’échanges avec le privé.

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Le président de la République a évoqué la suppression de l’ENA. Mais votre lettre de mission ne la mentionne pas. Est-elle abandonnée ?

Celle-ci est bien confirmée. Mais l’ambition n’est pas de détruire, c’est de construire. Il faudra bien des concours et une formation pour les hauts fonctionnaires. Avec deux idées-forces : décloisonner et diversifier.

Pour décloisonner, pourquoi ne pas imaginer une nouvelle école où l’on enseignerait pendant un an un tronc commun à tous les futurs hauts fonctionnaires, d’Etat, territoriaux, hospitaliers, magistrats, commissaires de police compris ? Cela concernerait également les quatre « corps techniques » : Mines, Ponts, armement, Insee.

Il faut créer une culture commune du service public. La formation de tronc commun proposerait des stages croisés : les futurs commissaires de police iront dans les palais de justice, les futurs administrateurs civils dans les hôpitaux, etc. Il faudra cependant veiller à ne pas allonger la durée globale de la scolarité, école d’application incluse.

Ne craignez-vous pas que ces réformes dissuadent les étudiants de préparer l’ENA ?

Il ne faut pas qu’ils s’inquiètent, la réforme prendra du temps. Si on met en place de nouveaux cursus, de nouveaux concours, cela nous conduit à 2021. Je leur dis : continuez à préparer les concours 2019 et 2020 et passez-les ! Je ne veux pas que l’on perde une centaine de bons élèves.

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