Le fabricant de parkas de luxe Canada Goose ouvrira une huitième usine de fabrication au Canada avec une nouvelle installation dans l'arrondissement montréalais d'Ahuntsic-Cartierville - la deuxième au Québec.

La société établie à Toronto a indiqué jeudi que l'usine de Montréal entraînerait la création de 300 emplois et permettrait d'accueillir environ 650 travailleurs une fois qu'elle fonctionnera au maximum de sa capacité, d'ici la fin de 2020.

Entre-temps, l'usine de 10 680 mètres carrés sera opérationnelle d'ici la fin mars et emploiera déjà plus de 100 personnes, a précisé l'entreprise.

« Le secteur montréalais de Chabanel était autrefois une pièce maîtresse de la fabrication de vêtements au Canada, mais cette tendance a été érodée par la transition (vers la fabrication) à l'étranger, à la recherche de meilleures marges. Certaines marques ont leur siège social en ville et ne profitent pas de la grande histoire et du potentiel de ce secteur », a souligné le chef de la direction de Canada Goose, Dani Reiss, a déclaré lors d'une conférence téléphonique avec des analystes financiers.

« C'est l'occasion idéale pour nous de reconstruire et de revitaliser l'industrie de la coupe et de la couture, et d'avoir un impact durable sur la communauté. »

La première usine québécoise de l'entreprise, ouverte en 2017, se trouve à Boisbriand et emploie aujourd'hui plus de 500 personnes.

Canada Goose intégrera son programme de formation national à la nouvelle usine montréalaise, qui offrira des cours de coutures aux employés potentiels en coopération avec Montréal International. À la fin des cours, les apprentis obtiendront « instantanément » une occasion d'emploi à temps plein au sein de l'entreprise.

Résultats supérieurs aux attentes

Canada Goose a affiché jeudi un bénéfice supérieur aux attentes pour son plus récent trimestre et a relevé ses prévisions financières pour l'année.

La société a engrangé un profit de 103,4 millions, ou 93 cents par action, pour le trimestre terminé le 31 décembre. Cela représente une croissance par rapport au bénéfice de 63 millions, ou 56 cents par action, au même trimestre un an plus tôt.

Les revenus du troisième trimestre de la société s'élèvent à 399,3 millions, contre 265,9 millions un an plus tôt.

Les analystes tablaient en moyenne sur un bénéfice de 81 cents par action pour le trimestre, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters Eikon.

M. Reiss a attribué une partie de cette augmentation à la vigueur des offres de commerce électronique de la société, notamment avec sa présence sur la populaire plateforme Tmall, exploitée par la société chinoise Alibaba.

Même si elle n'offre aucune promotion, Canada Goose se classe parmi les 10 meilleures marques sur la plateforme lors du jour des célibataires - soit le 11 novembre, en Chine. Cette journée de congé a été créée dans les années 1990 par des étudiants de l'Université de Nanjing qui se révoltaient contre la Saint-Valentin. Elle est désormais la plus grande journée de magasinage de l'année à l'échelle internationale.

Au cours des dernières années, Canada Goose s'est concentrée sur le marché asiatique pour stimuler sa croissance, en ouvrant des magasins à Pékin et à Hong Kong, ainsi qu'un bureau régional à Shanghai.

L'ouverture d'un magasin à Pékin a eu lieu alors qu'un certain sentiment anti-canadien prenait de l'ampleur en Chine, dans la foulée de l'arrestation de la directrice financière de Huawei Technologies, Meng Wanzhou, à Vancouver. Dans les deux semaines qui ont suivi cette arrestation, l'action de Canada Goose a chuté d'environ 20 %.

Mais M. Reiss a insisté sur le fait que l'expansion chinoise de la société s'était bien déroulée et que la réputation de la marque était toujours intacte à l'étranger.

« Nous restons très optimistes et enthousiastes à propos de la Chine [...] Nous savons que la demande sur ce marché est énorme », a-t-il déclaré, faisant référence aux longues files d'attente à l'extérieur des magasins chinois.

Compte tenu de cette vigueur du marché chinois, Canada Goose a relevé ses prévisions de revenus et de bénéfices pour son exercice 2019.

La société s'attend maintenant à une croissance de 35 % à 40 % de ses revenus, comparativement à une croissance d'au moins 30 % dans ses prévisions précédentes.

La croissance annuelle du résultat net ajusté par action devrait également progresser d'entre 45 % à 50 %, alors que la prévision précédente visant une croissance d'au moins 40 %.