Agriculture. Soigner ses animaux autrement, c'est possible !

Les médecines alternatives ont le vent en poupe ! Et les animaux de Normandie n'échappent pas à cette tendance !

« Ce sont strictement les mêmes granulés que pour les humains », explique Lenaic Le Gal, éleveur au Locheur (Calvados).
« Ce sont strictement les mêmes granulés que pour les humains », explique Lenaic Le Gal, éleveur au Locheur (Calvados). (©Photo Lenaic Le Gal.)
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Les médecines alternatives ont le vent en poupe ! Et les animaux n’échappent pas à cette tendance qui permet aux éleveurs à la fois de réduire leurs charges et également d’améliorer l’état général de leurs troupeaux.

Les médecines douces peuvent être utilisées en prévention ou complément des traitements allopathiques. Plusieurs éleveurs du Bocage se forment régulièrement à ces nouvelles méthodes de traitement : homéopathie, phytothérapie (plantes), aromathérapie (huiles essentielles), acupuncture ou encore ostéopathie. C’est le cas de Lenaic Le Gal, installé depuis 2013 au Locheur et qui utilise l’homéopathie sur son cheptel de 130 vaches :

Je privilégie autant que possible l’homéopathie afin de limiter au maximum l’utilisation des antibiotiques.

Les formations liées aux médecines dites alternatives se développent depuis une dizaine d’années :

C’est quelque chose qui s’est vulgarisé. Il y a un intérêt croissant des éleveurs pour ce type de pratiques, souligne Laurence Fos, coordinatrice formations à la Chambre d’Agriculture de Normandie.

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Faire des économies

Une fois formé, l’agriculteur va pouvoir économiser sur les frais vétérinaires ! Car si les raisons qui amènent à se tourner vers ce genre d’alternatives varient d’un éleveur à l’autre (réflexion globale autour du bien-être humain et animal, enjeux environnementaux, lutte contre l’antibiorésistance, qualité du produit qui en ressort, volonté de produire plus sainement, attente des consommateurs, etc.), l’enjeu économique n’est pas à négliger.

Au niveau des économies faites, c’est hyper variable d’un éleveur à l’autre. Une agricultrice m’a dit qu’elle avait, en 2 ans, divisé par 10 ses frais en lien avec le sanitaire !, explique Laurence Fos.

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« Ça nous oblige à revoir nos pratiques »

« Ce sont strictement les mêmes granulés que pour les humains », explique Lenaic Le Gal, éleveur au Locheur (Calvados).
« Ce sont strictement les mêmes granulés que pour les humains », explique Lenaic Le Gal, éleveur au Locheur (Calvados). (©Photo Lenaic Le Gal. )

Mais attention qui dit médecine alternative ne dit pas forcément miracle ! C’est tout un cercle vertueux qui doit finalement se mettre en place.

Il faut s’interroger sur ses méthodes d’élevage afin de limiter les risques que les animaux tombent malades. C’est une démarche d’ensemble qui doit s’opérer, affirme Laurence Fos.

D’où in fine, l’importance de penser la santé de son troupeau autrement.

Ça nous oblige à revoir nos pratiques, selon Lenaic Le Gal.

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Une formation indispensable

D’où l’importance d’avoir reçu une formation avant de se lancer dans du grand n’importe quoi avec les plantes ou les huiles par exemple ! « Ce n’est pas parce que c’est naturel que ce n’est pas dangereux ! », insiste Laurence Fos. Tous les ans, Lenaic le Gal participe à des journées de formation : « Pour progresser, il faut se former et le pratiquer en ferme. » Au-delà de la formation, ces médecines nécessitent de voir plus loin dans l’observation des symptômes et donc demandent de prendre du temps pour soigner ses bêtes.

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C’est sûr qu’au niveau gain économique ça joue, c’est beaucoup moins cher, mais il faut se former sur des méthodes qu’on ne connaît pas beaucoup, il y a peu d’ouvrages, c’est pour ça que c’est compliqué aussi. Il faut bien observer ses animaux surtout, affirme Lenaic Le Gal.

Le plan EcoAntibio1er plan écoantibio
Les données transmises récemment par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) montrent une baisse de l’exposition des animaux aux antibiotiques de 37% sur la période 2012-2016 pour un objectif initial de -25%. Ce plan national vise à réduire les risques d’antibiorésistance en médecine vétérinaire.Plan Ecoantibio 2
Un plan « Ecoantibio2 » qui s’étalera de 2017 à 2021 a été lancé afin de « pérenniser la démarche ».

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Des antibiotiques vraiment indispensables ?

Oui, selon l’avis majoritaire : « Je ne connais quasi aucun éleveur qui utilise uniquement les médecines alternatives », assure Laurence Fos. Le cahier des charges des éleveurs « bio » présente toutefois de fortes restrictions dans l’utilisation des médecines conventionnelles. Les antibiotiques ne peuvent être utilisés qu’en dernier recours.

Nous sommes obligés de garder l’allopathie, dans certains cas on ne peut pas faire autrement. On peut se limiter mais on ne peut pas se passer totalement d’antibiotiques, souligne Lenaic Le Gal qui est passé en bio en septembre dernier. Pour cet éleveur du Bocage, « de toute façon, on va tous y venir aux médecines naturelles ! »

« Ce sont strictement les mêmes granulés que pour les humains », explique Lenaic Le Gal, éleveur au Locheur (Calvados).
« Ce sont strictement les mêmes granulés que pour les humains », explique Lenaic Le Gal, éleveur au Locheur (Calvados). (©Photo Lenaic Le Gal. )

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