LES PLUS LUS
Publicité

La baisse des APL actée sous Hollande? Les ex-ministres démentent

Le précédent gouvernement n'a "jamais" envisagé une baisse des aides au logement, ont affirmé samedi et dimanche les ex-ministres Christian Eckert (Budget), Emmanuelle Cosse et Sylvia Pinel (Logement), contredisant des affirmations du nouvel exécutif.

Gaël Vaillant , Mis à jour le
Emmanuelle Cosse et Christian Eckert dénoncent la position du ministère de la Cohésion des territoires.
Emmanuelle Cosse et Christian Eckert dénoncent la position du ministère de la Cohésion des territoires. © Sipa

"Une réforme d'économie budgétaire décidée sous le quinquennat précédent et pas encore appliquée." C'est ainsi qu'un responsable du ministère de la Cohésion des territoires justifie auprès du JDD l'annonce de la baisse des allocations logement , de cinq euros par mois pour chaque bénéficiaire, à partir du 1er octobre prochain. Sauf que selon Christian Eckert, l'ancien ministre chargé du Budget interrogé dimanche par Le Parisien , le précédent gouvernement n'a "jamais" envisagé une telle baisse : "Nous ne l'avons jamais envisagée. Jamais. Je suis formel. Elle ne nous semblait pas juste."

Publicité

Lire notre interview de l'élu communiste Ian Brossat : "Le gouvernement fait les poches aux plus pauvres"

La suite après cette publicité

L'actuel ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, a pourtant assuré au Parisien qu'il s'agissait "d'une mesure qui découle du fait que le projet de loi de finances (PLF) 2017 avait été sous-doté car le précédent gouvernement avait prévu, sans l'annoncer, une baisse du montant de ces aides de 140 millions d'euros dans le budget". "Sauf qu'ils nous ont laissés la faire", poursuit le ministre, en ajoutant que le gouvernement n'avait "pas d'autre solution que de la mettre en oeuvre pour combler ce trou".

La suite après cette publicité

Une mesure issue du "musée des horreurs" de Bercy?

Selon Christian Eckert, "à chaque changement de ministre, il se passe le même scénario : la direction du Budget présente une liste de mesures que l'on appelle 'le musée des horreurs', des mesures généralement refusées par les prédécesseurs et qu'elle essaye de replacer". Il a par ailleurs estimé qu'il était trop tôt pour parler de "trou budgétaire". "L'année n'est pas terminée. Comment peuvent-ils savoir en juin qu'il va manquer 140 millions à la fin de l'année sur un budget de 18 milliards d'euros?", s'est-il interrogé.

De son côté, l'ancienne ministre du logement Emmanuelle Cosse a accusé le gouvernement "de dire n'importe quoi". "Monsieur Darmanin, n'assumant pas cette mesure de rigueur très dure et qui va faire très mal dans les publics défavorisés, explique que c'est l'application d'une réforme que nous aurions mis en place, ce qui est faux", a-t-elle dénoncé samedi soir sur France Info. Même dénégation de celle qui l'a précédée à ce poste, la radicale de gauche Sylvia Pinel qui a expliqué, sur Facebook : "Cette mesure d'économie revient régulièrement et je m'y suis toujours opposée lorsque j'étais en charge de ce dossier."

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Les aides au logement bénéficient à 6,5 millions de ménages français pour un montant moyen de 225 euros par mois. Versées par la Caisse d'allocation familiale (CAF), elles se décomposent en trois catégories : l'aide personnalisée au logement (APL) qui profite notamment à environ 800.000 étudiants, l'allocation de logement familial (ALF) et l'allocation de logement social (ALS). Une baisse de ces aides de 5 euros par mois et par ménage représenterait ainsi une économie mensuelle de 32,5 millions d'euros, soit 97,5 millions sur les trois derniers mois de l'année en cours. 

Contenus sponsorisés

Sur le même sujet
Emmanuel Macron tient un discours sur l'Europe à la Sorbonne, le 25 avril 2024.
Politique

Discours de la Sorbonne : Emmanuel Macron veut dissoudre la France dans l’UE

CHRONIQUE. Emmanuel Macron a prononcé ce jeudi depuis la Sorbonne son discours sur le projet européen, envisageant une intégration supranationale au détriment de la souveraineté nationale. Son enthousiasme pour l'UE contraste avec une réticence apparente à valoriser la France, regrette l'essayiste Paul Melun.

Publicité