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Entre Sahel et Sahara, Hollande en campagne dans le désert

De notre envoyé spécial en Mauritanie et au Mali Eric Hacquemand

L’ancien président de la République revient d’une tournée entre Sahel et Sahara, publie une version enrichie de son livre et se prépare pour l’après-grand débat.

Selfie dans le désert, le 14 février, à Atar, en Mauritanie.
Selfie dans le désert, le 14 février, à Atar, en Mauritanie. © Laurence Geai
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Au hasard de son escapade dans l’oasis, Hollande croise Florent et Marie. Ils sont... corréziens ! De Troche, à peine 600 habitants.
Au hasard de son escapade dans l’oasis, Hollande croise Florent et Marie. Ils sont... corréziens ! De Troche, à peine 600 habitants. © Laurence Geai
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Dans l’oasis de Terjit, perdue au milieu de l’immensité désertique de l’Adrar, en Mauritanie, rien ne se perd.
Dans l’oasis de Terjit, perdue au milieu de l’immensité désertique de l’Adrar, en Mauritanie, rien ne se perd. © Laurence Geai
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François Hollande, premier de cordée, à Tirgit.
François Hollande, premier de cordée, à Tirgit. © Laurence Geai
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L'ancien président se déchausse avant de prendre un thé.
L'ancien président se déchausse avant de prendre un thé. © Laurence Geai
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Le 14 février, dans l’oasis de Terjit, en Mauritanie, avec Michel Sapin (à g.) et des touristes français et suisses.
Le 14 février, dans l’oasis de Terjit, en Mauritanie, avec Michel Sapin (à g.) et des touristes français et suisses. © Laurence Geai
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L’indéfectible ami Michel Sapin tombe son hawli blanc, le chèche local
L’indéfectible ami Michel Sapin tombe son hawli blanc, le chèche local © Laurence Geai
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La délégation lui offre un fusil de collection.
La délégation lui offre un fusil de collection. © Laurence Geai
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À Attar, devant le panorama splendide du désert.
À Attar, devant le panorama splendide du désert. © Laurence Geai
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Pendant la visite d'un site ancien typique.
Pendant la visite d'un site ancien typique. © Laurence Geai
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Pause dans une cabane arrosée d'eau minérale.
Pause dans une cabane arrosée d'eau minérale. © Laurence Geai
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 Pause déjeuner dans une grande maison à Attar.
Pause déjeuner dans une grande maison à Attar. © Laurence Geai
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Retour en avion à Nouackchott, capitale de la Mauritanie. A la gauche de François Hollande, un membre de la délégation qui l'accompagne, Mohamed Ould Noueigued, le PDG de la banque nationale de Mauritanie.
Retour en avion à Nouackchott, capitale de la Mauritanie. A la gauche de François Hollande, un membre de la délégation qui l'accompagne, Mohamed Ould Noueigued, le PDG de la banque nationale de Mauritanie. © Laurence Geai
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Le 15 février, à Bamako, au Mali. François Hollande visite l'hôpital FESTOC avec l'association Chaine de l'espoir, qui vient en aide des enfants malades, notamment du coeur. De nombreux enfants chantent à son arrivée.
Le 15 février, à Bamako, au Mali. François Hollande visite l'hôpital FESTOC avec l'association Chaine de l'espoir, qui vient en aide des enfants malades, notamment du coeur. De nombreux enfants chantent à son arrivée. © Laurence Geai
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Au chevet d'une petite fille.
Au chevet d'une petite fille. © Laurence Geai
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Rencontre avec le Président malien Ibrahim Boubakar Keita au palais présidentiel.
Rencontre avec le Président malien Ibrahim Boubakar Keita au palais présidentiel. © Laurence Geai
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Selfie dans le désert, le 14 février, à Atar, en Mauritanie.
Selfie dans le désert, le 14 février, à Atar, en Mauritanie. © Laurence Geai
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Au hasard de son escapade dans l’oasis, Hollande croise Florent et Marie. Ils sont... corréziens ! De Troche, à peine 600 habitants.
Au hasard de son escapade dans l’oasis, Hollande croise Florent et Marie. Ils sont... corréziens ! De Troche, à peine 600 habitants. © Laurence Geai
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Dans l’oasis de Terjit, perdue au milieu de l’immensité désertique de l’Adrar, en Mauritanie, rien ne se perd.
Dans l’oasis de Terjit, perdue au milieu de l’immensité désertique de l’Adrar, en Mauritanie, rien ne se perd. © Laurence Geai
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François Hollande, premier de cordée, à Tirgit.
François Hollande, premier de cordée, à Tirgit. © Laurence Geai
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L'ancien président se déchausse avant de prendre un thé.
L'ancien président se déchausse avant de prendre un thé. © Laurence Geai
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Le 14 février, dans l’oasis de Terjit, en Mauritanie, avec Michel Sapin (à g.) et des touristes français et suisses.
Le 14 février, dans l’oasis de Terjit, en Mauritanie, avec Michel Sapin (à g.) et des touristes français et suisses. © Laurence Geai
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L’indéfectible ami Michel Sapin tombe son hawli blanc, le chèche local
L’indéfectible ami Michel Sapin tombe son hawli blanc, le chèche local © Laurence Geai
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La délégation lui offre un fusil de collection.
La délégation lui offre un fusil de collection. © Laurence Geai
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À Attar, devant le panorama splendide du désert.
À Attar, devant le panorama splendide du désert. © Laurence Geai
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Pendant la visite d'un site ancien typique.
Pendant la visite d'un site ancien typique. © Laurence Geai
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Pause dans une cabane arrosée d'eau minérale.
Pause dans une cabane arrosée d'eau minérale. © Laurence Geai
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 Pause déjeuner dans une grande maison à Attar.
Pause déjeuner dans une grande maison à Attar. © Laurence Geai
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Retour en avion à Nouackchott, capitale de la Mauritanie. A la gauche de François Hollande, un membre de la délégation qui l'accompagne, Mohamed Ould Noueigued, le PDG de la banque nationale de Mauritanie.
Retour en avion à Nouackchott, capitale de la Mauritanie. A la gauche de François Hollande, un membre de la délégation qui l'accompagne, Mohamed Ould Noueigued, le PDG de la banque nationale de Mauritanie. © Laurence Geai
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Le 15 février, à Bamako, au Mali. François Hollande visite l'hôpital FESTOC avec l'association Chaine de l'espoir, qui vient en aide des enfants malades, notamment du coeur. De nombreux enfants chantent à son arrivée.
Le 15 février, à Bamako, au Mali. François Hollande visite l'hôpital FESTOC avec l'association Chaine de l'espoir, qui vient en aide des enfants malades, notamment du coeur. De nombreux enfants chantent à son arrivée. © Laurence Geai
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Au chevet d'une petite fille.
Au chevet d'une petite fille. © Laurence Geai
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Rencontre avec le Président malien Ibrahim Boubakar Keita au palais présidentiel.
Rencontre avec le Président malien Ibrahim Boubakar Keita au palais présidentiel. © Laurence Geai
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François Hollande a laissé la cravate de côté. Et le pantalon de costume est resté dans la valise. « Le désert nous apprend à nous soustraire des futilités et inutilités », écrivait Théodore Monod. L’ex-président n’a pas lu les captivants récits du célèbre explorateur. Mais il en a deviné l’esprit. Les grands espaces se goûtent avec simplicité et, surtout, avec patience. Combien de temps durera sa propre traversée du désert ? Lui-même ne le sait pas. En attendant, il revient sur la terre de ses « exploits » passés : l’Afrique, entre Sahara et Sahel. L’Irak est au programme la semaine prochaine.

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Lire aussi: Quand François Hollande se voit en découvreur de talents

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L’eau suinte de la roche. Précieux, cet or qui tombe par gouttelettes est aussitôt récupéré dans des bassines. Dans l’oasis de Terjit, perdue au milieu de l’immensité désertique de l’Adrar, en Mauritanie , rien ne se perd. La musique du goutte-à-goutte est parfois interrompue par les Touareg venus remplir la théière. « C’est une eau bénite, elle est miraculeuse : avec elle, tout repart ! » ironise Hollande, en chaussettes. Affalé à ses côtés sur des coussins, l’indéfectible ami Michel Sapin tombe son hawli blanc, le chèche local, utile même pendant la saison hivernale : le thermomètre approche les 35 °C. Un plateau de dattes passe de main en main. Il y a dix ans, les touristes étaient l’autre richesse de Terjit. Jusqu’à ce que le Paris-Dakar se détourne des lieux pour cause d’insécurité. Au grand dam des autorités mauritaniennes, le Quai d’Orsay déconseille encore la zone.

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Dans l’oasis, Hollande croise Florent et Marie. Ils sont... corréziens !

« Ça fait dix ans qu’il n’y a plus de problèmes ici », soupire Mohamed El Hamed, directeur exécutif de la Banque nationale. Sur l’unique route goudronnée qui rejoint la capitale, Nouakchott, à plus de 400 kilomètres, on croise des chameaux, nombreux. Et des gendarmes. « La Mauritanie demeure précieuse dans la lutte contre le terrorisme », confie Hollande, invité par le président, Mohamed Ould Abdel Aziz. Inédite, la venue de l’ancien chef d’Etat dans une des régions les plus isolées du pays vaut presque quitus à la politique très ferme menée par cet ancien général.

La surprise n’est pourtant pas impossible. Au hasard de son escapade dans l’oasis, Hollande croise Florent et Marie. Ils sont... corréziens ! De Troche, à peine 600 habitants. « Je connais bien, c’est mon ancien canton ! » lance l’ancien conseiller général de Corrèze. Fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, droit de vote pour les étrangers aux élections locales, etc. : à 4 000 kilomètres de Paris, l’ancien chef de l’Etat n’est pas épargné. « J’ai voté pour vous, mais pourquoi vous n’avez pas fait ce que vous avez dit ? » lui reproche Florent. Le bilan du socialiste a fait l’objet d’un livre, « Les leçons du pouvoir », paru au printemps 2018. Près de 150 000 exemplaires ont été vendus. Pur mirage ? La déception de Florent et de Marie ne relève pas d’apparences trompeuses. Seuls 36 % des Français gardent une bonne opinion de lui dans le dernier baromètre Ifop pour Match. Mais, dit le proverbe touareg, « quelle que soit la durée de la nuit, le soleil apparaît toujours ». Chez l’habitant, il partage le traditionnel méchoui et un thiof, un poisson très présent dans les eaux de Nouakchott. Assis à même le sol, comme le veut la coutume. « Vous êtes accueilli ici en homme de courage, c’est un honneur », lui reconnaissent ses hôtes. Sans l’intervention au Mali voisin, toute une région aurait pu basculer dans le chaos djihadiste.

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François Hollande en visite au Mali et en Mauritanie

C’était le 11 janvier 2013. A Bamako, seconde étape de cette minitournée africaine, Sapin se souvient de ces heures décisives. Venues du nord du Mali, des colonnes de pick-up transportant des djihadistes foncent alors vers la capitale. Dioncounda Traoré n’a pas oublié le SOS lancé au chef des armées françaises. « C’est un frère, c’est un Malien », confie à Match l’ex-président malien. « François Hollande ! François Hollande ! » A son arrivée au centre hospitalier de Bamako, les enfants forment une haie d’honneur et s’époumonent en agitant des drapeaux. Ce matin, le chef de guerre a laissé la place à l’humanitaire. « Aujourd’hui, je lance un autre appel, qui vient du cœur : c’est de sauver des vies d’enfants et d’assurer que cet hôpital pourra être un exemple pour toute l’Afrique », dit-il avant de visiter les tout nouveaux blocs opératoires.

Grâce à un don privé, médecins français et maliens opèrent désormais à cœur ouvert au Mali. La guerre paraît loin. En réalité, elle est dans Bamako, sous la menace permanente d’un attentat. Le risque du bourbier militaire plane. Créé en février 2014, le G5 Sahel, réunissant les armées africaines de la région, tarde à monter en puissance. « Je suis ici depuis trois ans et je n’ai pas pu retourner dans le village de mon père, au nord », lui confie Adna Maiga, une Franco-Malienne. Six ans après le lancement de l’opération Serval, Hollande n’a pourtant « aucun regret ». « Nous devons rester aussi longtemps que nécessaire », confie l’ancien président, qui n’entrevoit aucun départ possible des troupes françaises « avant la fin du quinquennat ». Une fois n’est pas coutume, il est en phase avec Emmanuel Macron.

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 Macron n’a rien vu venir parce qu’il manque de capteurs

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Car, pour le reste, le travail de sape se poursuit. En quittant le sol malien pour la Guinée, il est raccompagné par un agent aéroportuaire. En gilet jaune... « Décidément, ils sont partout ! » ironise-t-il, spectateur effaré des dernières semaines de mobilisation. « Embourbé sur la question fiscale », son ancien collaborateur n’échappe pas à la critique. « Il n’a rien vu venir parce qu’il manque de capteurs », lâche Hollande, qui attend l’issue du grand débat, « la seule question qui compte », pour proposer ses idées. Le 4 avril, une édition de poche de ses « Leçons du pouvoir » sera publiée, agrémentée de trois nouveaux chapitres aux titres évocateurs : « Reconquérir », « Vaincre » et « Ouvrir une nouvelle voie ». Il y sera question de Macron président. « Ça décape », assure un proche. Entre-temps, selon « Le Canard enchaîné », l’ancien ennemi de la finance assurera une conférence rémunérée pour le champion des assurances Allianz. Son désintérêt pour l’argent aurait-il changé ? « Non », assure-t-il, après avoir créé sa société, « mais il fallait donner un cadre clair » à cette activité. Il participera aussi à la campagne des européennes, mais à sa manière. L’ancien président se rendra dans les lycées qui le lui demandent « pour expliquer concrètement l’Europe » aux élèves. Première étape le 28 février à Nancy. La vie politique ne le quitte jamais. Il faudra pourtant la mettre parfois entre parenthèses. Un heureux événement pointe à l’horizon : François Hollande s’apprête en effet à devenir... grand-père. 

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