Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Peter Preston, rénovateur du « Guardian », est mort

L’ancien rédacteur en chef du quotidien de centre gauche est mort samedi, à l’âge de 79 ans, après avoir transformé un journal austère et déficitaire en fleuron de la presse britannique.

Par  (Londres, correspondant)

Publié le 08 janvier 2018 à 20h48, modifié le 09 janvier 2018 à 14h14

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Peter Preston, ancien rédacteur en chef du « Guardian », est mort samedi 6 janvier, à l’âge de 79 ans.

Promoteur du renouveau du Guardian dans les années 1980 et infatigable défenseur de la presse papier, Peter Preston, rédacteur en chef du quotidien de centre gauche entre 1975 et 1995, est mort, samedi 6 janvier, à l’âge de 79 ans. Ses proches tendaient à relier son énergie, sa pugnacité et son caractère taciturne au drame de son enfance : la polio dont son père était mort, lorsqu’il avait 10 ans, et que lui-même avait alors contractée et qui l’avait obligé à vivre pendant des mois dans un poumon d’acier.

Né le 23 mai 1938, Peter Preston s’est passionné pour l’écriture dès sa jeunesse. Il collabora puis dirigea Cherwell, le journal des étudiants d’Oxford, ville où il fit des études d’anglais. Il entra comme journaliste au Guardian en 1963, l’année précédant le déménagement à Londres du quotidien jusque-là basé à Manchester. Spécialiste des questions d’éducation puis reporter à l’étranger, Peter Preston se fit remarquer en donnant un ton irrévérencieux et drôle à la « Lettre de Londres », une chronique faite d’échos et de commentaires rebaptisée « Miscellany » (« mélanges »).

Un journal alors peu attrayant

Il a tout juste 30 ans lorsque sa rigueur, son exigence journalistique et sa force de caractère le propulsent au poste de rédacteur en chef. Le Guardian traverse alors une mauvaise passe. Déficitaire, le journal est contraint d’augmenter de 50 % son prix et son tirage chute de 306 000 exemplaires en 1976 à 260 000 l’année suivante (157 000 aujourd’hui). Le jeune et enthousiaste chef de la rédaction transforme rapidement un journal austère, peu attrayant et qui perd de l’argent, en fleuron de la presse britannique moderne. Il multiplie les pages spécialisées sur l’éducation, les questions de société et les médias, qui attirent la publicité et les offres d’emploi.

Le journal dirigé par Peter Preston innove à la fois graphiquement (…) et rédactionnellement

Au milieu des années 1980, le Guardian tire à 500 000 exemplaires et résiste au tremblement de terre que constitue en 1986 le lancement de The Independent par trois anciens journalistes du Telegraph. Le journal dirigé par Peter Preston innove à la fois graphiquement, en adoptant en 1988 une maquette innovante largement ouverte à la photographie, et rédactionnellement, en publiant un supplément quotidien de format tabloïd, inattendu et décalé, baptisé « G2 ». Il préside à l’acquisition controversée par le Groupe Guardian de The Observer, journal du dimanche qui devient l’édition du septième jour du quotidien. Bien que lui-même proche de la gauche, le rédacteur en chef n’est pas tendre pour le Parti travailliste et laisse rarement filtrer ses convictions personnelles. Il veille à ce que son journal ne fasse pas la leçon à ses lecteurs et à entretenir un dialogue constant avec eux.

Il vous reste 41.04% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.