BÊTISE HUMAINE - Selon les chercheurs d'une université britannique, les fans asiatiques d'Harry Potter - qui dans la saga possède un volatile prénommé Hedwige - achèteraient de plus en plus de chouettes et de hiboux issus du braconnage. Une mode qui menacerait la survie de certaines espèces.
La folie Harry Potter n’a donc aucune limite. Depuis la sortie du premier film, il y a 16 ans, le nombre de chouettes et de hiboux capturés illégalement en Asie serait en pleine explosion. Au point d’inquiéter les ornithologues, pour qui la popularité de la l'oiseau blanc de l’apprenti sorcier, Hedwige, va trop loin, rapporte le quotidien britannique The Guardian.
En 2001, date de la sortie du premier film adapté de la saga Harry Potter, seules quelques centaines de rapaces ont été vendus sur les marchés d’Indonésie. En 2016, ils étaient plus de 13.000, selon les chercheurs de la Oxford Brookes University, au Royaume-Uni. Et les prix, de 9 à 25 euros, sont donc loin de refreiner les envies des fans des romans de sorcellerie de J.K. Rowling, souligne le Guardian, qui rapporte cette étude.
Our work was now featured by the Guardian. Please remember that just because you see a cute animal in a film, it... https://t.co/VNxS2B4Egs — Prof Anna Nekaris (@QueenFireface) 14 août 2017
Le plus gros problème réside dans le fait que ces animaux sont capturés illégalement dans la nature. Selon les chercheurs, certaines espèces déjà fragilisées pourraient bientôt disparaitre. Ils demandent à ce que les hiboux soient ajoutés à la liste des oiseaux protégés d'Indonésie, insistant sur le fait que les rapaces meurent généralement vite après avoir été arrachés à leur milieu naturel.
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Mais l'Indonésie n’est pas le seul pays concerné par ce braconnage. Selon l'un les chercheurs de l'université britannique, la mode sévirait aussi en Thaïlande. "Il y a deux semaines, j'étais dans un café possédant des animaux exotiques à Bangkok et ils avaient deux hiboux appelés Hedwige et Harry. Les visiteurs pouvaient s'en occuper et prendre une photo avec eux, déguisés en Harry ou Hermione", raconte-t-il à l'Observer. Même situation en Inde où Jairam Ramesh, un parlementaire indien, a récemment reproché aux fans d’Harry Potter d’avoir fait chuter le nombre de hiboux sauvages dans le pays. "Depuis Harry Potter, il semble y avoir une étrange fascination, même parmi les classes moyennes urbaines, d’offrir des hiboux aux enfants", a-t-il fait remarquer.
De son côté, J.K. Rowling avait déjà dénoncé publiquement en 2001 cette tendance. À cette période, les sanctuaires d'oiseaux recensaient un nombre grandissant de hiboux domestiques abandonnés. "Si, qui que ce soit, a été poussé à penser en lisant mes livres que les hiboux seraient plus heureux enfermés dans une petite cage et gardés à la maison, je voudrais en profiter pour dire aussi fort que je le peux que "vous avez tort"", a-t-elle dit. "Les hiboux des livres de Harry Potter ne sont pas censés refléter le vrai comportement et ou les préférences des vrais hiboux."