Échanges musclés au débat entre les candidats à la mairie de Québec
Le premier débat entre les candidats à la mairie a donné lieu à des échanges musclés durant lesquels l’enjeu du troisième lien a été omniprésent.
Les trois candidats à la mairie, Régis Labeaume, Anne Guérette et Jean-François Gosselin, ont croisé le fer pour la première fois mardi, dans un débat organisé par Radio-Canada.
Les échanges les plus corsés ont eu lieu autour du thème de la mobilité. Jean-François Gosselin a mené la charge, parfois avec agressivité, ramenant constamment sur la table l’enjeu du troisième lien, son principal engagement. « Si vous votez pour Régis Labeaume, vous allez avoir un SRB et vous allez payer pour », a-t-il clamé. « Le vrai leader provincial, c’est Gilles Lehouillier », a-t-il lancé au moment où le maire sortant lui faisait valoir que le troisième lien n’est pas un projet municipal, mais bien provincial.
Questionné sur son programme culturel, M. Gosselin a même affirmé qu’il consistait en la réalisation d’un concours d’architecture pour un troisième lien, qui, comme le pont de Québec, deviendra selon lui patrimonial.
« Vous opposez un système de transport structurant et le troisième lien. À Montréal, personne ne leur a demandé de faire des choix. Pourquoi on devrait faire des choix ? » a contre-attaqué Régis Labeaume, qui n’a pas davantage précisé son projet de transport structurant, mais qui a répété qu’il desservira le nord et l’est de la ville.
Duel Labeaume-Gosselin
Anne Guérette, qui a parfois peiné à s’imposer dans le duel entre ses deux adversaires, a vanté son projet de tramway, assurant qu’il ne profitera pas qu’aux citoyens de la haute-ville. Elle a piqué M. Gosselin en affirmant que son projet de troisième lien « ne se réalisera peut-être jamais ».
Pendant le segment sur l’économie, Régis Labeaume a blâmé Jean-François Gosselin pour l’utilisation de chiffres erronés. « On a un problème de crédibilité avec vos chiffres, M. Gosselin. »
Alors que le maire sortant défendait son bilan, l’accroissement du budget et les hausses de taxes imposées aux commerçants, Anne Guérette lui a lancé une flèche. « Vous disiez que c’était farfelu un gel de taxes et vous avez changé d’idée. Des changements de cap, on en a vu plusieurs. »
« Un peu de politesse »
M. Gosselin a accusé le maire de dire « n’importe quoi ». « Juste un petit peu de politesse », lui a demandé M. Labeaume à plusieurs reprises.
Sur le patrimoine et la qualité de vie, Anne Guérette a dû se défendre d’avoir voté contre le projet d’agrandissement du Musée national des beaux-arts du Québec, pour protéger un bâtiment qui n’était pas classé.
Régis Labeaume a critiqué la promesse de sa rivale de donner 1 million $ à chaque conseil de quartier pour qu’ils réalisent des projets. « C’est nier la démocratie, a-t-il affirmé. On est en élections, on élit des conseillers pour ça. »
Quant à Jean-François Gosselin, il a affirmé que les citoyens ne veulent pas de nouveaux parcs, mais plutôt un meilleur entretien de ceux existants. Il a assuré qu’il n’aurait pas investi 7 millions $ dans le Diamant de Robert Lepage, mais plutôt dans des services de proximité, comme des cours de musique ou de théâtre.