« Tu as lu ’La Tresse’ ? » Posez cette question autour de vous, et plus particulièrement auprès d’interlocuteurs de sexe féminin, et vous verrez la conversation s’animer. Car oui, cette couverture jaune où l’on voit une petite fille en ombre chinoise se faire coiffer les cheveux, vous l’avez vue partout cet été. Sur la plage, dans les transports, dans les maisons de la presse assiégées, aux terrasses des cafés, et vous avez observé, intriguées, l’air captivé de ses lecteurs. Ou, le plus souvent, de ses lectrices passionnées.

Fini. Sublime. #latresse #labibliodesé

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Nous aussi, on a un peu tardé à plonger dans le phénomène Laetitia Colombani, qui signe là son premier roman et doit elle-même ne pas en revenir de ce raz de marée. Et pourtant, ce petit-roman là avait tout pour (nous) plaire.

Déjà par sa construction, bien ficelée. Roman choral, « La Tresse » narre l’existence de trois femmes si différentes et si puissantes en butte avec leur destinée. Une Canadienne, une Indienne et une Italienne, qui toutes trois devront trouver la force de briser la banalité de leur chute annoncée par une société qui les nie. Eminemment féministe, le récit finira par entrelacer ces trois trajectoires pour former cette tresse qui nous unit toutes, femmes du XXIe siècle, par-delà les frontières.

Beaucoup d’esprits chagrins argueront de la facilité d’un tel postulat, d’un scénario cousu de fil blanc, d’une écriture sans saveur dont ils ne comprennent pas le succès. Tss. Mais les jaloux sont planqués partout où le succès éclate, comme dirait Cyril Hanouna. Et nous, comme tant de lectrices en France et bientôt dans le monde (le roman a été acheté dans seize pays), on a vraiment aimé lire d’une traite ce joli roman, humble, dont les personnages apprennent ou rappellent à beaucoup la condition encore trop souvent inacceptable des femmes dans le monde, et notamment en Inde. Et celle des malades, mis au ban d’une société de la performance. Ces destinées sont les nôtres, ces douleurs celles d’êtres qui nous sont chers. Et ce sont ces sujets graves et universels, chuchotés d’une plume si légère que nous l’avons sirotée à l’ombre des platanes, qui ont fait le succès de « La Tresse », et que nous vous invitons à parcourir, parce que le plaisir de lecture est rare, et qu’il est ici bien présent. Bref, un livre de l'été à offrir aux copines à la rentrée.