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Assurance emprunteur : pensez à ajuster vos quotités

Vous avez souscrit à un crédit à deux pour votre logement ? La nouvelle possibilité de résiliation annuelle de l’assurance est l’occasion de revoir la répartition de votre couverture.

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Publié le 03 mars 2018 à 08h30, modifié le 05 mars 2018 à 09h52

Temps de Lecture 3 min.

La fixation de la quotité est une affaire sérieuse, elle détermine le prix et le niveau de la couverture de l’assurance du crédit immobilier.

Emprunteurs, vous n’êtes plus enchaînés à l’assurance vendue par la banque à la signature de votre crédit immobilier. Durant les douze premiers mois du contrat, puis une fois l’an, vous pouvez aller voir ailleurs, à condition de présenter à votre banquier des garanties au moins égales à celles qu’il exige. En optant pour une assurance en délégation, c’est-à-dire hors banque, certains allégeront de plusieurs milliers d’euros le coût final de leur prêt.

Ce message semble bien passé. En témoignent les pics de fréquentation des comparateurs d’assurance emprunteur en ligne, les simulations réalisées sur Meilleurtaux.com et Reassurezmoi.fr ont ainsi vu leur nombre multiplié par trois. La perspective alléchante d’économies n’est toutefois pas le seul intérêt de la mesure. Pour ceux qui ont emprunté à deux, c’est aussi l’occasion de mieux s’assurer, en réajustant si besoin leurs quotités.

Option sécurisante

Le terme ne vous évoque peut-être rien, mais si vous avez acheté votre logement en couple, vous les avez forcément fixées, ces quotités, pour souscrire l’assurance du crédit. Il s’agit de la part du prêt que vous avez assurée par tête. Donc le montant sur lequel chacun est couvert. Prenons l’exemple de Camille et Sacha, assurés chacun à 100 %. Si l’un meurt, le crédit sera entièrement pris en charge par l’assureur, le survivant n’aura plus rien à rembourser. Et si Camille se retrouve temporairement incapable de travailler, l’assureur paiera les mensualités du couple durant la période. C’est l’option la plus sécurisante. Mais la plus chère.

Avec une quotité de 50 % chacun, l’assurance coûterait environ deux fois moins. En revanche, après le décès de Camille, Sacha devrait régler la moitié des mensualités. Et si Camille était victime d’un accident l’empêchant de travailler plusieurs mois ? Le couple verrait ses mensualités divisées par deux.

La fixation de la quotité est une affaire sérieuse, elle détermine le prix et le niveau de la couverture. A prendre en compte : le bien (résidence principale ou secondaire, investissement locatif), revenus, leur répartition dans le couple, vos souhaits en termes de protection du conjoint, etc. Les parts peuvent être égales ou déséquilibrées (60 %/40 %, 100 %/50 %, etc.) mais le total doit être compris entre 100 % et 200 %. « Généralement, les mêmes quotités valent pour toutes les garanties », précise Antoine Fruchard, fondateur de Reassurez-moi.fr, « mais certains assureurs acceptent d’y déroger ». Il est alors possible de s’assurer, par exemple, à 100 % pour le risque décès, et à 50 % pour l’incapacité temporaire de travail.

Demi-mensualités

Quelles que soient les quotités fixées, un changement d’assurance est l’opportunité de les revoir. « Imaginons qu’à l’origine, vous n’aviez pas d’enfant et aviez jugé suffisant de vous couvrir à 50 % chacun, estimant qu’en cas de décès, le survivant serait en mesure de rembourser des demi-mensualités », illustre Sylvain Lefèvre, président de La Centrale de financement. « Si aujourd’hui vous avez trois enfants, la donne est différente. »

Autre exemple, « le couple avait choisi une quotité de 100 % pour monsieur et 50 % pour madame, car elle touchait des revenus très inférieurs », ajoute Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux.com. Il est en effet logique de mieux assurer le plus gros salaire. « Sachez aussi que vous pouvez choisir deux assureurs différents. »

Pour M. Fruchard :

« Dans certains cas, il est même envisageable de réduire son taux total. Les banques sont réticentes mais dans les dossiers que nous gérons pour nos clients, nous y parvenons parfois, quand nous justifions qu’une couverture n’est plus nécessaire. Par exemple si l’un des conjoints ne travaille plus, inutile qu’il continue à payer une garantie incapacité de travail de 100 %. »

L’idéal n’étant pas juste de repenser ces quotités lors d’un changement d’assurance, mais régulièrement, avec son assureur. « Interrogez-vous une fois par an sur l’évolution de votre famille, de la répartition des revenus, voyez si des ajustements s’imposent », conseille M. Lefèvre. « Il était jusqu’à présent rare de penser à modifier ses quotités, c’est en outre compliqué à obtenir chez un assureur bancaire », note M. Fruchard. « Mais avec une assurance en délégation, remodeler ses garanties est plus simple. »

Stratégie est révisable

Savoir que la quotité ne sera pas gelée vingt ans amènera aussi l’emprunteur à prendre des décisions plus conjoncturelles dès la souscription. Il pourra, par exemple, choisir de faire des économies avec une quotité inférieure à 100 % si la couverture prévoyance de son entreprise est bonne, puisque en cas de changement d’emploi, la stratégie est révisable.

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Pour l’assurance emprunteur, voilà un changement radical de logiciel ! Produit jusqu’ici figé, aux modalités calées une fois pour toutes, comme plongées dans le formol, son contrat avait peu l’occasion de sortir du tiroir où il dormait. « Elle devient un produit vivant, évolutif », résume Jean-Sébastien Nénon, directeur des opérations chez LesFurets.com. Une opportunité à saisir pour profiter à tout instant d’une couverture adaptée.

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