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Avec Poutine, Macron veut "concilier les contradictions"

Emmanuel Macron et Vladimir Poutine à Saint-Pétersbourg
Emmanuel Macron et Vladimir Poutine à Saint-Pétersbourg © Grigory Dukor/Reuters
Mariana Grépinet, envoyée spéciale en Russie , Mis à jour le

En visite pour deux jours dans le cadre du forum économique de Saint-Pétersbourg, le président français a cherché à afficher ses convergences avec Vladimir Poutine.

Pas d’embrassade ni de longues poignées de main lors de la première journée de visite du président Macron en Russie. Vladimir Poutine n’est pas Donald Trump. Mais les échanges entre les deux hommes ont duré longtemps. Beaucoup plus longtemps que leurs conseillers ne l’avaient imaginé. Au Palais Constantin, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron sont restés ensemble pendant plus de 2h15 ce jeudi après-midi. C’est dans une de ses résidences préférées, un édifice conçu par Pierre le Grand à 18 km de Saint-Pétersbourg, qu’il a fait réhabiliter dans les années 2000, que Poutine a tenu à accueillir Macron. Une visite imaginée comme un contrepoint à celle de Versailles en mai dernier.

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Iran, Syrie, Ukraine, droits de l’homme, cyberattaques, les sujets à aborder étaient nombreux. Les deux hommes ont voulu, dans leur conférence de presse commune, afficher leurs convergences. Le chef de l’Etat français qui s’est longuement exprimé, a cité l’écrivain Dostojevski pour résumer l’obligation des deux pays qui ont, a t-il dit, intérêt à définir «un vrai terrain de conciliation pour toutes les contradictions européennes». «Membres du conseil permanent des Nations Unies, la France et la Russie ont une place à part et cette place nous oblige», a insisté Macron. Alors que les Russes jugent la France soumise à l’influence sur Washington, il a ajouté «nous ne nous alignons jamais sur personne, nous prenons nos décisions par nous-mêmes, pour nous-mêmes». 

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Vladimir Poutine prétend ne pas connaître les détails de l'enquête sur le vol MH17

Sur la question de l’accord nucléaire iranien, Vladimir Poutine a répété qu’il souhaitait que cet accord «soit préservé» et a montré des signes d’ouverture pour le compléter. Sur la crise syrienne, Emmanuel Macron a dressé un premier bilan de leurs échanges : «Nous partageons quelques principes communs; avancer sur une nouvelle constitution comme l’a avancé la Russie, je suis d’accord. Aller vers des élections pour que le peuple syrien puisse choisir son destin, j’y suis favorable.» 

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Les désaccords ont néanmoins percé lorsqu’a été évoquée l’enquête concernant le vol MH17 -le missile provenait d'une unité russe, a démontré celle-ci- ainsi que la question des droits de l’Homme. « De quel avion s’agit il ? Je ne connais pas les détails », a répondu Poutine avec aplomb. Emmanuel Macron a quant à lui souligné qu’il avait confiance dans l’impartialité de l’équipe conjointe d’enquête. « Le rôle de la Russie c’est d’adopter une attitude constructive », a t-il estimé. Lorsqu’il a été interrogé sur le sort du metteur en scène Kirill Serebrennikov, en résidence surveillée et du cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, condamné à 20 ans d’emprisonnement pour « terrorisme », ce que l’Union européenne a jugé comme étant une « violation du droit international », Emmanuel Macron a insisté : « Je ne vous avais pas menti en vous disant, président, que c’était deux sujets très sensibles dans notre pays. » 

Enfin, Emmanuel Macron, qui tutoie Vladimir Poutine alors que ce dernier le vouvoie, a promis de revenir en Russie dans quelques semaines pour la Coupe du Monde . «Si l’équipe de France passe les quarts de finale, je viendrai les soutenir», a assuré le président, qui s’est décrit comme étant «d’un naturel optimiste et confiant».

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