MUSIQUEVille rock ou pas, Rennes a toujours acheté des disques

Disquaire Day: Ville rock ou pas, Rennes a toujours acheté des disques

MUSIQUELes boutiques de musique proposent des raretés prisées des connaisseurs samedi lors du Disquaire Day…
Fred a fondé Blindspot, un disquaire installé à Rennes depuis 2008.
Fred a fondé Blindspot, un disquaire installé à Rennes depuis 2008. - C. Allain / 20 Minutes
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Six boutiques de Rennes participent au Disquaire Day samedi.
  • Des albums rares seront proposés et certains organisent des concerts.
  • D’après les disquaires, Rennes a toujours eu un goût prononcé pour la musique.

On avait tué le vinyle, on avait annoncé la mort du CD. Mais ils sont toujours là. A l’heure où Deezer et Youtube sont devenus rois, les disquaires sont toujours debout. Samedi, ils seront six à Rennes à ouvrir leurs portes dans le cadre du Disquaire Day. Ce qui ferait de Rennes la ville où le nombre de disquaires par habitant est le plus élevé.

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Si sa réputation de ville rock s’est un peu évaporée, la capitale bretonne garde un gros appétit musical à en croire les revendeurs. « Je ne saurais pas dire pourquoi. Est-ce que c’est à cause des Trans Musicales, du temps, de l’ambiance de la ville ? Il y a toujours eu plein de concerts, toujours eu des disquaires. Cette ville adore la musique ». Fred sait de quoi il parle. En 2008, il a fondé Blindspot, après la fermeture de l’emblématique boutique Rennes Musique. « On nous a pris pour des fous, surtout qu’on ne proposait que du vinyle », embraye Pierre, son acolyte.

« On a vu des disquaires fermer, Virgin a coulé »

Dix ans plus tard, les deux hommes sont toujours en vie. « Au départ, on galérait à trouver les vinyles parce que plus personne ne les éditait chez les majors. On traînait dans les vide-greniers. En dix ans, on a vu des disquaires fermer, Virgin a coulé, mais d’autres ont ouvert. Le vinyle est toujours là et nous aussi », poursuit Pierre. Samedi, les deux compères de Blindspot savent qu’ils auront une file d’attente devant la boutique pour le Disquaire Day. « C’est la seule fois de l’année. Mais ça montre qu’on est toujours crédibles », estime Fred.

« Un récapitulatif des événements qui se déroulent dans le Nord pour le Disquaire Day ! #DisquaireDay #RecordStoreDay pic.twitter.com/hLWP1ceeyZ — Disquaire Day (@disquaireday) 17 avril 2018 »

Quelques centaines de mètres plus loin, Jean-Marc tient un discours similaire. Avec sa femme Claudine, ils ont ouvert en 2015 leur boutique Les Enfants de bohème, après avoir travaillé dix ans chez Harmonia Mundi. « On se demandait ce qu’on allait faire. On ne trouvait plus grand-chose dans notre style », se souvient Jean-Marc Ploquin. Le « style » du couple est un savant mélange de musique du monde, de chanson, de jazz et de classique. « Nos clients ont de 20 à 80 ans. »

La Fnac ? « Mieux vaut qu’ils vendent des cafetières »

Les années passant, le patron des Enfants de bohème estime même que ses clients « ont rajeuni ». « On voit de plus en plus de gens d’une vingtaine d’années qui écoutent beaucoup de musique dématérialisée mais qui ont besoin d’avoir l’objet ». Preuve qu’Internet n’a pas tué le métie. « On a notre place. Par contre, je pense que pour des enseignes comme la Fnac, ce serait bien de laisser tomber. Mieux vaut qu’ils vendent des cafetières », sourit Jean-Marc.

Le disquaire Jean-Marc Ploquin a créé Les Enfants de Bohème en 2015 à Rennes.
Le disquaire Jean-Marc Ploquin a créé Les Enfants de Bohème en 2015 à Rennes. - C. Allain / 20 Minutes

Lui est plutôt spécialisé dans le CD, faute d’offre suffisante sur le vinyle. Si ça boutique survit à la vague de musique en ligne, son souci principal est de s’approvisionner. « Il y a de plus en plus de disques qui sont autoproduits. La difficulté, c’est d’en entendre parler. » Le Disquaire Day sera une bonne occasion de se faire remarquer.

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