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Journaliste politique au « Figaro », Sophie Huet est morte

Elle fut la première femme à présider l’Association des journalistes parlementaires.

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Publié le 04 août 2017 à 09h42, modifié le 05 août 2017 à 07h35

Temps de Lecture 3 min.

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Sophie Huet, présidente de l’Association des journalistes parlementaires, le 3 novembre 2010.

Au lendemain de la présidentielle, mi-mai, alors que l’on se trouvait à Quiberon, qu’elle aimait, on lui avait envoyé une pensée et demandé de ses nouvelles. « Tu as bien raison de te reposer, ma petite chérie. Appelle-moi à ton retour qu’on se voie », avait-elle répondu. Evidemment, pas un mot sur elle et la maladie, qui galopait. C’était tout Sophie. Elle s’inquiétait de vous, avant de parler d’elle. Ne se plaignait jamais.

Pilier du service politique du Figaro, Sophie Huet, qui fut la première femme à présider l’Association des journalistes parlementaires (AJP) est morte, samedi 29 juillet, à l’âge de 64 ans. Elle se savait malade depuis un an mais restait persuadée qu’elle aurait le dernier mot. « C’est rien, c’est rien », éludait-elle. Jusqu’à la fin, elle évoquait la rentrée parlementaire de septembre avec les responsables du journal. Il faudrait compter avec elle, qu’on se le dise. Sophie était une combattante.

Respectée à droite comme à gauche

Née le 20 janvier 1953 à Paris, la journaliste a commencé sa carrière en 1976 à L’Aurore, avant de rejoindre Le Figaro en 1980 pour suivre le Parlement, ce qu’elle fit pendant quarante ans. Sa frêle silhouette hantait la salle des Quatre colonnes, où se croisent journalistes et politiques à l’Assemblée nationale. Respectée à droite comme à gauche, la présidente de l’AJP a prodigué ses conseils à des générations de journalistes. A ceux qu’elle aimait, parce que Sophie avait ses « têtes », elle présentait ses amis huissiers, qui lui passaient tout. Etre adoubé par elle valait tous les sésames dans les couloirs du Palais-Bourbon, où elle était comme chez elle.

Généreuse et enthousiaste, elle semblait toujours pressée, sur le qui-vive. D’ailleurs, elle écrivait plus vite que son ombre, tapant très fort sur son clavier, tournant les pages de ses cahiers noircis d’une grosse écriture fouillis pour exhumer d’innombrables citations de députés ou sénateurs qui lui avaient souvent tout dit. D’ailleurs, quand elle rentrait au journal, c’est la première chose qu’elle disait : « J’ai tout ! » Ceux qui ne lui répondaient pas à temps avaient droit aux remontrances glaciales d’une Sophie impériale. Elle détestait qu’on lui résiste.

Un fol élan, teinté d’inquiétude

Habitée par son métier, infatigable, elle vivait mal les campagnes présidentielles, où le Parlement était en sommeil. Parfois, elle était découragée, parce que ses trois feuillets avaient été ratiboisés. Il lui arrivait d’en pleurer. Mais dès le lendemain, tout était oublié, pardonné. Elle repartait en quête avec un fol élan, teinté de cette inquiétude qui semblait ne jamais la quitter. « C’était un petit soldat, jamais au repos, se souvient Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro. Elle s’émerveillait encore pour son métier, alors que tant de journalistes blasés croient avoir fait le tour de tout. Le revers de son enthousiasme, c’était une forme d’intranquilité. »

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