Entrée en Bourse fracassante à 14 milliards de la Fintech Adyen

L'action de la plateforme de paiement néerlandaise a bondi de 90% pour sa première cotation à la Bourse d'Amsterdam. Sa capitalisation dépasse celle de Commerzbank !
Delphine Cuny
La jeune entreprise d'Amsterdam a réalisé la plus grosse introduction technologique en Europe depuis cinq ans.
La jeune entreprise d'Amsterdam a réalisé la plus grosse introduction technologique en Europe depuis cinq ans. (Crédits : DR)

[Article mis à jour à 19h]

Introduction en Bourse en fanfare pour la jeune entreprise de paiement Adyen : la plus belle success-story de la Fintech européenne est entrée sur Euronext Amsterdam ce mercredi en bondissant de près de 100% pour sa première séance de cotation. Le prix d'introduction avait été fixé à 240 euros et l'action Adyen a plus que doublé dans les premiers échanges, s'envolant même à 500 euros en séance (455 euros à la clôture). Sa capitalisation boursière, déjà de 7,1 milliards d'euros au prix de vente, s'élève à 14 milliards d'euros ce mercredi soir. C'est plus que Commerzbank à titre de comparaison ! Mais encore près de 4 fois moins que le géant bancaire néerlandais ING (50 milliards).

Cette valeur boursière hisse Adyen parmi les plus importantes entreprises du secteur du paiement en Europe, loin devant les Français Ingenico (4,8 milliards d'euros, en hausse de 6% ce mercredi) et Worldline (6,7 milliards), mais loin derrière l'Américain PayPal (100 milliards de dollars) ou le géant chinois Ant Financial (150 milliards de dollars). L'entreprise néerlandaise pèse d'ores et déjà la moitié de l'Américain Square (25 milliards de dollars), qui n'a qu'à bien se tenir.

"Cette introduction va nous permettre uniquement de continuer ce que nous faisons aujourd'hui : aider les commerçants à grandir et remodeler le secteur des paiements" a déclaré  le cofondateur et Pdg, Pieter van der Does.

La plateforme de paiement a parmi ses clients de nombreux acteurs de l'économie collaborative et des plateformes tels qu'Airbnb et Uber, Spotify et Netflix, des sites français comme Sézane ou Sarenza, de grandes marques telles que L'Oréal et Sephora. Fondée en 2006, Adyen est rentable depuis 2011 et en pleine croissance : son chiffre d'affaires a progressé de 38% l'an dernier à 218,3 millions d'euros, sa marge brute d'exploitation dépasse 45%. A l'origine spécialisée sur les transactions d'e-commerce, la plateforme s'est étendue au paiement en magasin, en partenariat avec le fabricant de terminaux Verifone.

Adyen Pieter Index Hammer

[Pieter van der Does avec Jan Hammer, du fonds Index Ventures. Crédits : Index]

Plus grosse IPO d'une licorne tech depuis 5 ans en Europe

L'opérateur de la Bourse de Paris et de celles d'Amsterdam, de Bruxelles, de Lisbonne et de Dublin, Euronext, s'est félicité de cette méga-opération, la troisième plus grosse introduction en Europe cette année, derrière celles de Siemens Healthineers et DWS, la filiale de gestion d'actifs de Deutsche Bank.

"C'est la plus importante IPO [Initial Public Offering, introduction, ndlr] d'une licorne tech en Europe depuis cinq ans" s'est réjoui Eurronext.

L'opération a permis à plusieurs actionnaires de la première heure d'engranger leur plus-value en cédant pour 849 millions d'euros de titres : plusieurs dirigeants d'Adyen mais aussi la princesse néerlandaise Mabel d'Orange, qui va empocher 125 millions d'euros en vendant un tiers de sa participation de 1,8%.

C'est aussi la plus importante introduction sur Euronext Amsterdam depuis le retour en Bourse en 2015 de la banque ABN Amro (valorisée 20 milliards aujourd'hui), après son sauvetage par l'Etat néerlandais.

Euronext Amsterdam Bourse

[La Bourse d'Amsterdam. Crédits : Euronext]

Le succès éclatant de l'entrée en Bourse d'Adyen témoigne de l'attrait des investisseurs pour le secteur du paiement, en pleine concentration. Début juin, le danois Nets A/S a annoncé le rachat de l'allemand Concardys, une opération valorisée 5 milliards d'euros. Le français Worldline, filiale d'Atos, a annoncé en mai le rachat pour 2,3 milliards d'euros du suisse Six Payment.

"Adyen est la preuve que même dans une industrie traditionnelle et hautement réglementée, la construction d'une entreprise puissante et mondiale est possible" a fait valoir Jan Hammer, du fonds de capital-risque Index Ventures, dans un billet  de blog.

Cependant, la valorisation d'Adyen ne lui laisse guère le droit à l'erreur : la nouvelle venue ne devra pas décevoir lors de la publication de ses premiers résultats trimestriels.

Delphine Cuny

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Commentaires 3
à écrit le 14/06/2018 à 8:46
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Que de l'économie parasite car financière donc totalement fantasmée comme on le constate actuellement. Youpi. Quel ennui cette économie...

à écrit le 13/06/2018 à 22:05
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Il y a éventuellement de la bulle dans l'air. Et pas mal d'air dans la bulle.

à écrit le 13/06/2018 à 18:53
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...ça coûtent "un pognon de dingue". c'est "trop de pognon" parce que ça échoue à faire de la France une diplomatie écoutée et respectée. On met un pognon de dingue dans la dissuasion,et on passe quand même pour des clowns, on n'en sort pas. L...

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