LES PLUS LUS
Publicité
Publicité

Dans les archives de Match - Quand Henri, comte de Paris, avait tout quitté par amour pour Micaela

Henri d’Orléans Micaela
Henri d'Orléans, alors Comte de Clermont, avec son épouse Micaela Cousino y Quinones de Leon, le 5 novembre 1984, quelques jours après leur mariage, en France. © Laurent Maous / Gamma-Rapho via Getty Images
Clément Mathieu , Mis à jour le

La princesse Micaela, comtesse douairière de Paris, s'est éteinte dimanche. En 2003, son époux Henri d’Orléans, comte de Paris, avait confié à Match comment il avait tout quitté pour elle... Avec Rétro Match, suivez l’actualité à travers la légende de Paris Match.

Henri d’Orléans, prétendant au trône de France, s’était éteint un 21 janvier. Ironie de l'histoire, certes, puisqu'il s’agit du jour anniversaire de l'exécution de Louis XVI, mais cette date avait pour le comte de Paris une autre signification, plus personnelle, plus heureuse aussi. C’est un 21 janvier, en 1973, qu’Henri d’Orléans, alors marié mais «malheureux» comme il l’avait confié à Match, avait rencontré «une ravissante jeune femme blonde aux yeux verts». Il s’agissait de Micaela Cousiño Quinones de Leon, son grand amour, pour qui le comte avait alors tout quitté... La princesse Micaela a rejoint son époux dimanche. La comtesse douairière de Paris est décédée à l’âge de 83 ans

Publicité

Voici le récit du comte de Paris, publié dans Paris Match en 2003…

La suite après cette publicité

Découvrez Rétro Match, l'actualité à travers les archives de Match...

La suite après cette publicité

Paris Match n°2850, 31 décembre 2003

Henri, comte de Paris : "Le jour où par amour, j’ai vécu dans 28m2"

Propos recueillis par Pépita Dupont

Je vivais dans une magnifique propriété avec ma femme et mes cinq enfants quand le coup de foudre m’a frappé le 21 janvier 1973. J’ai tout quitté pour Micaela et débarqué avec mes valises dans son petit studio. Quand, plus tard, je l’ai épousée, mon père m’a destitué.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

À l’époque où je tombe follement amoureux de celle qui est aujourd’hui la comtesse de Paris, je suis marié avec une princesse allemande.Nous avons cinq enfants. Je travaille dans une banque à Genève et nous vivons non loin de là dans une magnifique propriété à Annemasse. Je voyage énormément et après dix-sept ans de mariage je ne suis pas très heureux. Je suis déjà parti deux ou trois fois, puis revenu à cause des enfants. Notre éducation, à Marie-Thérèse de Wurtemberg et moi-même, ne nous a pas vraiment préparés à communiquer sur nos états d’âme respectifs. Je m’étais marié à 24 ans sans avoir vraiment eu le choix. Mes parents m’ont dit : « Tu peux choisir cette jeune femme », ce qui signifiait : « Tu dois l’épouser.» Pour combattre mon mal-être conjugal, je m’aménage un atelier dans la maison d’Annemasse où je peins et dessine malgré les regards méprisants de mon épouse, qui n’hésite pas, un jour, à détruire plusieurs nus que j’ai faits. En décembre 1973, l’un de mes très bons amis, l’écrivain André Couteaux, me demande d’illustrer un de ses livres, « Don Juan est mort ». Rendez-vous est pris à Paris. Nous déjeunons dans un petit restaurant, juste derrière l’église Saint-Julien-le-Pauvre. André me présente une ravissante jeune femme blonde aux yeux verts, Micaela Cousiño Quinones de Leon. Elle appartient à une grande famille de l’aristocratie espagnole et travaille dans l’édition d’art. Pour moi, c’est le coup de foudre. Celle qui deviendra un véritable petit soldat à mes côtés semble assez désorientée, émue, me fait répéter à plusieurs reprises mon nom. Je l’invite à dîner le lendemain. Finalement, on est allé danser et on s’est réveillé ensemble. Notre rencontre a eu lieu un 21 janvier. Date de la mort de Louis XVI.

Hélas, après ma rencontre avec Micaela, il m’a fallu retourner à Genève, dans ma banque et aussi auprès de mon épouse. Pour supporter l’absence, nous nous écrivions de longues lettres ; mais il m’était impossible, à 41 ans, de continuer à vivre de la sorte. Un beau jour, sans crier gare, j’ai débarqué avec mes valises dans son appartement de 28 mètres carrés, rue Saint-André-des-Arts. Micaela a eu un cri du cœur : « Mais, Henri, où veux-tu mettre tout ça ?» Et je lui ai répondu :« On se serrera un peu.» On a vécu un an comme ça avant de pouvoir déménager. Lorsque j’ai quitté ma famille, j’ai expliqué aux enfants que je les aimais, mais que je ne m’entendais plus avec leur mère et qu’ils n’étaient en rien responsables de cette séparation.

La réaction de mon père, le comte de Paris, fut immédiate. Il me convoqua sur-le-champ à Chantilly dans ses bureaux de la Fondation Condé. Lui-même, à cette époque, s’était séparé de ma mère, la comtesse de Paris, mais il ne comprenait pas que j’ose envisager le divorce. Il était prêt à fermer les yeux et même à recevoir celle qu’il appelait ma maîtresse, mais m’ordonnait de reprendre la vie commune avec mon épouse.

À voir : Henri d’Orléans, comte de Paris, une vie en photos

C’était mal me connaître. Pendant dix ans, Micaela et moi avons affronté la rumeur, les ragots et aussi le manque d’argent pour avoir tout simplement osé vivre notre amour au grand jour. Tout a été tenté pour nous séparer. J’ai souffert de ne pas voir mes enfants comme je l’aurais désiré. Finalement, mon divorce avec la duchesse de Wurtemberg a été prononcé. Et c’est à ce moment-là que mon père, le comte de Paris, m’a défié en disant : « J’espère, Henri, que maintenant que tu es libre, tu auras le courage de te remarier avec Micaela avant que je ne meure. Moi, naïf, je suis tombé dans son piège. Le jour de mon mariage, le 31 octobre 1984, à Bordeaux, j’ai appris par les journalistes, en sortant de la mairie, que mon père venait de me destituer. Dans un communiqué de presse à l’A.f.p., il m’éliminait au profit de mon fils aîné, Jean, et lui transférait la qualité de dauphin de France ainsi que tous mes droits. Micaela, rayonnante de bonheur dans son tailleur de velours vert amande, m’a murmuré :« Si tu veux, Henri, on rentre à Paris pour que tu parles à ton père !» J’ai choisi de rester et nous avons fêté notre mariage pendant trois jours chez des amis dans leur château du Périgord. Mon père était d’un autre siècle que le mien, il fallait sauver les apparences. Il a voulu faire montre d’autorité. J’avais malgré tout de la tendresse pour lui et je lui ai pardonné. Pour mes 70 ans, en juin dernier, mon ex-épouse m’a envoyé une aquarelle d’Egypte d’un peintre du XIXe. Cela m’a fait un énorme plaisir. Je suis très proche aussi d’une de mes petites-filles qui a 10 ans et pour laquelle je joue les professeurs de dessin.

Les vendettas, je suis contre, ça ne met que de mauvais champignons dans la soupe familiale.


Contenus sponsorisés

Publicité