Décès d'Elisa Brune, qui parla des étoiles comme du plaisir
L'écrivaine de "Relations d'incertitude" et de "La révolution du plaisir féminin" est morte à 52 ans.

- Publié le 03-12-2018 à 16h07
- Mis à jour le 03-12-2018 à 17h02
L'écrivaine de "Relations d'incertitude" et de "La révolution du plaisir féminin " est morte à 52 ans.
Elisa Brune, docteure en sciences de l'environnement, écrivaine et journaliste scientifique, est morte le 29 novembre à 52 ans. Elle eut deux grands thèmes pour ses ouvrages: l'astrophysique et le plaisir féminin.
En 2002, elle publiait Les Jupiters chauds, livre charmant, enfant improbable de Scientific American et de Flair. Elle avait le talent de rendre accessible la science la plus pointue – dans ce cas la recherche de planètes en dehors du système solaire – et de rendre plus dense le courrier du coeur des magazines féminins en évoquant les ennuis amoureux de Vincent, son héros-savant.
Après ce roman scientifico-sentimental, elle était revenue à un livre entièrement dédié à la séduction amoureuse, La tentation d'Edouard. Si, aujourd'hui, on couche d'abord et on parle après, l'auteure inverse totalement le processus. Elle imagine des préliminaires infinis avant peut-être - tout le suspense est là - de savoir si Edouard parviendra à attirer Geneviève dans son lit ou non.
En 2004, elle recevait le prix Rossel des jeunes pour Relations d'incertitude le beau livre qu'elle co-signait avec l'astrophysicien Edgar Gunzig (le père de Thomas), livre aussi étonnant que passionnant: la rencontre d'une écrivaine et d'un grand scientifique, spécialiste de cosmologie et auteur d'un livre sur le vide. Au départ, elle devait réaliser un livre de vulgarisation sur le travail d'Edgar Gunzig. Mais au fil de leurs rencontres ce livre est devenu le roman d'une vie hors du commun. "Ce livre m'a libéré, plus qu'une psychanalyse", confiait Edgar Gunzig.
Elle publia des livres sur les Séismes et volcans, Le quark et le psychanalyste, sur les étoiles avec Jean-Pierre Luminet.
L'autre volet de son oeuvre concernait la sexualité féminine, ce "continent noir" dont parlait Freud. Après avoir secoué le cocotier avec un best-seller, Le Secret des femmes, qui évoquait la sexualité féminine sous un angle complètement inusité, elle publiait La révolution du plaisir féminin. Sexualité et orgasme chez Odile Jacob. Enquête menée avec une joyeuse alacrité, commentait dans La Libre Eric de Bellefroid, " récoltant au fil d'un large reportage les témoignages de savants, de thérapeutes, et de moult autres personnes - femmes et hommes - qui daignent confesser ce qu'ils se racontent et "bidouillent" ensemble sur l'oreiller. "
Elle publia plusieurs ouvrages sur ces thèmes montrant que cette sexualité peut s'apprendre. Elle venait encore de publier Tant pis, je fonce ! 50 histoires pour saisir la vie.
On ne connaît pas la cause de son décès.