Dieu sauve hommes et bêtes !

« Dieu sauve hommes et bêtes ! » Dernier acte de notre série sur Jonas. La semaine dernière, nous analysions ensemble l’épisode de la prédication de Jonas à Ninive et la repentance subséquente de ses habitants. Le Jonas nouveau que nous avions découvert à la fin du chapitre 2 commençait alors à s’estomper. Au début du chapitre 4, nous ne le distinguons même plus ; il s’est complètement évaporé. Le Jonas du chapitre 4 est le même, voire pire, que celui qui nous était présenté au chapitre 1…

 

 

Ce dernier chapitre offre au lecteur toutes les clés permettant de comprendre la rébellion du prophète. Mais, à bien des égards, le fait d’être au clair quant aux motivations de Jonas rend ce dernier encore plus antipathique qu’au chapitre 1…

Voici quelques-uns des éléments frappants que nous relevons dans ce chapitre :

(1) Jonas prie, comme au début du chapitre 2. Les deux chapitres sont d’ailleurs clairement mis en parallèle de par la structure du livre, mais c’est pour mieux accentuer le contraste entre ces deux facettes de Jonas

(2) Dieu contrôle absolument toutes choses. Il dépêche une plante, un vers, un puissant vent d’est… Rien ne semble lui échapper. Toutes les circonstances se liguent contre le prophète rebelle car Dieu l’ordonne

(3) Dieu fait preuve d’une grande pédagogie à l’encontre de son prophète. Jusqu’au bout, Dieu cherche à ramener Jonas à la raison. Et la pédagogie qu’il emploie à beaucoup à nous apprendre.

(4) La fin de l’histoire est ouverte… Tout comme dans le livre des Actes, c’est au lecteur de combler le blanc narratif sur lequel l’ouvrage se termine. Qu’est-il advenu du prophète rebelle, à la fin de l’histoire ?

 

Sans ambiguïté, le message central du livre de Jonas est que Dieu sauve. Le salut lui appartient (cf. Jonas 2.10). Il sauve hommes et bêtes (cf. Jonas 4.11 ; Psaumes 36.6). Il peut sauver les ennemis de son peuple, il peut sauver un prophète rebelle. À combien plus forte raison peut-il nous sauver !

Bonne écoute, et à vos réactions 🙂

 

 

 

 

Texte

Voici la traduction du texte de Jonas 3.1-4.1. J’ai encore utilisé cette semaine la version NBS que j’ai retouchée ici et là :

(4.1) Jonas le prit mal, très mal, et il se fâcha.

(4.2) Il pria YHWH et dit : « Ah ! YHWH ! n’est-ce pas précisément ce que je me disais quand je vivais dans mon lieu ? Voilà pourquoi je m’étais empressé de fuir à Tarsis. Je savais bien que tu es un Dieu bon et miséricordieux, lent à la colère et plein de bienveillance, et qui revient sur sa décision de faire du mal.

(4.3) Maintenant, YHWH, je t’en prie, ôte-moi la vie, car il vaut mieux pour moi mourir que vivre ! » –

(4.4) « As-tu raison de te fâcher ? » lui dit YHWH.

(4.5) Jonas sortit et s’installa à l’est de la ville. Là, il se construisit une hutte et s’assit dessous, à l’ombre, en attendant de voir ce qui se passerait dans la ville.

(4.6) Alors, YHWH-Dieu appointa un qiqayon qui grandit au-dessus de Jonas de sorte qu’il y avait de l’ombre sur sa tête pour le tirer de sa mauvaise passe. Cette plante causa une grande joie à Jonas.

(4.7) Le lendemain, à l’aurore, Dieu appointa un ver qui attaqua la plante ; elle mourut.

(4.8) Puis, quand le soleil se mit à briller, Dieu appointa un vent d’est cinglant, et le soleil attaqua la tête de Jonas… Prêt à s’évanouir, Jonas demandait à mourir ; il disait : « Mieux vaut pour moi mourir que vivre. »

(4.9) Alors Dieu lui dit : « As-tu raison de te fâcher à cause de cette plante ? » Jonas lui répondit : « Oui, j’ai raison de me fâcher jusqu’à la mort. »

(4.10) YHWH lui dit : « Toi, tu as pitié de ce qiqayon pour laquelle tu n’as pas peiné et que tu n’as pas fait croître ; fille d’une nuit, elle a disparu âgée d’une nuit.

(4.11) Et moi, je n’aurais pas pitié de Ninive la grande ville où il y a plus de cent vingt mille êtres humains qui ne savent distinguer leur droite de leur gauche, et des bêtes sans nombre ! »

 

 

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Guillaume Bourin est co-fondateur du blog Le Bon Combat et directeur des formations #Transmettre. Docteur en théologie (Ph.D., University of Aberdeen, 2021), il est l'auteur du livre Je répandrai sur vous une eau pure : perspectives bibliques sur la régénération baptismale (2018, Éditions Impact Academia) et a contribué à plusieurs ouvrages collectifs. Guillaume est marié à Elodie et est l'heureux papa de Jules et de Maël