VIDEO. Vaches connectées : quand les bêtes envoient des SMS

Robot ou roto de traite, système de sms envoyé par les vaches qui vont vêler, les nouvelles technologies révolutionnent l'agriculture. Pour les professionnels, bien qu'elles soient coûteuses, c'est un gain de temps.

Grâce au Smart’vel, avec son téléphone portable, Samuel Méliand sait si l’une des vaches se prépare à vêler. Une information importante dans la vie de son troupeau.
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Technologies. Le portable de Samuel Méliand se met à vibrer. Un membre de sa famille ? Un ami ? Non, cet éleveur du Perche eurélien âgé de 27 ans (NDLR : il est installé à Moulhard), est contacté par une de ses vaches.

Capteur placé sur la queue

Oui, vous avez bien entendu. C’est le smart’vel. Comprenez : le vêlage intelligent.

Ce système détecte les vêlages, étant basé sur l’activité des vaches en temps réel. Il se veut non invasif prenant en compte les séquences comportementales spécifiques de la mise bas.

« Un capteur est placé sur la queue de la vache, explique Samuel Méliand. Quelques minutes avant le vêlage, la vache nous contacte, en nous appelant ou par le biais d’un texto ».

Et les bienfaits sont réels : la réduction du taux de mortalité des veaux et des troubles de santé associés aux vêlages difficiles en un seul appareil.

« Il est vrai que réussir le vêlage est primordial ». Autrement dit, avoir un veau vivant et en bonne santé.

Samuel Méliand, comme les autres professionnels du métier, doit s’assurer du bon départ en production et préserver les performances de reproduction des animaux.

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Ce système détecte les vêlages, étant basé sur l’activité des vaches en temps réel.

Robot de traite, 150 000 euros

« Il y a également un système avec la caméra qui nous permet de voir ce qu’il se passe ». Ces nouvelles technologies associées à l’agriculture révolutionnent totalement l’essence même du métier. « C’est un gain de temps important ».

Quand on sait que les agriculteurs enchaînent plus de dix heures d’efforts physiques par jour, ce n’est pas négligeable.

« Ces outils améliorent notre qualité de vie. Nous avons de moins en moins de main-d’œuvre mais plus de boulot ».

Il faut donc trouver des solutions. Comme ce bijou de modernité : le robot de traite.

« Nous l’avons acheté en septembre 2015. Notre salle de traite était vieille ». Coût de l’opération : 150 000 euros. « Pour l’amortir, il faudra attendre sept ou huit ans », concède le professionnel.

Dans l’enclos réservé aux bêtes, la scène est édifiante. Comme une file d’attente traditionnelle, les vaches se succèdent dans l’appareil clos.

« Elles font ce qu’elles veulent. Elles sont libres de venir quand elles en ont envie ».

Face à elle, une auge avec, à l’intérieur, des aliments de production, « c’est ce qui les attire ».

Près de 180 traites par jour

Grâce au système mécanique et informatique, la traite s’effectue quartier par quartier ». Le logiciel intelligent et simple d’utilisation se stoppe quand la traite est terminée – « il se débranche quand il n’y a plus de lait ».

La barrière s’ouvre, la vache retrouve ses « amies » dans l’enclos. Une autre prend sa place. Simple comme bonjour.

« Je gagne beaucoup de temps. L’équivalent d’une traite par jour… »

Pour lui, c’est surtout moins de fatigue, « c’est une activité physique pour les épaules, les coudes ». Un geste répétitif en cadence…

Le robot enregistre 2,8 traites par jour et par vache. « Quand nous avons près de 65 vaches, nous sommes à 180 traites par jour ». C’est énorme.

« Sous l’impulsion des jeunes »

Mais l’agriculteur rassure, malgré le robot, « elles vont toujours au pâturage pour se dégourdir les pattes ».

Et quand la machine estime qu’elle n’a pas eu assez de « visites », elle envoie un message d’alarme à l’agriculteur.

Avec ces investissements, Samuel Méliand pense surtout à l’avenir.

« Mes parents vont bientôt partir à la retraite. Il faut diminuer le temps d’astreinte ».

Ces outils modernes se sont développés « sous l’impulsion des jeunes professionnels ».

Bientôt, vaches, bœufs, veaux joueront au jeu vidéo ensemble… pour leur bien-être.

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L’agriculteur Christophe Provot a investi dans un roto de traite à 220 000 euros

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Sur l’exploitation de Christophe Provot, agriculteur aux Autels-Villevillon, une installation attire l’attention : le roto de traite.Environ 80 vaches
« C’est en juillet 2016 que nous avons réalisé notre première traite dans le roto », explique l’éleveur qui cultive sur 120 hectares avec un troupeau de 80 vaches laitières.
Mais qu’est-ce donc ? « Pour bien expliquer le principe de cet outil d’intérieur, il faut utiliser une image très simple : celle du manège. La vache entre, se fait traire, tout en réalisant un tour de manège. Puis, elle s’en va ».
Pour Christophe Provot, installé en 2004 sur une ferme voisine et associé en 2005 avec son père (NDLR : il fait partie de la quatrième génération), c’est un investissement de 220 000 euros, « un investissement coûteux qui doit être pensé sur le long terme ». Durée des travaux : un an.
« Nous avions choisi d’intégrer dans notre investissement beaucoup de technologies comme les compteurs à lait, une porte de tri, des colliers pour les suivis de reproduction et de santé. Nous avions également pensé à un logiciel de gestion de troupeau puis des équipements d’économie d’énergie, comme le pré refroidisseur à lait entre le roto et le tank réfrigérant ».
Outil très important dans l’exploitation, « cela nous permet de réaliser une traite d’environ 80 vaches en 1 heure à un trayeur. On est bien loin des 2 h 45 de traite de notre vieille salle dédiée ».Améliorer la gestion du troupeau
Selon l’agriculteur, les nouvelles technologies sont « intéressantes et importantes. Le matin par exemple, en consultant mes mails reçus dans la nuit par le logiciel de gestion, je peux savoir si une vache est en chaleur et donc doit être inséminée ». Autre cas : si une vache a moins mangé avec une évaluation de la baisse de la durée d’ingestion.
Vous l’aurez compris, le professionnel peut donc améliorer la gestion de son troupeau au quotidien. « J’ai un bon aperçu grâce notamment à la quantification à chaque traite du lait produit par les vaches. Si une intervention doit être réalisée, ou bien, si je considère qu’une vache doit passer une nuit dans l’infirmerie au calme sur une bonne litière de paille, la porte de tri programmable au bureau ou à la traite permet cela. ».
En guise de conclusion et pour élever le débat, Christophe Provot estime, cependant, que si « elles sont rentables, ces nouvelles technologies sont souvent coûteuses. Dans une filière laitière où il est difficile de savoir de quoi demain sera fait, il est compliqué de pouvoir s’équiper ». Il ajoute même : « ce n’est pas indispensable mais c’est une aide au suivi qui nous permet d’être plus efficaces avec nos animaux ».

« Pour bien expliquer le principe de cet outil d’intérieur, il faut utiliser une image très simple : celle du manège. La vache entre, se fait traire, tout en réalisant un tour de manège. Puis, elle s’en va ».

Des outils indispensables

Pour continuer à être compétitive, il est essentiel que l’agriculture prenne le virage des nouvelles technologies. C’est ce qu’on appelle l’agritech.
Soucieuse de l’environnement
Grâce à elles, il est possible de faire une agriculture plus propre, plus compétitive, et plus soucieuse de l’environnement. L’innovation doit donc toucher cette profession si chère au Perche nogentais et à la France.
Comme avec les drones ou le robot, l’agriculture de précision peut se développer. Le système de drones permet à ces derniers d’être couplés à des capteurs et des algorithmes pour traduire les données relevées en bonnes pratiques agronomiques. Par ailleurs, cela réduit la pénibilité des tâches.

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