“Après avoir arraché des chemises, les salariés d’Air France écharpent un autre dirigeant”, lançait, ironique, le site américain Bloomberg, au lendemain de l’annonce de la démission de Jean-Marc Janaillac. Le vendredi 4 mai, le patron d’Air France-KLM a tiré les conséquences du désaveu des salariés exprimé lors d’une consultation visant à sortir le groupe du conflit social qui dure depuis deux mois et demi.
La direction proposait des augmentations générales de salaires de 7 % sur quatre ans, s’ajoutant aux augmentations individuelles, dont le versement aurait été lié aux résultats financiers. Mais les salariés ont rejeté la proposition à plus de 55 %.
“M. Janaillac n’est pas le premier dirigeant d’Air France” à passer un mauvais quart d’heure à cause de ses syndicats, note le Financial Times. “En 2015, le directeur des ressources humaines avait été poursuivi par une foule en colère qui lui avait arraché sa chemise”, rappelle le quotidien britannique. Alexandre de Juniac, le prédécesseur de Janaillac à la tête du transporteur aérien, a lui quitté l’entreprise, “usé par les batailles continuelles avec les syndicats de pilotes”.
Ce lundi est la quatorzième journée de grève d’Air France depuis le début du conflit en février.