Ernest Krings, le père du Code judiciaire, est mort
- Publié le 06-07-2017 à 12h24
- Mis à jour le 06-07-2017 à 12h39
On a appris, ce jeudi, le décès, à Evere, à l'âge de 96 ans, du procureur général émérite Ernest Krings.
M. Ernest Krings était né à Mol le 29 septembre 1920. Après de brillantes études de droit à l’université de Gand, complétées par des licences en notariat et en sciences économiques et financières, il fit son stage au barreau d?Anvers et fut ensuite nommé substitut du Procureur du Roi à Anvers à l’âge de 26 ans.
Il fut promu au parquet général de la Cour d’appel de Bruxelles en 1956 et fut nommé avocat général près la Cour de cassation en 1964. Il en devint le procureur général en 1983. Il a dirigé le parquet de la Cour de cassation pendant près de huit ans.
C’est sous son influence qu’évolua la jurisprudence de la Cour de cassation.
Ernest Krings mena aussi une riche carrière dans l?enseignement supérieur. Il fut successivement chargé de cours à la Industriële Hoge School d’Anvers et professeur de droit fiscal à l’Université libre de Bruxelles, section néerlandophone. Après la scission, en 1969, il fut nommé professeur ordinaire à la Vrije Universiteit Brussel, titulaire des cours de droit fiscal et de droit judiciaire. Ses anciens étudiants gardent de lui le souvenir d’un remarquable pédagogue.
En 1958, Ernest Krings fut nommé adjoint au commissaire royal à la réforme du Code Judiciaire, le bâtonnier Charles Van Reepinghen. Au terme de six années de travail, le duo élabora un Code judiciaire qui dotait la Belgique d’une législation moderne en matière de procédure civile, commerciale et sociale.
Cette oeuvre législative, l’une des plus importantes de l’après-guerre, le bâtonnier Van Reepinghen, décidé inopinément en 1966, n’en vit pas l’aboutissement. Ernest Krings lui succéda en qualité de Commissaire royal et assista la Chambre et le Sénat dans leurs travaux d’examen du projet de Code judiciaire jusqu’à l’adoption de la loi, le 10 octobre 1967.
Pendant les six années qui suivirent, il assura, la mise en œuvre du Code judiciaire, par le biais, notamment, de nombreuses conférences données dans tout le pays à l’intention des magistrats, des avocats et des huissiers de justice.
Ernest Krings assuma également la fonction de chef de cabinet du ministre de la justice Albert Lilar, dans le cabinet Eyskens III, où il s’illustra notamment lors des grandes grèves de l’hiver 1960.
Le Roi lui concéda, en 1993, le titre de baron.