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Référendum d'initiative citoyenne : Philippe ouvre la porte, Guerini pointe les dangers

Le RIC (référendum d'initiative citoyenne) est l'une des principales revendications des "gilets jaunes".
Le RIC (référendum d'initiative citoyenne) est l'une des principales revendications des "gilets jaunes". © Mathias Zwick / Hans Lucas / AFP
La Rédaction , Mis à jour le

Principale revendication institutionnelle des "gilets jaunes", le référendum d'initiative citoyenne provoque le débat au sein de la classe politique. Alors que le Premier ministre s'est déclaré favorable sur le principe,  le nouveau délégué général de La République en marche est lui plus réservé. 

"Je ne veux pas que demain on puisse se réveiller avec la peine de mort dans notre pays car on aura eu un référendum d'initiative citoyenne", a mis en garde lundi Stanislas Guerini, le nouveau délégué général de La République en marche .

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Ce type de référendum est une des principales revendications des "gilets jaunes". Pour les manifestants de ce mouvement, d'abord axé essentiellement sur le pouvoir d'achat, il s'agit de modifier la Constitution pour "donner au peuple le droit de rédiger ou d'abroger une loi sur le sujet qu'il choisit". Voire de révoquer des élus et même le président, alors que les "Macron démission" ont encore fusé en France samedi.

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Dans une liste de revendications diffusée fin novembre, des "gilets jaunes" demandaient qu'une proposition de loi obtenant 700.000 signatures - sur un site internet sous le contrôle d'un organisme indépendant- entraîne un référendum national dans un délai d'un an, après un passage pour éventuel amendement à l'Assemblée nationale, le Parlement n'étant donc pas sollicité en amont.

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Le Premier ministre s'est déclaré favorable sur le principe, mais "pas dans n'importe quelles conditions". Rappelant l'existence du "référendum d'initiative partagée", Stanislas Guerini a reconnu sur BFMTV et RMC que les conditions de mise en œuvre de ce "très joli droit" sont "assez inaccessibles". "C'est peut-être sur ça qu'il faut travailler", a-t-il avancé, tout en soulignant qu'il permet d'"avoir des initiatives des élus, des parlementaires - ça a de la valeur - et de citoyens". Outre les référendums à l'initiative de l'exécutif ou du Parlement, la réforme constitutionnelle de 2008 sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy a en effet déjà inscrit la possibilité, dans de strictes conditions, de "référendums d'initiative partagée". Il faut "un cinquième des membres du Parlement, soutenus par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales", soit au moins 185 députés et sénateurs et plus de 4,5 millions d'électeurs. Difficile à mettre en oeuvre, cette procédure n'a jamais été utilisée.

Guerini favorable à la reconnaissance des votes blancs

"Moi je crois à la démocratie représentative", a-t-il insisté, et "je ne veux pas que demain on puisse se réveiller avec la peine de mort dans notre pays car on aura eu un référendum d'initiative citoyenne", ou, "parce que Laurent Wauquiez se sera réveillé un jour en disant +tiens si on faisait la castration chimique pour les délinquants sexuels+, une idée qu'il a déjà mise dans le débat, badaboum, le lendemain on a un référendum d'initiative citoyenne et c'est effectif dans notre pays".

Faut-il créer un référendum révocatoire du président de la République ? "Ca, ça s'appelle les élections", a-t-il noté. Le patron de LREM s'est par ailleurs dit "personnellement favorable" à la reconnaissance des votes blancs et nuls lors des scrutins, qu'il "défendra". Sur Public Sénat, le chef des file des députés LREM, Gilles Le Gendre, a appelé à "garder le bien le plus précieux: la stabilité des institutions". Elle "va de pair avec une certaine verticalité du pouvoir, une présidentialisation du pouvoir", qu'il faut "concilier" avec "l'aspiration croissante des citoyens (...) à une démocratie participative".

"Un référendum dûment encadré peut être une solution mais il y a bien d'autres manières d'associer nos concitoyens à la vie publique", a-t-il estimé, en évoquant "la transformation prévue dans la réforme constitutionnelle du Conseil économique, social et environnemental en chambre de la société civile".

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