On dirait un mauvais scénario de science-fiction, et pourtant… Dans l’Etat de l’Alabama, aux Etats-Unis, les femmes ne pourront désormais plus avorter que si elles sont en danger de mort. Même si elles ont été violées ou victimes d’inceste, elles ne pourront plus décider de mettre un terme à leur grossesse. Et les médecins recourant à des IVG seront passibles de peines de prison. Ce projet de loi a d’abord été voté par les membres du Sénat, une majorité d’hommes blancs conservateurs, comme le rappelle l’actrice américaine Alyssa Milano dans un tweet. Mais c’est une femme qui l’a promulguée : Kay Yvey, la gouverneure d’Alabama. Alors que les associations vont porter l’affaire en justice, la riposte vient aussi des femmes. Et notamment avec un hashtag.

« J’ai vraiment peur pour les femmes et les filles de ce pays. »

Pour rappel, avant l’Alabama, c’est dans l’Etat de Georgie qu’ une autre loi - qui entrera en application en janvier 2020 - fait froid dans le dos. Les femmes ne pourront plus avorter à partir du moment où les médecins pourront détecter « une activité cardiaque embryonnaire ou fœtale », vers la sixième semaine de grossesse en général. Si elles décident d’avoir recours à un avortement, les femmes risqueront alors la prison à vie, voire la peine de mort. L’actrice Busy Phillips, qui a joué notamment dans « Dawson » avait été l’une des premières à réagir. « Toutes les femmes méritent de la compassion et de l’attention et non des jugements ou de l’ingérence lorsqu’il s’agit de leur propre corps. Les statistiques prouvent qu’une femme sur quatre va avoir recours à un avortement avant l’âge de 45 ans », avait-elle rappelé, avant de revenir sur sa propre expérience. « J’ai eu une interruption volontaire de grossesse lorsque j’avais 15 ans et je vous le dis car j’ai vraiment peur pour les femmes et les filles de ce pays et je pense qu’on a tous besoin de parler plus et partager nos histoires davantage », expliquait-elle très émue dans l’émission « Busy Tonight ».

Pour réagir à la situation en Alabama, elle a décidé de lancer un appel aux femmes via le hashtag  #YouKnowMe,  pour « partager et commencer à mettre fin à la honte ». « Une femme sur quatre a eu recours à une interruption volontaire de grossesse. Beaucoup de gens pensent qu’ils ne connaissent pas quelqu’un qui en a eu une, mais vous me connaissez (you know me). Faisons donc ceci : si vous êtes aussi cette personne sur quatre, partagez-le et commençons à mettre fin à la honte. Utilisez #Youknowme et partageons la vérité », écrit-elle sur Twitter.

Et elles ont écrit. Des centaines d’Américaines mais des Françaises aussi qui racontent leur histoire. Des témoignages, forts et puissants, qui rappellent combien la loi Veil a changé la vie des femmes.