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Front national

Le Pen entame la «refondation» du FN et renvoie Philippot «au passé»

par AFP
publié le 23 septembre 2017 à 12h41

Marine Le Pen a entamé aujourd'hui sa tournée de «refondation» du Front national en promettant de tout «mettre à plat» dans son parti d’ici un congrès en mars, faisant fi du départ de son bras droit Florian Philippot, déjà relégué «au passé». Micro à la main devant un grand visuel «En avant pour un nouveau Front», déambulant sur scène comme elle le fait très rarement, la patronne du FN a promi la «refondation» aux 500 militants attablés dans une salle de Bruguières (Haute-Garonne).

Après une présidentielle et des législatives en deçà de ses espérances, elle a reconnu des «déceptions» mais vante le «socle considérable» : 10,6 millions d'électeurs l'ont choisie au second tour plutôt qu'Emmanuel Macron, malgré le mémorable «raté» du débat télévisé. Pour se relancer ainsi que son parti, guère audibles pendant l'été et frappés par le départ de Florian Philippot jeudi, Marine Le Pen a exhorté les militants à se saisir de la «refondation historique», pour laquelle elle va faire un tour des fédérations FN en douze étapes jusqu'au 11 mars, date du congrès FN à Lille. Elle y briguera un troisième mandat.

«On va pouvoir discuter de tout», du nom du parti aux statuts. Applaudie, «Marine» a demandé aux siens de produire du «contenu» intellectuel, de passer d'un FN à la culture protestataire à une «alternative» prête à «gouverner», et promis de nouvelles relations avec les médias, tout en continuant à refuser Médiapart et l'émission «Quotidien» (TMC).

Mais Marine Le Pen veut aussi discuter de sujets plus stratégiques : le projet, pour lequel «il faut tenir compte de ce qui n'a pas été compris», une référence notamment à la sortie de l'euro souhaitée par le FN mais largement rejetée dans l'électorat ; et les «alliances», alors que certains plaident pour une ouverture plus large à droite.

Marine Le Pen entend aussi proposer «un journal des élus»«un quotidien participatif en ligne»«une revue intellectuelle - ça a manqué ces dernières années» ainsi qu'une «une revue de presse en ligne».

«Philippot, c’est fini !»

Un nom est rarement prononcé devant les militants : celui de Florian Philippot. Ce samedi, Marine Le Pen est venue dire que cette rupture «est déjà du passé», voire un «non-événement politique». A l'appui, le maigre nombre de soutiens ayant rallié le panache du Mosellan d'adoption. Sa ligne, a-t-elle toutefois prévenu en interne comme en externe à ceux qui voudraient la voir fléchir plus à droite encore, ne changera pas. Et «peut-être que le départ de Florian va permettre que certains s'en souviennent», met-elle en garde.

Le changement d'époque se voit par des symboles : le vocabulaire, déjà. Relégué, le mot «patriotes», trusté par l'association éponyme de Florian Philippot, Marine Le Pen parle désormais de «nationaux».Les hommes, ensuite : aux côtés de la patronne du parti, samedi, un responsable qui prend rarement la lumière mais qui a eu un rôle croissant dans l'ombre ces dernières années: son beau-frère Philippe Olivier, ex-mégrétiste que Florian Philippot visait en accusant le FN de «régression terrible» sur le plan idéologique.

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