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Réformes sociales : la CGT et la CFDT veulent que les discussions se poursuivent jusqu'à fin septembre

+ VIDEO. Edouard Philippe et Muriel Pénicaud ont repris ce lundi après-midi leurs entretiens avec les organisations syndicales et patronales.

Par Valérie Mazuir, Leïla de Comarmond

Publié le 29 mai 2017 à 13:56

Le Premier ministre et la ministre du Travail ont poursuivi ce lundi avec les organisations syndicales et patronales. Après avoir reçu mercredi dernier - au lendemain des entretiens des partenaires sociaux avec Emmanuel Macron - Pierre Gattaz, le président du Medef, Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière, et François Homeril, le président de la CGC, Edouard Philippe et Muriel Pénicaud ont reçu successivement ce lundi après-midi Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, puis Laurent Berger, celui de la CFDT, Alain Griset, le président de l'U2P, François Asselin, son homologue de la CPME et enfin, Philippe Louis, le secrétaire général de la CFTC. Mardi, le Premier ministre doit achever ses consultations en recevant Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, Luc Bérille, le secrétaire général de l'UNSA, et Eric Beynel, de Solidaires.

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Retrouvez le film de cet après-midi de consultations.

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20 h 10 : François Asselin : Il y aura un moratoire sur la pénibilité

Le président de la CPME persiste et signe. Alors que ni Pierre Gattaz et Alain griset, ses homologues du Medef et de la C2P n'ont eu confirmation d'un "moratoire" sur le compte pénibilité, François Asselin a affirmé à l'issue de son entretien avec Edouard Philippe comme la semaine dernière à l'issue de celui avec Emmanuel Macron que le sujet était bien sur la table. "Nous lui avons demandé s'il y aurait un moratoire, il nous a répondu oui, nous lui avons demandé comment cela se ferait concrètement, nous attendons la réponse", a expliqué le dirigeant patronal qui doit rencontrer jeudi la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Il a par ailleurs évoqué la question du plafonnement des indemnités prud'homales. "Quel type de barème sera décidé, y aura-t-il un plancher, quel intérêt le plafond aura-t-il ? Sachant que s'il est trop élevé, cela n'aura pas d'intérêt pour nos petites entreprises", a-t-il insisté. Le leader de la CPME a aussi évoqué notamment un raccourcissement des délais de recours du salarié en cas de licenciement ainsi que le formalisme des procédures.

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19 h 50  : Alain Griset élargi le champ des discussions

Alain Griset, président de l'U2P, le représentant des artisans et commerçants ne s'en est pas tenu au seuls sujets sociaux lorsqu'il a été reçu à Matignon ce lundi. Outre la réforme du Code du travail, il a abordé la question du statut juridique de l'entreprise, les cotisations sociales, le CICE ainsi que l'apprentissage et le compte pénibilité. Concernant les réformes en préparation concernant le Code du travail, l'artisan a insisté sur la nécessité de "prendre en compte la taille de nos entreprises". "On a une insécurité juridique qui fait que nos collègues préfèrent ne pas embaucher tant c'est risqué et compliqué", a-t-il insisté. Concernant le compte pénibilité, "le terme moratoire n'a pas été cité", a-t-il déclaré. Alain Griset a par ailleurs évoqué l'éventualité de mesures rapides sur l'apprentissage.

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17 h 30  : Laurent Berger : "Il faut se laisser jusqu'à la fin septembre pour discuter"

Se défendant de toute manoeuvre dilatoire, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, reçu juste après Philippe Martinez, a, lui aussi, insisté sur la nécessité pour le gouvernement de ne pas se précipiter à l'issue de sa réunion qualifiée de "positive" avec le Premier ministre, Edouard Philippe. Et il a ajouté qu'il "faudra que l'écoute se traduise dans les faits".

A défaut d'avoir eu l'assurance de disposer de plus de temps, il y a eu quelques précisions de calendrier. Il a confirmé que la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, recevrait d'ici à la fin de la semaine les partenaires sociaux rue de Grenelle. Laurent Berger sera reçu jeudi à 7 heures du matin, et son homologue de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, l'après-midi. "Avec Emmanuel Macron et Edouard Philippe, il y a eu des concertations sur la méthode, avec Muriel Pénicaud on va rentrer dans le vif des sujets", a déclaré le syndicaliste.

Confirmant que le gouvernement adresserait aux partenaires sociaux la semaine prochaine une "lettre d'orientation qui devrait reprendre le contenu des sujets à traiter, Laurent Berger s'est montré très ferme sur le compte pénibilité: "Il a commencé à entrer en vigueur, aujourd'hui, on nous dit qu'il y a des difficultés de mise en oeuvre, traitons les, la CFDT est prête à travailler mais j'enjoins le gouvernement à ne pas se précipiter à édicter un moratoire sur cette mesure de justice sociale", "contrepartie de l'allongement de la durée de cotisation".

Sur les indemnités prud'homales, le cédétiste n'a pas changé d'avis. "Le préjudice subi doit avoir une réparation intégrale, nous sommes d'accord sur ce point". Mais il a semblé prendre acte de la détermination de l'exécutif à traiter le sujet en posant trois conditions : "cela ne peut se faire avec un plafond bas, sans plancher et dérogations possibles. Sur l'organisation d'un référendum en cas d'accord minoritaire, la CFDT a redit son opposition à ouvrir cette possibilité aux employeurs. Il a par ailleurs insisté sur sa revendication d'une "représentation collective des salariés encore plus forte par l'instauration d'une codétermination dans l'entreprise".

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16 h 10  : Philippe Martinez  : "Nous avons senti une volonté de discuter et d'écouter tout le monde"

L'entretien d'Edouard Philippe avec Philippe Martinez, a duré une heure. Le leader de la CGT était accompagné de Catherine Perret, Fabrice Angéi, tous deux membres du bureau confédéral, ainsi que Mohammed Oussedik, appartenant à la commission exécutive (direction élargie) et sa directrice de cabinet, Elsa Conseil.

Si Philippe Martinez a eu besoin de planter le décor en évoquant d'abord le conflit en cours dans le transport de matières dangereuses, il en est sorti plutôt satisfait de la méthode. "Le Premier ministre a réaffirmé qu'il comptait travailler, discuter avec l'ensemble des organisations syndicales, d'une façon respectueuse de sa diversité", "il se dit ouvert à toutes les propositions de toutes les organisations syndicales", a-t-il affirmé. "Nous avons senti une volonté de discuter et d'écouter tout le monde", a-t-il insisté, ajoutant : "On verra comment on avance dans les prochains jours", a-t-il ajouté, prudent.

Sur le fond des dossiers, Philippe Martinez a répété l'opposition de sa centrale à toute inversion de la hiérarchie des normes. Il a aussi rappelé le refus de son organisation de voir les indemnités prud'homales plafonnées mais n'a pas montré un grand optimisme sur le sujet. "Le Premier ministre a dit qu'il avait une feuille de route", a déclaré le cégétiste, affirmant que la "marge de manoeuvre" d'Edouard Philippe sur le sujet apparaissait "étroite".

Le cégétiste, qui a aussi redit son hostilité à une fusion des instances représentatives du personnel promise par Emmanuel Macron, a réclamé avant toute mesure un bilan des trois lois prises ayant déjà réformé le Code du travail sous le quinquennat précédent, la loi Macron, la loi Rebsamen et la loi El Khomri. Il a par ailleurs noté avec une pointe de satisfaction que le chef du gouvernement "est d'accord avec [la CGT] pour dire que le référendum qui avait été organisé chez Smart sur l'augmentation du temps de travail "n'est pas le meilleur exemple de consultation". "Si je vous demande si vous préférez qu'on vous coupe la jambe gauche ou droite pour courir le 100 m, est-ce que c'est une question pertinente selon vous?", a-t-il expliqué, au sujet du projet d'extension du référendum en entreprise pour valider des accords d'entreprise signés par des syndicats qui seraient minoritaires.

Concernant le calendrier de bouclage de la réforme du Code du travail, Philippe Martinez a "compris qu'il ne s'agit pas de fin août". "Il faut que cela aille largement au-delà de l'été, donc du 21 septembre", a-t-il demandé. Il a évoqué un rendez-vous dès ce mardi avec la ministre du Travail, Muriel Pénivcaud, qui assistait à l'entretien.

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Pour en savoir plus sur les propositions d'Emmanuel Macron

La réforme du droit du travail, qui donnerait plus de portée aux accords de branches et d’entreprises, plafonnerait les indemnités prud’homales et réformerait les instances représentatives des salariés, devrait être terminée « avant septembre, octobre peut-être dernier délai », avait déclaré mercredi le président de la CFE-CGC, François Hommeril. Le président du Medef, Pierre Gattaz, avait apporté des précisions sur la suite : « Nous avons établi qu’après la réforme du marché du travail, ce serait toute la partie assurance-chômage et formation professionnelle (...), sans doute à l’automne. Et (...) en 2018 : tout ce qui est retraites. » Le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, a déclaré vendredi que l’objectif, c’était « qu’à l’automne nous soyons opérationnels (...). Opérationnels, c’est-à-dire que tout soit mis en oeuvre ».

EN VIDEO. Emmanuel Macron veut aller vite sur les sujets sociaux

Pour en savoir plus sur le gouvernement d’Edouard Philippe

> DOSSIER spécial sur le gouvernement > DIAPORAMA Le gouvernement en photos

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