Une mauvaise surprise potentielle pour les nouveaux acheteurs. Souvent négligée lors de l’achat d’un logement, la taxe foncière peut se révéler particulièrement coûteuse même si sa cousine, la taxe d’habitation, est appelée à disparaître. Dans certaines communes, cet impôt local peut représenter jusqu’à deux mensualités supplémentaires de prêt par an pour les propriétaires, selon une étude du courtier Meilleurtaux. Le surcoût mensuel lié à la fiscalité dépasse parfois la centaine d’euros. Et si les conditions d’emprunts n’ont jamais été aussi favorables depuis deux ans, la taxe foncière, de son côté, pourrait augmenter dans les années à venir. Le gouvernement planche sur la refonte des valeurs locatives, afin de réévaluer cet impôt local et compenser la perte des revenus tirés de la taxe d’habitation d’ici 2020.

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Dans le détail, les villes de taille moyenne souffrent le plus de la fiscalité. À l’instar de Saint-Étienne (Loire), du Havre (Seine-Maritime), ou encore Nîmes (Gard), les propriétaires s’y acquittent de l’équivalent de deux mensualités supplémentaires. Une somme expliquée par les prix relativement faibles de l’immobilier dans ces villes. Mais à l’inverse, les grandes agglomérations - où le prix au mètre carré est plus élevé - s’en tirent mieux. Les métropoles de Strasbourg, Bordeaux, Lille, Lyon et Paris ont toutes des taxes foncières plus faibles.

«Avec la suppression de la taxe d’habitation, il est probable que les hausses de taxe foncières se poursuivent» a déclaré Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux. Dès novembre prochain, une partie des Français sera dispensée de payer cette taxe dans sa totalité. Les ménages gagnant moins de 5090 euros par mois, pour un couple avec deux enfants, verront leur imposition baisser de 30%. L’État a mis en ligne un simulateur qui permet de calculer sa taxe d’habitation 2018 - consultable à cette adresse. Dans les deux années à venir, l’objectif du gouvernement est de la supprimer complètement, à l’exception des résidences secondaires.

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En conséquence, l’impôt foncier pourrait être réévalué et reversé en plus grand part vers les communes. «Une logique implacable» selon Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement d’Emmanuel Macron. Selon lui, le transfert des taxes foncières aux communes «fait le plus grand sens», a-t-il ainsi expliqué à Challenges. Quant aux bases locatives - sur lesquelles est évaluée l’imposition foncière -, celles-ci seraient adaptées au marché actuel, et non plus aux standards des années 1970. «Si vous restez dans votre appartement, vous n’êtes pas impacté par une hausse éventuelle. Mais si vous vendez, l’acheteur devra payer la taxe foncière réévaluée», a détaillé Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics. D’après les chiffres de Bercy, six logements sur dix verraient leur taxe foncière augmenter avec ces nouvelles normes.