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L'Afnic encourage les TPE-PME à combler leur retard numérique

Moins d'une entreprise française sur cinq vend ses produits et services sur Internet. A peine plus d'un tiers des entreprises sont présentes sur les réseaux sociaux.

L'Afnic encourage les TPE-PME à combler leur retard numérique
(Shutterstock)

Par Yves Vilaginés

Publié le 13 déc. 2018 à 07:54

C'est un paradoxe : 55 % des entreprises françaises font leurs achats sur Internet… mais, à l'inverse, seulement 17 % des entreprises vendent sur le Web, selon le baromètre du numérique édité par la Direction générale des entreprises (DGE). Ce décalage entre usage très développé du Web et appropriation par les entreprises est également mesuré par l'Afnic, l'association française de nommage qui gère l'attribution des suffixes d'adresses Internet (.fr, .bzh et autres .paris ou .alsace). « Pourquoi, en Allemagne, dénombre-t-on 30 millions d'adresses en .de et, en France, seulement 3,3 millions d'adresses en .fr ? » questionne Pierre Bonis, le directeur général de l'Afnic.

Aussi, à l'instar d'autres acteurs de l'Internet, tels les réseaux sociaux Facebook et Instagram, les places de marchés comme Amazon et eBay, et même Google, l'Afnic tente d'acculturer les petites entreprises via notamment son programme « Réussir en .fr », promoteur des formations Foliweb. Ces différentes actions visent à sensibiliser 30.000 professionnels par an, contre seulement 10.000 l'an dernier. L'association va également lancer un plan de développement du .fr.

Le retard français sur le Web

L'Internet est incontournable pour des professionnels… c'est, en tout cas, ce qu'affirment 94 % des personnes interrogées par l'Afnic. « Tout le monde est convaincu de l'importance de la présence sur le Web, confirme Pierre Bonis. Mais tout le monde n'est pas convaincu des apports concrets et des bénéfices du Web. » Cette conviction a été forgée par les résultats d'une vaste enquête terrain réalisée par l'association, notamment sur des Salons dédiés aux entrepreneurs ou dans des rendez-vous de sensibilisation dans les chambres de commerce ou de métiers, et dont les résultats doivent être dévoilés dans les prochains jours. Au total, l'Afnic a recueilli 3.249 questionnaires. Certes, les répondants à l'enquête sont deux fois plus nombreux à vendre sur le Web (32 %) que la moyenne des entreprises françaises, mais les lacunes mises en lumière par cette étude n'en sont pas moins flagrantes.

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Lorsque, par exemple, les entreprises possèdent leur propre site Web et donc leur propre nom de domaine en .fr ou autre .com, un bon quart des professionnels qui répondent sont incapables de communiquer une adresse e-mail du type @monentreprise.fr. De même, pour communiquer avec leurs clients, la priorité est donnée aux réseaux sociaux grand public et professionnels, parfois au détriment même de leur propre site Web. En France, selon le Baromètre du numérique, 35 % des entreprises assurent avoir une présence sur au moins un réseau social - la moyenne dans l'Union européenne est de 42 %.

Un site Web pour 200 euros par an

Pour la vente en ligne, idem : il apparaît aujourd'hui plus facile d'être référencé sur une plate-forme e-commerce que d'investir en outils de vente sur son site Web. « Beaucoup d'artisans, de commerçants, d'hôteliers sont sur des plates-formes… mais ensuite la relation client, ce n'est plus eux qui la gèrent. Un simple site Web leur permettrait de reprendre la main en partie », regrette Pierre Bonis qui explique ces réticences par deux idées fausses : le coût élevé et la technicité.

Selon l'enquête de l'Afnic, 83 % des répondants dépensent moins de 1.000 euros par an pour assurer leur présence sur Internet. « Pour une simple page de présentation sur le Web avec son nom de domaine, une photo, les coordonnées, les horaires d'ouverture, un e-mail… il faut moins de 200 euros par an tout compris », assure même le directeur général de l'Afnic. Le frein principal serait donc plutôt à rechercher du côté de la technique. Et, selon Pierre Bonis, trop de TPE et de PME ont encore peur« On leur a trop expliqué que c'était une affaire sérieuse. »

Et pourtant, « le prescripteur moyen de la pizzeria de quartier, c'est le cousin ou le neveu de moins de 30 ans ». Aussi, pour convaincre plus de petites entreprises d'aller sur le Web de façon plus simple et rapide, l'Afnic mènera également des actions pour professionnaliser les free-lances et indépendants qui proposent leur service en création de site.

Yves Vilaginés

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