Les céréaliers français de retour en force sur le marché mondial

Bonne nouvelle : la production française de blé tendre en 2017 devrait atteindre les 36,8 millions de tonnes. Une excellente récolte surtout au regard des 27,6 millions de tonnes de l’année précédente. Selon les chiffres du service statistiques du ministère de l’Agriculture : la production de blé dépasse la moyenne de la période 2012-2016.

2016 restera donc une année noire sans suite, car les conditions climatiques ont été bien plus clémentes ces derniers mois. L’année dernière, le blé avait souffert d’un manque de soleil et de précipitations trop importantes en juin.

En 2017, c’est plutôt la chaleur qui a limité la production, mais dans l’ensemble les rendements sont bons. Au nord de la Seine, ils dépassent les 80 quintaux par hectare contre 65 à 75 quintaux ailleurs. En moyenne, la production devrait être de 71,5 quintaux l’hectare.

Une compétition internationale intense

Le soulagement des céréaliers est presque palpable tant une deuxième année cauchemardesque était redoutée. Cette bonne récolte qui est supérieure à la moyenne enregistrée entre 2012 et 2016 (+3,1 %) devrait permettre à la France de retrouver son statut de grand exportateur au niveau international.

Les volumes disponibles à l’exportation avaient chuté de 50 % en 2016 avec seulement 6 millions de tonnes. Un trou qui avait été comblé principalement par l’Ukraine et la Russie - deux pays concurrents de l’Hexagone sur le marché mondial.

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Le coup avait été rude et s’était même fait ressentir à l’Élysée où l’on ne pouvait que constater les effets déplorables sur la balance commerciale. Le secteur représente, en effet, 7 milliards d’euros pour le seul commerce extérieur.

Le ministre russe de l’Agriculture 36,8 millions de tonnes son ambition de voir 38 millions de tonnes de blé (contre 35 millions en 2016) exportées à travers le monde. Un objectif qui ne fait pas les affaires de la France.

La lutte entre ces deux géants de l’agriculture ne fait que commencer et les céréaliers français comptent bien récupérer la place prédominante qu’ils n’auraient jamais perdue sans une année 2016 particulièrement difficile.

L'euro fort pénalise les exportations

Cependant, malgré une production française très satisfaisante, le cours des céréales est fixé en dollars, à la bourse Chicago. Comme la politique économique et internationale de Donald Trump inquiète les marchés, ceux-ci se détournent de plus en plus du dollar pour l’euro, perçu comme une valeur refuge.

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Conséquences : la différence de taux change entre les deux monnaies se creuse. Un euro trop fort qui plombe les exportations des céréaliers français : Pour rester compétitifs sur le marché mondial, ils sont contraints de réduire leurs marges sur chaque tonne vendue.

Heureusement, les réserves de blé de 2016 devraient diminuer cette année : une baisse des stocks qui va permettre une augmentation des prix et améliorer la situation financière de nos céréaliers.

Philippe Mauvoisin est un ancien directeur de coopérative agricole