TITANIC

Européennes : Hamon présente sa liste mardi, la gauche en miettes

L'ex-candidat PS à la présidentielle a échoué à imposer son idée de «votation citoyenne» pour rassembler la gauche aux européennes et sera (sauf surprise) tête de liste de son nouveau mouvement, Génération.s, lors du scrutin de mai.
par Lilian Alemagna
publié le 24 février 2019 à 14h15

La gauche n'a jamais été aussi loin du rassemblement aux élections européennes. Prenant acte de l'échec de sa proposition de «votation citoyenne pour l'union» faite début février, Benoît Hamon annonce ce dimanche dans Le Parisien qu'il présentera, mardi, «les 30 premiers candidats de [sa] liste» estampillée du logo de son seul parti, Génération.s. «Il y aura notamment des personnalités comme Françoise Sivignon, ancienne présidente de Médecins du Monde, et Salah Amokrane, une figure du mouvement les Motivé-e-s», fait savoir l'ex-candidat du Parti socialiste à la présidentielle désormais à la tête de sa propre formation. Sans oublier la Marseillaise Sarah Soilihi, transfuge des insoumis de Jean-Luc Mélenchon et, bien, sûr, Benoît Hamon lui-même, en tête de liste, comme il l'avait annoncé début décembre. «Il y a un autre scénario que le match délétère entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, un débat piège entre les pro et les anti européens, dit-il ce dimanche dans Le Parisien. Notre liste prouvera qu'il peut y avoir une autre Europe que libérale.»

Génération.s à 3 %, le PS à 5 %

La dispersion des listes de gauche est donc bien avancée : outre Hamon avec Génération.s, on retrouve donc celles de La France insoumise avec Manon Aubry, d'Europe Ecologie-Les Verts (EE-LV) tirée par Yannick Jadot, du PCF avec Ian Brossat et du Parti socialiste avec, normalement, son premier secrétaire Olivier Faure à sa tête. Un conseil national du PS devrait trancher mi-mars. Reste à savoir ce que fera, dans ce champ de ruines, le mouvement Place Publique constitué autour d'intellectuels comme Raphaël Glucksmann, Thomas Porcher et Claire Nouvian, qui s'était donné comme objectif de rassembler une partie des forces de gauche. «Tout est encore possible», assure Hamon avant de rappeler cependant pourquoi il a refusé de s'allier avec les socialistes alors qu'il vient de quitter l'ancienne formation de la rue de Solférino : «Je veux de l'honnêteté, […] je refuse les petits accords conclus dans le dos des citoyens, sans programme clair, sans engagement solide, les discours du Bourget qui se terminent en CICE ou en déchéance de nationalité. […] Il faut assumer les débats entre ceux qui souhaitent rester dans l'austérité et le productivisme et ceux qui, comme nous, veulent en sortir.» Selon les dernières enquêtes d'intention de vote aux européennes, une liste Génération.s ferait entre 3 et 4 %, celle du PS entre 5 et 6 %.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique

Les plus lus