Elle confie porter sa bague – une vanité diamantée achetée à Venise – "quand elle a les boules" et qu’elle a besoin de se donner de la force pour affronter le monde et ses semblables. Cette splendeur est son ange gardien, un "porte-veine" chargé d’une puissance occulte.  Comme cette jeune femme férue de joaillerie, nous sommes de plus en plus nombreuses à attribuer à nos parures une aura, une vibration qui vaut protection. Autrefois, les bijoux de famille assumaient ce rôle – la lignée était promesse de félicité –, à moins que ce ne fussent les symboles religieux, messagers de nos croyances bienfaitrices. Désormais, "alors que le matérialisme sévit, la magie se lève", écrit Huysmans dans "Là-bas". Nous avons un besoin inouï de croire que nous détenons un peu de pouvoir sur nos vies, et nous inventons nos propres fétiches pour mieux nous distinguer. Toutes sorcières ? Designers et créateurs ne s’y trompent pas, qui, dans un même élan, convoquent le magnétisme des pierres. Telle serait indiquée pour l’intuition, telle autre pour la joie, telle autre encore pour le courage... Reste le plus beau moment pour toute amatrice de bijoux : la rencontre avec l’élu. Souvent, on raconte qu’on est tombée sur un joyau par hasard, il nous a fait de l’œil – pour éloigner le mauvais ? Laissons- nous envoûter par cette irruption du hasard – surtout s’il prend la forme d’une scintillante pierre précieuse aperçue dans une vitrine ou dans les pages qui suivent – et captons "l’or du temps", selon la formule du surréaliste André Breton dans son "Introduction au discours sur le peu de réalité". Vous montrer cet "or du temps", on ne saurait mieux résumer l’ambition de ce nouveau numéro Precious, concentration de désirs plus fous les uns que les autres. Savourez !

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