Retraite

François Hollande, le jour d’après

Eloigné de la vie publique depuis son départ de l’Elysée, l’ancien président de la République n’en reste pas moins actif en coulisses.
par Clarisse Martin
publié le 17 septembre 2017 à 19h51

Il restera le président le plus prolixe de la VRépublique. Pourtant, quatre mois après avoir cédé sa place à l'Elysée, François Hollande se fait relativement discret. Dans l'ombre. A 63 ans, il profite du temps dont il dispose à présent, après un quinquennat au sommet de l'Etat venu parachever une carrière politique dense en tant que député et premier secrétaire du parti socialiste.

C'est à cette nouvelle existence que s'intéresse le Journal du Dimanche dans une enquête publiée le 17 septembre. Une vie dont on sait finalement peu de choses, si ce n'est qu'il fait des infidélités à la rue de Solférino en prenant ses quartiers de l'autre côté de la Seine, rue de Rivoli – dans des bureaux mis à disposition par l'Etat pour les anciens présidents. Désormais, François Hollande jouit d'une vue imprenable sur le jardin des Tuileries, à deux pas du Carrousel du Louvre. Là où se dresse la pyramide devant laquelle Emmanuel Macron a célébré sa victoire, le soir du 7 mai.

«Les gens sont plus doux»

«Je suis dans une période plus calme et j'en apprécie le côté moins actif. […] Je mesure le prix du temps retrouvé», confie l'ex-élu corrézien à l'hebdomadaire. Même lorsqu'il sort, et se retrouve au contact des Français, l'ambiance est moins pesante. «Les gens sont plus respectueux, plus doux», note-t-il. Le temps jouera-t-il en sa faveur pour faire remonter sa cote de popularité, qui avait atteint des niveaux historiquement bas lorsqu'il était à l'Elysée ?

François Hollande n’avait pas habitué les Français à une telle diète médiatique. Durant l’été, on le savait en vacances, à couler des jours paisibles dans le sud de la France. Hormis quelques apparitions rapportées par des badauds dans la presse régionale, peu de choses ont filtré. Ce n’est que le 22 août que l’ex-président a brisé le silence, s’autorisant pour la première fois un commentaire à l’égard de la politique menée par son ancien ministre de l’Economie.

En marge du festival du film francophone d’Angoulême, François Hollande n’a pas résisté et a cédé à l’appel de la «petite phrase». L’exécutif est en difficulté. La baisse du montant de l’Aide personnalisée au logement (APL) fait polémique. Au gouvernement, on fait valoir que la mesure avait été actée sous la présidence de François Hollande. Mais les anciens ministres hollandais montent au créneau pour s’en défendre. Un brouhaha.

Visites et remises de décoration

Le mutisme n'aura duré que quelques mois. Il ne faut «pas demander aux Français des sacrifices qui ne sont pas utiles», met en garde le locataire sortant de l'Elysée, qui en profite pour défendre son bilan. «Les résultats sont là. […] J'avais hérité d'une situation très difficile qui était celle de la crise. Mon successeur a une situation meilleure, mais tant mieux.» L'ambiance s'est singulièrement refroidie entre les deux hommes. Après la passation de pouvoir le 14 mai, ils ne se sont pas officiellement rencontrés avant le 15 septembre, pour célébrer l'attribution officielle des Jeux olympiques à Paris.

Même si ses apparitions publiques se sont drastiquement réduites, François Hollande n'en est pas moins actif. A la tête de la fondation La France s'engage, lancée par son ami Martin Hirsch pendant le quinquennat écoulé, il devrait sillonner l'Hexagone pour des visites et des remises de décoration pendant les prochains mois. «Je mets ma personne au service de ceux qui s'engagent», affirme-t-il dans les colonnes du JDD. Tout en gardant un œil sur les affaires du Parti socialiste. L'heure de la retraite n'a manifestement pas encore sonné.

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