L’attachement des Français pour leurs centres-villes en 7 chiffres-clés [Baromètre CSA/ Clear Channel]
L’association Centre-Ville en Mouvement et Clear Channel/CSA Research publient leur 3ème Baromètre du Centre-ville et des Commerces. L’enquête met en lumière la prise de conscience grandissante des Français pour la sauvegarde de leurs cœurs de ville.
Daniel Bicard
\ 07h30
Daniel Bicard
C’est en présence de Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des Territoires, et de Patrick Vignal, député de l'Hérault et président de l’association Centre-Ville en Mouvement qu’était dévoilé, hier mardi 5 juin 2018, le 3ème Baromètre du Centre-ville et des Commerces. Une véritable mesure de la "cote d’amour" des Français pour leurs cœurs de ville, réalisée par Clear Channel/CSA Research, avec l’association d’élus et de parlementaires engagés en faveur du renouveau du commerce dans les centres-villes. Enquête menée auprès de 1000 Français entre le 23 au 30 avril 2018.
Réseau social de la vie réelle.
Parmi les principaux enseignements de ce nouveau Baromètre, Julie Gaillot, co-directrice du Pole Society de CSA Research souligne que "le déclin des centres-villes devient un vrai sujet de préoccupation des Français qui alertent leur maires". Mais les chiffres montrent aussi que "face à cette situation, ces Français résistent et continuent de fréquenter leur centre-ville et de soutenir les commerces de proximité". Loin d’être démissionnaires de leur avenir ils rêvent "un centre-ville idéal et humain, un village ! Avec des commerces de proximité, des rues piétonnes et des espaces verts… ". Un véritable réseau social de la vie réelle. Mais qui loin d’être passéiste et détourné des nouvelles technologies se projette au contraire en "centre-ville connecté, armé de wifi gratuit, d’informations sur écrans digitaux". Revue en 7 grands chiffres-clés, sous-détaillés par typologies de villes et de consommateurs, du centre-ville 2018, réseau social du réel… "augmenté".
68% : la part de Français préoccupés par leur centre-ville
La vitalité, le dynamisme de leur centre-ville est un sujet qui préoccupe spécialement les habitants de ville de province entre 50 000 et 100 000 habitants (80% d’avis) et ceux des cités de la petite couronne francilienne (78%). Pour ce troisième baromètre 42% des Français estiment qu’au cours des 10 dernières années, le centre-ville qu’ils fréquentent est plutôt sur le déclin. Contre 32% en 2017. Ce sentiment s’exprime spécialement dans les villes de 50 à 100 000 habitants (56%).
95% : la part de Français en appelant aux maires
A la question "avez-vous le sentiment que la modernisation des centres-villes constitue pour les maires un objectif tout à fait prioritaire", 35% des Français répondent oui. Et 52% l’estiment au moins "important". Mais si l’on pousse la question en demandant si cette modernisation DOIT constituer un objectif , les avis montent à 95%. Ces adhésions s’expriment spécialement en zone rurale, petite couronne et villes de 50 à 100 000 habitants.
73% : la part se rendant au moins une fois par semaine en centre-ville
La fréquence de visite "au moins une fois par semaine" - que ce soit dans le centre-ville de leur commune ou d’une commune voisine – monte à 86% chez les élèves ou étudiants ; à 80% chez les 65 ans ou plus, à 79% pour les habitants des villes de 50 000 à 100 000 habitants. Et culmine à 85% en grande couronne et à 98% à Paris. A l’inverse c’est en zone rurale (59%) et dans les villes de province de moins de 50 000 habitants (68%) que l’on recense le moins de fréquentation intra urbaine.
82% : la part privilégiant le centre-ville pour retrouver des proches
"Si vous aviez à choisir entre des commerces de centre-ville et un centre commercial implanté en périphérie, lequel privilégieriez-vous pour… retrouver des proches ?". Ils sont 5 points plus nombreux qu’il y a un an à choisir le centre-ville (à 82%). Pour venir "flâner, passer du temps libre" ils sont 79%. L’option "faire du shopping" s’avère même plus forte en centre-ville (57%) qu’en centre commercial de périphérie (42%). Ce dernier performe surtout sur l’idée de "faire ses achats courants" (66%), contre seulement 33% en centre-ville.
21% : la part considérant la piétonisation comme une priorité
Le dessin et les desseins d’un cœur de ville idéal ressortent de la question "Qu’attendez-vous en priorité d’un centre-ville ?". Ils sont donc un sur cinq à répondre la piétonisation des rues. Si l’on s’en tient au top 5 des desiderata, suivent "les commerces alimentaires" (18%), spécialement exprimé chez les 65 ans et plus (23%). Puis "les transports en commun" (14%) que réclament surtout les élèves ou étudiants (24%), et logiquement les habitants de l’Ile-de-France (23%). Enfin les espaces verts (11%), et la présence d’un multiplexe (8%), à quasi égalité avec celle de restaurants et de cafés-terrasses (7%) complètent le tableau.
31% : la part de Français s’estimant connectés en centre-ville
"Diriez-vous que votre centre-ville est connecté" ont demandé les auteurs de l’étude. Précisant que par «connecté», ils entendent l’existence d’un réseau wifi accessible dans les rues pour se connecter à Internet ou la présence d’écrans digitaux offrant des services et informations dans le centre-ville. Les "pas connectés" (68%) l’emportent sans surprise sur les "connectés" (31%). Notion d’usage sans doute puisque pour 42% de 18-24 ans connectés on ne trouve que 26% de 65 ans et plus. Et pour 35% de Femmes, 28% d’Hommes. Si Paris (47%) et les villes de province de plus de 100 000 habitants (37%) culminent en présence de réseau wifi, on "capte" beaucoup moins en grande couronne ou villes de moins de 50 000 habitants (27%).
60% : la part de Français attendant le wifi gratuit en cœur de ville
"Parmi la liste des services connectés suivantes, lesquels souhaiteriez-vous voir se développer dans votre centre-ville?". Plus de la moitié des Français répondent "du wi-fi gratuit dans la rue". Puis à 53% "de l’accès à de la donnée publique" (horaires de transports, géolocalisation, horaires d'ouverture des lieux publics...). Les actualités et les services de centre-ville (43%) sont presqu’autant attendues que des écrans digitaux (40%) donnant accès à plusieurs services dans la rue (internet, plan interactif, bons plans géolocalisés de proximité). Egalité d’envie (34%) entre des services administratifs connectés et des capteurs sans fil (météo, places de stationnement, pollution...). La carte de fidélité pour le centre-ville ne séduit que 31% d’avis. Mais 35% de Femmes.