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Patrick Drahi tente de rassurer les marchés

L'homme d'affaires a pris la parole lors d'une conférence organisée par Morgan Stanley pour réexpliquer sa stratégie, alors que la capitalisation boursière de son groupe Altice a chuté de plus de 40 % en quinze jours.

Par Fabienne Schmitt

Publié le 15 nov. 2017 à 14:12

L'action d'Altice, la maison-mère de SFR, a repris des couleurs mercredi à la Bourse d'Amsterdam, cloturant en progression de 7,98%, sans toutefois repasser au-dessus des 10 euros (9,610 euros). L'intervention publique de Patrick Drahi, propriétaire du groupe, lors d'une conférence organisée par Morgan Stanley à Barcelone, a semble-t-il, calmé le jeu, après quinze jours d'affolement au cours desquels Altice a perdu près de 45% de sa valeur.

Désendettement en Europe, plus de fusion ni d'acquisition à court terme, priorité aux clients de SFR... C'est un retour aux fondamentaux qu'a décrit l'homme d'affaires. Alors que certains pointent du doigt la dette de plus de 49 milliards d'euros d'Altice, Dennis Okhuljsen, patron Europe d'Altice, s'est voulu rassurant.

« Nous allons rapidement faire baisser la dette en Europe, c'est la priorité. Il n'y aura pas d'opération de fusion ou d'acquisition à court terme », a-t-il dit, indiquant que SFR pourrait céder des tours télécoms, entre autres actifs non essentiels. C'est ce qu'a fait Bouygues Telecom ces derniers mois, engrangeant plusieurs centaines de millions d'euros. 

Patrick Drahi tente de rassurer les marchés

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Principal problème : le management

Revenant sur la préoccupation majeure du moment: l'échec, pour l'heure, de la relance de SFR, Patrick Drahi a fait son mea culpa. « Le principal problème en France, c'était le management. Ce n'était pas du tout un problème de concurrence », a-t-il dit, faisant allusion, sans le citer, à Michel Combes, directeur général d'Altice, remercié il y a quelques jours. 

C'est désormais Dexter Goei, qui cumule ces fonctions avec celles de DG d'Altice USA. Le tycoon des télécoms a aussi clarifié les rôles d'Alain Weill, patron des médias d'Altice nommé PDG de SFR et d'Armando Pereira, l'un de ses fidèles lieutenants, directeur des opérations de SFR. « C'est bien Armando qui pilote les télécoms, Alain Weill lui, s'occupe des médias », a-t-il dit. 

Il a mis en cause la stratégie commerciale de l'opérateur au carré rouge. « Nous avons mal géré la vente de contenus », a-t-il souligné, pointant des tarifs inadaptés. « La priorité est désormais de se concentrer sur la satisfaction des clients », a-t-il insisté.

Patrick Drahi a aussi estimé que le départ de plus d'un tiers des effectifs avait contribué à déstabiliser le groupe. Malgré ses déboires boursiers, l'homme d'affaires, qui n'a manifestement pas perdu son sens de l'humour, a expliqué qu'il avait rencontré les salariés de SFR mardi, « et la bonne nouvelle, c'est que je n'ai pas reçu de tomate, ni eu de critique ! », a-t-il lancé.

Poursuite des investissements

Une seule certitude: « je n'ai pas l'intention de changer mes plans », a-t-il prévenu, validant de facto la stratégie de convergence de SFR entre les médias et les télécoms. 

L'homme d'affaires a aussi indiqué qu'il comptait poursuivre les investissements, car « c'est fondamental pour le futur ». Aujourd'hui, SFR consacre près de 2 milliards à son réseau par an. Il s'est cependant dit prêt à en reporter certains, citant, en exemple, le changement de nom de SFR en Altice prévu, à l'origine, pour le premier semestre 2018. « Cela aura un effet immédiat sur le free cash flow de SFR », a-t-il jugé.

Il a par ailleurs levé le voile sur l'impact annuel du changement lié à l'application du taux de TVA pour la presse en France, l'estimant à « 200 millions d'euros » pour SFR. Et promis d'«afficher une amélioration des principaux indicateurs de performance dans les prochaines semaines. » La reconstruction d'une vraie relation de confiance entre SFR et ses clients et d'une image de marque est néanmoins souvent un chemin de croix pour un opérateur télécoms. 

Fabienne Schmitt

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