Cristal Union recycle l'eau des betteraves
La cheminée en brique rouge de l’usine Cristal Union de Sainte-Émilie, en Picardie, domine toujours la région. Pourtant, pour la première fois, elle restera inutilisée durant la campagne betteravière. Sainte-Émilie est la dernière sucrerie du groupe à être passée à 100 % au gaz naturel. Un investissement de 45 millions d’euros, pour construire deux chaudières à haute pression d’une puissance totale de 150 mégawatts (MW) reliées à un bassin de 50?m3 et à un turboalternateur.
"Nous sommes convaincus que le gaz naturel est l’énergie fossile la plus verte. Il s’agit d’un changement structurant", explique le directeur RSE du groupe, Michel Mangion. Le numéro?deux français du sucre s’attaque aussi à sa consommation d’eau. Objectif : récupérer le maximum d’eau contenue dans les betteraves pour alimenter la sucrerie. Cristal Union a développé un procédé pour isoler l’eau très pure des légumes, la stocker dans des bassins dédiés et l’utiliser durant la campagne. Sur le site de Sainte-Émilie, la réduction des prélèvements dans la nappe phréatique a déjà atteint 100 %. "Notre objectif pour 2020 est d’être entièrement autonomes en eau dans toutes nos usines", précise Michel Mangion.
Car cette révolution, certes écologique, est avant tout économique. Alors que dans les sucreries, l’énergie est le poste de dépense le plus élevé, Sainte-Émilie mise sur une augmentation de son efficacité énergétique de 15% par rapport au fonctionnement au fioul brut jusqu’alors utilisé. Un gain qui pourrait même croître dans les années qui viennent. Le turbogénérateur dernière génération choisi par Cristal Union a une puissance maximale de 17,5 MW. "La sucrerie a besoin de 11 MW. À terme, nous envisageons de vendre l’excédent à notre fournisseur d’énergie", confie Michel Mangion.