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SNCF : quand les fans de TGV disent "non" à InOui

+ VIDEO. La décision de la direction d'abandonner l'acronyme TGV pour rebaptiser sa marque grande vitesse "inOui" suscite une vague de réactions négatives.

Par Jean-Michel Gradt

Publié le 29 mai 2017 à 11:08

En annonçant la fin de "TGV", trois lettres presque aussi célèbres que les quatre de SNCF, pour rebaptiser sa marque grande vitesse "inOui", la direction de l'entreprise ferroviaire a déclenché sur les réseaux sociaux, comme Twitter, une vague de réactions qui vont de l'enjoué à l'hostile, en passant par le moqueur.

Si les spécialistes du marketing peuvent comprendre la logique de la SNCF _ rendre visible la segmentation de l'offre grande vitesse et son pendant Ouigo, la marque de train low-cost _ il n'en va pas de même pour certains clients, pour les commentateurs, voire en interne pour certaines organisations syndicales comme la CGT-Cheminot de Marseille qui moquent la direction et son président Guillaume Pepy en pastichant "le monde de oui-oui".

"Un nom est fait pour vendre. S'il n'a pas de sens pour le consommateur, autant en changer. Soit il est trop descriptif et ne correspond plus à l'activité de l'entreprise, soit il fait référence à une technologie désuète", soulignaient les spécialistes de la communication, comme Marcel Botton, le PDG et fondateur de l'agence Nomen, dans une enquête consacrée aux marques qui changent de nom réalisée par le Journal du Net.

EN VIDEO. inOui ! La SNCF rebaptise ses TGV… et fait bien rire Internet

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Un changement de nom raté expose à des risques

Les trois lettres TGV n'ont-elles plus de sens pour le consommateur ? La grande vitesse est-elle une technologie ferroviaire dépassée ? Ou qui ne correspond plus à l'activité de la SNCF ? Libre à chacun de donner sa réponse.

Mais force est de constater que sur Twitter, l'abandon de "TGV", acronyme passé en quarante ans dans le langage courant et marque parfaitement identifiée à sa fonction de Train à Grande Vitesse, au profit d'une nouvelle appellation qui ne fait sens que par rapport à un code marketing du "oui", passe mal.

"C'est comme si tu changeais le nom d'Ariane ou d'Airbus," estime @Lyonrail) "Je ne comprend pas le choix de ce nouveau nom #InOUI :-/ C'est faire une croix sur une marque mondialement connue", renchérit Guillaume Sagnes.

"Changer de nom n’est pas anodin : non seulement parce qu’il faut refaire toute la com, mais aussi et surtout parce que le nouveau se doit d’être plus pertinent que son prédécesseur au point d’arriver à le faire oublier", lit-on sur le blog spécialisé Scribéchoqui le terme "InOui" tout simplement "imprononçable".

"Oui" la marque ombrelle de la SNCF

Après avoir lancé Ouigo en 2013, ses services d'autocars Ouibus et de location de voitures OuiCar, la SNCF annonce l'inauguration des premières rames "InOui" pour le 1er juillet, en même temps que les lignes à grande vitesse du TGV Atlantique reliant Paris à Rennes et Bordeaux. Le déploiement des nouvelles rames se fera progressivement d'ici à la fin de 2018. Quant au site internet voyages-sncf, qui est le premier site d’e-commerce français, il ne fera pas exception. Pas la peine de chercher bien loin son nouveau nom, ce sera oui.sncf.

Pis, les spécialistes s'accordent pour dire qu'un changement de nom raté (c'est-à-dire mal perçu) expose l'entreprise à des risques tels que refus des consommateurs d'accepter le nouveau nom, perte de notoriété, incompréhension du changement, baisse des ventes…

Ce qui revient à poser la question suivante : peut-on imposer à une marque de changer de nom contre l'avis des clients, à savoir : les 105 millions de personnes qui ont emprunté le TGV en 2016 ? Le twitto BB27000 a lancé, vendredi 26 mai, une consultation sauvage sur le thème : "Êtes-vous pour ou contre le nouveau nom des TGV  ? "

Résultat de ce sondage auquel 3.475 personnes ont répondu : 91% de votes défavorables. Dans un nouveau post daté de samedi, il ajoute que "ce logo a coûté 67.000 euros. Plus 4 millions pour le mettre partout". Des éléments que confirmera ou non ce lundi Guillaume Pepy qui va s'exprimer sur ce sujet.

Peut-être se souviendra-t-il de cette phrase de l'un de ses prédécesseurs à la SNCF, Louis Gallois, qui avait observé : "Le vrai succès c'est quand une marque devient un nom commun, c'est le cas du TGV".

Jean-Michel Gradt

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