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Carburants : le patronat et les pétroliers démentent les rumeurs de pénurie

La CGT-Transport a reconduit lundi son mot d’ordre de grève sur les livraisons de carburant. Mais l’impact du mouvement est très faible, affirme le patronat.

Par Lionel Steinmann

Publié le 29 mai 2017 à 12:51

Les conducteurs de camions transportant des matières dangereuses, et notamment le carburant, ont repris lundi la grève qu’ils avaient déclenchée vendredi pour réclamer une amélioration de leurs conditions de travail, mais le patronat du secteur et l’Union française des industries pétrolières (UFIP) assurent que le mouvement n’a qu’un impact minime et circonscrit.

Selon Fabrice Michaud de la CGT Transports, le mouvement a repris avec notamment le blocage de la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne) et du dépôt de la Rochelle. En Ile-de-France, des barrages filtrants ont également été mis en place devant huit des neuf dépôts pétroliers de la région. Les grévistes "essaient de convaincre les conducteurs" de se joindre au mouvement et le trafic est "ralenti", a indiqué le syndicaliste, qui a estimé la proportion de grévistes « aux alentours de 70% ». Toujours en Ile-de-France, "70 à 80%" des stations-service sont "en risque de rupture de stock", assure-t-il.

"Pas de risque de rupture dans la chaîne d’approvisionnement"

Ce que réfutent TLF et la FNTR, les deux syndicats patronaux concernés (qui refusent d’ouvrir des négociations avec le syndicat). "Les chiffres de mobilisation de la CGT concernant le blocage des dépôts de carburant, annoncés ce début de semaine lundi 29 mai sont largement exagérés", affirment les deux organisations dans un communiqué commun." D’une part, la mobilisation constatée ce matin et essentiellement concentrée sur quelques dépôts de la région Ile-de-France, est l’œuvre d’une trentaine de manifestants et n’occupe pas 90% de grévistes comme prétendu par la CGT. D’autre part, 75% des chargements en carburant sont assurés, ce qui n’entraîne pas de risque de rupture dans la chaîne d’approvisionnement de carburant. De plus, les forces de l’ordre alertées jouent pleinement leur rôle."

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Cette version des faits est corroborée par l’Ufip, le syndicat patronal des pétroliers, qui estime qu’ "il ne faut pas surinquiéter les automobilistes". Selon l’organisation, le mouvement de blocage ou de filtrage concerne quelques dépôts de la région parisienne, alors qu’il y en a près de 200 ailleurs. Les difficultés d’accès ici ou là peuvent donc être contournée pour les conducteurs au moyen d’un détour.

Risque de précipitation des automobilistes

"En ce qui concerne la situation en Ile-de-France, suite au long week-end qui a occasionné une forte consommation de carburant, il est possible qu’il y ait ici ou là une rupture d’approvisionnement sur un ou deux produits, ce qui est normal dans cette situation, avance l’Ufip. Mais les réapprovisionnements sont en train d’être faits."

Selon les professionnels, le vrai risque est que les automobilistes, encore marqués par un précédent mouvement de blocage de 2016 (de bien plus grande ampleur), ne se précipitent vers les stations-service pour faire un plein de précaution… Ce qui, dès lors, pourrait enclencher un début de pénurie.

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