Le danseur et chorégraphe Andy de Groat, personnalité essentielle de la scène contemporaine depuis le début des années 1980, collaborateur du metteur en scène américain Bob Wilson sur la première version du spectacle Einstein on the Beach (1976), est mort jeudi 10 janvier, à Montauban, où il était installé depuis 1997. Il avait 71 ans.
Né en 1947, à Paterson (New Jersey), aux Etats-Unis, Andy de Groat avait des racines très mélangées : hollandaise, italienne, française, allemande et anglaise. Passé par des études d’arts plastiques, à New York, il intègre la compagnie de Bob Wilson en 1967 et travaille auprès de lui sur différentes pièces comme Le Regard du sourd et Einstein on the Beach. Parallèlement, cet autodidacte croise également Jerome Robbins, le père de West Side Story (1957) et commence à chorégraphier ses propres spectacles.
Guy Darmet, directeur de la Maison de la danse de Lyon (1980-2010) : « Andy, c’est d’abord un regard, un sourire, la beauté et l’humour »
Il fonde la compagnie Red Notes, en 1973, à New York. Régulièrement, il débarque en France pour y présenter ses productions, insolites alliages de minimalisme et de flamboyance, soudés par une passion pour les interprètes de tous bords, professionnels et amateurs. Il choisit de venir travailler à Paris en 1982.
« Andy, c’est d’abord un regard, un sourire, la beauté et l’humour, se souvient Guy Darmet, directeur de la Maison de la danse de Lyon de 1980 à 2010. Dans l’explosion chorégraphique des années 1980, il représente l’indépendance, la liberté, un souffle différent de l’abstraction du maître Merce Cunningham. Il est à la fois derviche tourneur et pionnier de la lecture impertinente des grands classiques comme, épaulé par le compositeur Michael Galasso, Casse-Noisette, en 1995, ou La Bayadère, que j’ai programmé en 1988 à la Biennale de la danse de Lyon. »
Une perle inaltérable
Créateur d’une soixantaine de spectacles parmi lesquels Nouvelle Lune (1983), conçu pour les étoiles de l’Opéra national de Paris, Wilfride Piollet et Jean Guizerix, qui resteront des complices de travail au long cours, sa relecture du Lac des Cygnes (1982) le fait connaître. Il collabore avec le Groupe de recherches chorégraphiques de l’Opéra de Paris, piloté par Jacques Garnier. Il enchaîne les productions, du romantique Giselle (1992) à Tangos (1994), étrange mix de danse argentine et de vocabulaire classique, sur des musiques d’Igor Stravinsky, d’Erik Satie et d’Astor Piazzolla. Parallèlement, il met également en scène des opéras comme Orphée et Eurydice, de Gluck, ou The Rake’s Progress, de Stravinsky.
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