Des pâtes oui, mais des pâtes au blé dur
Avez-vous déjà remarqué que les pâtes et les semoules françaises étaient plus jaunes que leurs concurrentes étrangères ? Une spécificité tirée du grain de blé cultivé dans l’Hexagone. Mais si les acteurs du secteur affichent haut leur fierté, ils sont obligés de reconnaître que la filière "blé dur française" se porte mal. Quelque 60% des pâtes et 27% de la semoule de couscous consommées proviennent de l’étranger.
Cinq industriels, Alpina Savoie, Panzani, Pastacorp (Lustucru), Heimburger et Tipiak, se sont alliés pour remporter le "défi blé dur". L’objectif ? Optimiser la consommation d’énergie pour faire baisser les coûts et être compétitifs. Pour cela, ils sont soutenus par Engie, qui analyse les postes de dépense d’énergie et propose d’autres solutions. "Cela peut aller du remplacement des luminaires traditionnels par des LED à la mise en place du système Blu.e pour surveiller en temps réel les données liées à la production", précise Fabrice Rudrauf, le directeur grands comptes industriels d’Engie Cofely.
L’Institut national de la recherche agronomique (Inra) s’est rallié au projet. Dans une minichaîne de production reproduite dans son laboratoire de Montpellier, il tente de trouver "la" technologie disruptive qui permettra de minimiser les coûts énergétiques. Réduction de la durée de cuisson, diminution du temps de réhydratation, gélatinisation de l’amidon... Les solutions sont testées lors d’opérations unitaires. "Ce système nous permet de pousser les paramètres à leur maximum. Nous nous retrouvons dans des zones jamais expérimentées, qui nous apporteront peut-être la solution de demain", explique Joël Abecassis, directeur du département Sciences pour les agro bio procédés à l’Inra-Supagro.
Le projet, estimé à 8,8 millions d’euros, dont 5 millions issus de la BPI, doit prendre fin d’ici à quatre ans.