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Popularité : les réformes vont-elles aider ou plomber Macron?

Emmanuel Macron a connu une chute de popularité dans le baromètre Ifop-JDD paru dimanche. Sa cote devrait encore fluctuer selon les réformes à venir.

Gaël Vaillant , Mis à jour le
La stature internationale du chef de l'Etat, un levier que pourrait actionner Emmanuel Macron pour regagner en popularité.
La stature internationale du chef de l'Etat, un levier que pourrait actionner Emmanuel Macron pour regagner en popularité. © Reuters

Le dernier baromètre de popularité Ifop-JDD , paru dimanche, est rude pour Emmanuel Macron : il chute de 10 points par rapport au mois de juin, soit une baisse de 8 points depuis son élection à la présidence de la République. Les polémiques de ces derniers jours, autour du budget des armées ou du calendrier flou de ses réformes fiscales, ont plombé sa cote de popularité, calculée chaque mois par l'Ifop. Plus que 54% des Français sont désormais satisfaits de son action. Et ça pourrait continuer. L'exercice du pouvoir mais aussi les mesures annoncées et à venir devraient influencer directement le résultat des sondages. Petit exercice d'anticipation.

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L'effet code du travail

Fin août, le Premier ministre Edouard Philippe délivrera ses premières ordonnances relatives à la refonte du code du travail . Une période périlleuse devrait s'ouvrir tant pour le chef du gouvernement que pour le Président. Ils devront justifier les arbitrages, répondre aux détracteurs et convaincre leur majorité parlementaire. La publication mensuelle des chiffres de chômage devrait parasiter un peu plus la communication entourant ces réformes. La moindre erreur dans ce dossier coûtera des points de popularité à Emmanuel Macron. A l'inverse, s'il réussit à mettre en œuvre ses promesses de campagne, il pourrait remobiliser une partie de son électorat.

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Le calendrier :

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  • Fin août-début septembre : publication des ordonnances
  • 12 septembre : manifestation à l'appel, notamment, de la CGT
  • Octobre : ratification par le Parlement

Les mesures fiscales à venir, des bombes à retardement?

Les Français attendent beaucoup des réformes fiscales à venir . Depuis la crise financière de 2008-2010, les annonces en la matière ont souvent rimé avec rigueur, voire austérité. Edouard Philippe a tenté d'éviter cet écueil en promettant une baisse de 11 milliards d'euros des prélèvements obligatoires pour 2018. Mais le gouvernement a aussi confirmé une baisse des allocations logement au 1er octobre, une hausse de la Contribution sociale généralisée (CSG) - pour financer la suppression des cotisations sociales pour l'assurance chômage et l'assurance maladie -, la disparition partielle de l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ou encore la hausse du prix du tabac (+10 euros par paquet).

Côté bonnes nouvelles, les Français attendent la revalorisation de l'allocation adulte handicapé et du minimum vieillesse ou encore l'augmentation de la prime d'activité. Le calendrier d'une mesure, très attendue car populaire, n'a toutefois pas été précisé : le remboursement complet des lunettes, soins dentaires et prothèses auditives. Face à ce flot d'annonces, Emmanuel Macron et son Premier ministre vont devoir trouver le bon équilibre pour éviter la désillusion du plus grand nombre, et donc une nouvelle baisse de popularité.

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Le calendrier :

  • 1er octobre : baisse des allocations logement
  • Novembre-décembre : débat au Parlement du budget 2018 puis de la loi de financement de la sécurité sociale 2018
  • 1er janvier 2018 : suppression progressive de la taxe d'habitation pour 80% des ménages, transformation de l'ISF

Retraites, état d'urgence… Des réformes à haut risque

Outre la fiscalité, plusieurs dossiers chauds attendent Emmanuel Macron. D'abord, le projet de loi antiterroriste en débat au Parlement et dont l'entrée en vigueur est prévue pour la rentrée. Le sujet est clivant, à l'instar de sa principale conséquence : la levée de l'état d'urgence. Est-ce une bonne décision au vu de la menace terroriste encore élevée? Inscrire dans la loi des mesures d'exception pour pallier l'absence de l'état d'urgence ne risque-t-il pas d'entraver des libertés publiques? Des questions qui pourraient avoir des conséquences sur la popularité du Président.

Autre sujet, tout aussi risqué, les réformes, annoncées pour 2018, du système de l'assurance chômage et des retraites. A chaque fois que ces dossiers ont été abordés, les gouvernements ont dû faire face à une levée de boucliers syndicale, relayée par le mécontentement d'une partie de l'électorat. Par exemple, la cote de confiance de Nicolas Sarkozy avait dégringolé dans tous les sondages à l'été 2010 quand il souhaitait imposer sa réforme des retraites.

Le calendrier :

  • Septembre-octobre : débat et vote de la loi autour de la levée de l'état d'urgence
  • Décembre 2017-janvier 2018 : refonte de l'assurance chômage
  • Premier semestre 2018 : réforme des retraites

Des atouts pour faire remonter sa cote de popularité

Certains sujets en revanche permettent un regain de popularité. Le rôle actif du chef de l'Etat sur la scène internationale par exemple. Jacques Chirac, quand il s'est opposé à la guerre en Irak, Nicolas Sarkozy, au plus fort de la crise financière en 2008-2009, ou encore François Hollande, avec la COP21, ont tous profité d'un effet positif dans les sondages. Emmanuel Macron ne néglige pas cette carte : il soigne sa communication dans ce domaine et, sur le fond, il a annoncé des mesures pour endiguer les flux migratoires en Europe, ou encore un sommet international sur le climat en décembre à Paris.

Pass culture pour les jeunes, simplification des procédures de construction de logements, accès au très haut débit partout en France d'ici 2022, réduction par deux du nombre de déchets mis en décharge… d'autres mesures peuvent également jouer en faveur de sa popularité. Parmi les réformes, l'une d'entre elles est ainsi très attendue : les deux lois de moralisation de la vie politique, actuellement en débat au Parlement. Il faut toutefois relativiser l'impact d'un tel texte : il ne permettra jamais de compenser les dégâts, sur la popularité du Président, d'une hausse du chômage ou de la délinquance.

Le calendrier :

  • Fin juillet : adoption définitive des deux lois de la moralisation de la vie politique
  • Août : tournée diplomatique d'Emmanuel Macron pour défendre son projet européen
  • Fin août : mesures pour endiguer les flux migratoires et lutter contre les trafics illégaux
  • Septembre : simplification des procédures de construction de logements
  • 12 décembre : sommet sur le climat à Paris
  • Printemps 2018 : création d'un pass culture pour les jeunes
  • D'ici à 2022 : réduction par deux du nombre de déchets mis en décharge, 100% des déchets plastiques recyclés, accès au très haut débit partout en France, plan d'investissement de 50 milliards d'euros pour l'industrie

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