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En France, l’eau des rivières et des nappes phréatiques dans un état «calamiteux»

par AFP
publié le 17 octobre 2017 à 10h25
(mis à jour le 17 octobre 2017 à 14h25)

Plus rare, plus polluée, l'eau des rivières et des nappes phréatiques est dans un «état calamiteux», affirme mardi l'UFC-Que Choisir, qui incrimine des «décennies d'agriculture productiviste» et «l'inaction des pouvoirs publics».

Dans un rapport sur la «préservation de la ressource aquatique» publié à l'occasion des Etats généraux de l'alimentation, l'association réclame «une réforme urgente» de la politique de l'eau afin de mettre en place des mesures de prévention des pollutions agricoles et d'appliquer strictement le principe «préleveur-pollueur-payeur».

«Faute de réforme, de changement d'orientations et de braquet, force est de déplorer que les dégradations environnementales sont toujours massives», écrit l'organisation, qui avait publié une étude similaire en 2005.

Des «désastres environnementaux» dûs à l’agriculture intensive

«Dans la moitié du territoire français, les pesticides sont présents dans les cours d'eau à des doses supérieures à la norme autorisée dans l'eau potable». Cette norme est aussi dépassée dans «le tiers des nappes phréatiques», précise l'UFC-Que Choisir.

Pire, dans ces dernières, «les contaminations en nitrates ont progressé, ne laissant plus que la moitié des nappes indemnes».

L'association impute ces «désastres environnementaux» à l'agriculture intensive qui, dénonce-t-elle, «est loin d'avoir corrigé ses pratiques» puisque «les quantités d'engrais utilisées n'ont pas baissé en vingt ans» et que «l'utilisation des pesticides a même augmenté de 18% en 5 ans».

Quant à l'irrigation, «elle est plus particulièrement concentrée dans les zones les plus touchées par les restrictions d'utilisation d'eau, aggravant ainsi la pénurie», déplore l'UFC-Que Choisir.

L'association regrette que la réparation des dommages environnementaux soit toujours très majoritairement financée par les consommateurs. Via leur facture d'eau, ils «payent 88% de la redevance +pollutions+ et 70% de la redevance +prélèvement+, soit 1,9 milliard d'euros par an», précise-t-elle.

L'agriculture, «pourtant responsable à elle seule de 70% des pollutions en pesticides, de 75% des pollutions en nitrates et de la moitié des consommations nettes en eau» ne paie que «7% de la redevance +pollutions+ et 4% de la redevance +prélèvement+, en violation flagrante du principe +préleveur-pollueur-payeur+», ajoute l'association.

Elle estime par ailleurs que la politique de l'eau dans les régions est «dictée par les intérêts agricoles», ce qui conduit selon elle à privilégier «des mesures essentiellement curatives, trop souvent sans chercher à réduire les pollutions à la source, alors même qu'il est 2,5 fois moins coûteux de prévenir les pollutions que de dépolluer».

L'association appelle les consommateurs à se mobiliser en signant sa pétition «Ressource aquatique -STOP à la gabegie !» et lance une campagne de sensibilisation des parlementaires.

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