Face aux menaces de Trump, la Corée du Nord promet de lui "faire payer cher"
En réponse au discours de Donald Trump à l'ONU en début de semaine, le président nord-coréen Kim Jong-Un a promet de lui faire "payer cher".
Soumis à une forte pression à l'ONU, avec de nouvelles sanctions en vue, Kim Jong-Un continue de défier le monde et a promis de faire "payer cher" à Donald Trump ses menaces de "destruction totale" de la Corée du Nord. "Je ferai payer cher à l'homme à la tête du commandement suprême aux Etats-Unis son discours appelant à la destruction totale" de la Corée du Nord, a dit le dirigeant nord-coréen deux jours après les propos belliqueux du président américain à l'ONU. "Les menaces répétées contre les Etats-Unis, et maintenant toute la communauté internationale" vont "renforcer notre détermination" contre les ambitions nucléaires nord-coréennes, a assuré de son côté le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur la non-prolifération.
Tout en condamnant les agissements de Pyongyang, la Russie et la Chine ont aussi mis en garde les Etats-Unis contre toute tentation militaire, lors d'allocutions devant l'Assemblée générale de l'ONU sur laquelle plane cette année le spectre d'une guerre avec la Corée du Nord. Donald Trump a donné son feu vert à d'éventuelles sanctions contre des "personnes et sociétés qui financent et facilitent les échanges avec la Corée du Nord" dans plusieurs domaines dont la construction, l'énergie ou le textile.
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"Les institutions financières étrangères sont maintenant averties qu'elles doivent choisir entre faire des affaires avec les Etats-Unis ou avec la Corée du Nord", a explicité le secrétaire américain au Trésor Steve Mnuchin. Le décret présidentiel ouvre la voie à des mesures qui pourront à l'avenir cibler notamment des banques, un moyen de faire pression sur la Chine pour qu'elle lâche définitivement Pyongyang.
"Hystérie militaire"
Jeudi, Donald Trump a aussi salué une décision "très courageuse" et "inattendue" de Pékin: selon lui, la Banque centrale chinoise a ordonné à ses banques de juguler leurs échanges avec les Nord-Coréens. La Chine n'a pas confirmé dans l'immédiat une telle décision, qui serait un coup dur pour le régime nord-coréen, Pékin étant, et de loin, son principal partenaire commercial. A Bruxelles, l'Union européenne a parallèlement trouvé un accord sur des sanctions supplémentaires interdisant aux entreprises européennes d'exporter du pétrole vers le pays reclus d'Asie de l'Est et d'y investir.
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Ce nouveau tour de vis intervient seulement dix jours après l'adoption d'un huitième train de sanctions par le Conseil de sécurité de l'ONU, en réponse à un nouvel essai nucléaire de Pyongyang, son plus puissant à ce jour. Washington, qui souhaitait un embargo total sur l'approvisionnement en pétrole de la Corée du Nord, a dû revoir ses ambitions à la baisse pour obtenir l'aval de Pékin et Moscou, et ainsi l'unanimité des grandes puissances. "Nous avons quelques indications selon lesquelles il commence à y avoir des pénuries d'essence", mais il faut "du temps" pour que les sanctions marchent, a assuré Rex Tillerson. Washington et ses alliés espèrent que ces pressions obligeront Pyongyang à négocier l'arrêt de ses programmes militaires. Mais au-delà de l'unité affichée pour adopter ces sanctions, les grandes puissances restent divisées sur la manière de mettre fin à la crise.
A la tribune de l'ONU, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a estimé que "la négociation" était "la seule solution" et a appelé tous les acteurs, Américains et Nord-Coréens en tête, à "se réunir". Plus direct, son homologue russe Sergueï Lavrov a critiqué les menaces martiales américaines tout comme "l'aventurisme de Pyongyang". "L'hystérie militaire mène non seulement à l'impasse mais aussi à la catastrophe", a-t-il prévenu. Le chef de la diplomatie russe a aussi relancé la proposition de Moscou et Pékin pour un double moratoire: arrêt des expérimentations nord-coréennes mais aussi des exercices militaires américano-sud-coréens. Washington a jusqu'ici rejeté cette idée.
Donald Trump s'est entretenu jeudi à New York avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe et le président sud-coréen Moon Jae-In, dont les pays sont en première ligne face à Pyongyang. M. Moon a plaidé à l'ONU pour un apaisement des tensions afin d'éviter "un affrontement militaire accidentel". La Corée du Sud ne veut pas "l'effondrement" de la Corée du Nord, a-t-il assuré, mais la communauté internationale doit "riposter de façon plus vigoureuse" en cas de "nouvelles provocations" nord-coréennes. Mercredi, Shinzo Abe avait lui directement apporté son soutien à la position de Washington, qui répète que "toutes les options sont sur la table", y compris militaires. "La gravité de la menace est sans précédent" et l'heure est à "la pression" plus qu'au "dialogue", avait affirmé le dirigeant japonais, dont l'archipel a été récemment survolé à deux reprises par des missiles nord-coréens.