Arrivée du métro, nouveaux quartiers... ce qui va changer à Labège et pour le Sicoval d'ici 2024

Arrivée du métro à Labège, relations entre le Sicoval et Toulouse Métropole, l'état des finances de sa collectivité et son futur dans la métropole toulousaine : le président du Sicoval, Jacques Oberti, passe en revue tous les dossiers...

L’arrivée du métro à la fin de l’année 2024 devrait donner de nouvelles perspectives au quartier Enova de Labège (ex-Innopole)
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Actu Toulouse : L’arrivée du métro via la future troisième ligne ainsi que la connexion de la ligne B à cette troisième ligne ont été actés lors du dernier comité syndical de Tisséo début juillet. Le futur de Labège s’en trouve-t-il réellement changé ?

Jacques Oberti : C’est une excellente nouvelle pour plusieurs raisons. D’une part pour le développement du quartier Enova Labège Toulouse qui va pouvoir poursuivre sa croissance en tant que pôle d’activité et d’emplois. D’autre part car nous avons pu aboutir pour ce projet à un financement équitable pour nos collectivités. Après huit mois de négociations, c’est une belle satisfaction pour le Sicoval dont la contribution financière au projet mobilités de l’agglomération sera portée à 8 millions d’euros par an à l’horizon 2030 contre 1,2 actuellement. Cela correspond à un effort de 80 à 85 euros par an par habitant du Sicoval, un effort qui sera partagé à l’identique par les habitants des autres collectivités de l’agglomération.

C’est un effort que nous porterons néanmoins à la condition que la connexion de la ligne B à la troisième ligne se réalise. Je n’ose pas imaginer une autre issue et à ce titre, il faut que les travaux démarrent dans le mandat actuel.

Cette décision est-elle à même de relancer certains projets, d’enclencher de nouvelles dynamiques sur votre territoire?

J.O. : Avec l’arrivée du métro à l’horizon 2024, le quartier Enova et le parc technologique du Canal vont bénéficier d’un mode de transport performant. C’est quelque chose qui n’aurait pas été possible sans l’engagement du conseil départemental de Haute-Garonne et la Région Occitanie qui ont poussé pour que ce projet aboutisse. Les réactions sont forcément très positives, notamment du côté des chefs d’entreprise de Labège qui ont attendu tellement d’années ce moment. Cette décision ne peut que leur donner un regain de confiance dans nos collectivités.

Elle leur montre que nous sommes capables de travailler main dans la main. Sur ce dossier du métro de Labège, les hommes ont finalement pu faire fi de tous les conflits passés pour mettre en avant le bien-fondé de projets qui vont servir les usagers. C’est selon moi un moment fondateur pour la grande agglomération toulousaine. Cela montre que nous sommes prêts à jouer la carte de la cohésion. C’est une nouvelle marche d’escalier qui a été franchie et il en résulte un sentiment de satisfaction pour l’ensemble du bassin d’emplois de notre agglomération.

La concurrence économique entre les territoires, c’est donc de l’histoire ancienne ?

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J.O. : Cet accord sur le projet mobilité, c’est une première pierre mais l’on n’a pas fini de se parler car je suis persuadé que la coopération économique entre nous passera par un dialogue renforcé et une réflexion globale sur nos stratégies d’attractivité économique qui doivent être repensées à une échelle plus large.

Aujourd’hui, nos territoires se dessinent avec leurs complémentarités. Il est évident que le Sicoval n’ira jamais se positionner sur les filières de l’aéronautique pas plus qu’il n’a bougé quand Fabre a quitté le territoire de Labège pour s’installer du côté de l’Oncopole.

Ce dialogue entre vos collectivités peut-il aller jusqu’au regroupement des collectivités de l’agglomération toulousaine ?

J.O. : C’est une question complexe. Il y a quelques années, l’idée de créer un pôle métropolitain rapproché avait émergé. Au Sicoval, nous sommes convaincus que l’on doit fonctionner avec la Métropole. De là à dire qu’on va être partie prenante d’une autre Métropole, c’est une autre question. Aujourd’hui, le Sicoval est tourné vers des territoires ruraux et y mène des projets de solidarité. Il est aussi très intégré et a pris à son compte beaucoup de services auprès des habitants, de la petite enfance aux personnes âgées. C’est notre projet. Nous ne pourrions pas progresser de la même façon si Toulouse Métropole nous absorbait car elle n’est pas au même niveau d’intégration que nous. Il est en revanche possible de tisser des partenariats afin de mieux préparer l’avenir de nos territoires comme cela a été fait sur le métro. On peut aussi développer des relations contractuelles ou conventionnelles avec d’autres collectivités pour booster un travail sur des partenariats en matière économique ou de formation. Là, c’est tout à fait possible.

Il n’y a donc pas de fusion dans les cartons entre le Sicoval et Toulouse Métropole ?

J. O. : Très clairement, trois hypothèses se dessinent pour l’avenir du Sicoval : premièrement le Sicoval rejoint la Métropole, deuxièmement il rejoint le rural et le nord Lauragais, troisièmement, le Sicoval est coupé en deux. Mais spéculer sur ces hypothèses me parait beaucoup trop tôt. L’objectif de notre collectivité, c’est d’avoir un territoire mieux équilibré vers le sud où nous voulons créer des dynamiques en matière d’emploi. C’est indispensable et cela se fera en lançant des actions avant la fin de ce mandat.

Notre objectif, c’est de rééquilibrer le Sicoval sur des filières différentes et complémentaires. Nous avons notamment un projet de valorisation du sud de notre territoire par le tourisme en nous appuyant sur notre tissu de villages.

Il y a quelques mois, vous avez annoncé un plan de rationalisation avec plusieurs mesures prises pour maîtriser vos dépenses. Pour quels résultats ?

J.O. : Nous sommes effectivement sur la troisième année de ce plan de rationalisation et concrètement, sur l’année 2017, nous percevons le plein effet des mesures prises en 2015 et 2016. L’objectif, c’est d’être à l’équilibre sur nos dépenses de fonctionnement ce qui est mieux que ce qui était prévu et sans qu’il y ait eu nécessité de prendre des mesures sur le personnel. Avec ce plan, nous nous sommes redonnés des marges de manœuvre et nous ne nous sommes pas repliés en termes d’investissements. Au final, nous sommes repartis sur un cercle vertueux avec des prospectives budgétaires crédibles.

Jacques Oberti, le président du Sicoval (©Sicoval)

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