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Macron sort Jean-Louis Borloo de sa retraite

Le président de la République a annoncé que l'ancien ministre de Chirac et Sarkozy aidera à l'élaboration du plan en faveur des quartiers en difficulté. Un sujet qu'il connaît bien. 

Par Alexandre Rousset

Publié le 14 nov. 2017 à 17:43

Il va « remettre les gants » selon les mots d'Emmanuel Macron. Jean-Louis Borloo, ancien ministre sous les quinquennats Sarkozy et Chirac, en retrait de la vie politique depuis 2014, va aider le gouvernement à mettre en oeuvre son plan pour les quartiers difficiles .

Emmanuel Macron a annoncé la nouvelle mardi lors d'une visite à Tourcoing où il est venu ouvrir cette nouvelle séquence de l'exécutif, censée contrebalancer l'image de « président des riches » qui lui colle à la peau ces dernières semaines. Un endroit symbolique, à quelques kilomètres de la ville de Valenciennes que Jean-Louis Borloo a dirigée pendant treize ans.

Un ministre de la Ville éphémère mais actif

Pour l'instant, le rôle de Jean-Louis Borloo n'est pas clairement défini. Selon l'Elysée, il n'aura pas de fonction officielle. Mais l'ancien ministre de la Ville dit être déjà à pied d'oeuvre. « Ca fait plusieurs semaines qu'on travaille, qu'on avance. Le message du président est clair. Ce qui est très important, c'est qu'un plan, ça se rédige avec tous les acteurs, avec des indicateurs et une évaluation », a-t-il déclaré depuis Tourcoing.

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Un retour aux sources pour l'homme politique, qui fut aussi l'avocat d'un autre ancien ministre de la Ville, Bernard Tapie. Après la réélection de Jacques Chirac en 2002, Jean-Louis Borloo se montrera particulièrement actif à la Ville puis à l'Emploi, des ministères où il restera pourtant à peine plus d'un an à chaque fois.

En 2003, il fait ainsi passer la « Loi Borloo ». Le texte contient un plan de rénovation urbaine (200.000 logements sociaux à construire en 4 ans), la création de nouvelles zones franches urbaines ainsi que la création de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine, un établissement public chargé de coordonner la politique de la ville.

Un bilan mitigé

L'année suivante, il lance le « plan Borloo » censé apporter de la cohésion sociale à travers des investissements dans l'emploi des jeunes et le développement des services à la personne. Un plan coûteux pour l'Etat mais qui a permis de créer de nombreux emplois.

Des textes qui avaient alors l'ambition d'améliorer la vie des habitants des quartiers difficiles et de « casser les ghettos » selon les mots du Jean-Louis Borlo de l'époque. Quelques années plus tard, le bilan est jugé « mitigé ». Si l'augmentation des constructions de logements sociaux et les créations d'emplois ont été saluées, le manque d'investissements n'a pas permis d'amélioration spectaculaire.

Après la « loi Borloo » et le « plan Borloo », le ministre de Jacques Chirac récidive en 2005 avec les « maisons Borloo ». Objectif : construire jusqu'à 30.000 maisons à 100.000 euros pour permettre aux plus modestes d'accéder à la propriété. Une intention louable mais qui ne rencontrera pas le succès espéré. Budgets intenables, terrains rares, malfaçons… les maisons Borloo sont rapidement qualifiées de « fiasco » par la presse.

Soutien à Macron à la présidentielle

Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, Jean-Louis Borloo quittera la Ville pour prendre le maroquin de l'Economie puis de l'Ecologie, avec comme principal fait d'armes le Grenelle de l'environnement , censé favoriser les politiques publiques en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

En 2010, Jean-Louis Borloo est pressenti pour devenir Premier ministre, mais c'est finalement François Fillon qui est reconduit. Déçu, il quitte le gouvernement et retrouve son siège de député du Nord (qu'il a conservé sans interruption depuis 1993) et prend la tête du groupe UDI à l'Assemblée nationale, avant d'annoncer sa retraite politique en 2014.

Trois ans plus tard, il sort de son silence pour soutenir Emmanuel Macron lors de l'entre-deux tours de la présidentielle, louant « le pari de l'audace, de la modernité, du renouvellement et de l'action positive » du candidat d'En Marche. Au « JDD » , il disait même être « prêt à se retrousser les manches deux ou trois ans pour donner un coup de main » au nouveau président de la République. Le message est visiblement passé.

Alexandre Rousset

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