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Hollande soutient Macron, Le Pen prend congé de la présidence du FN… Le premier jour de campagne de l’entre-deux-tours

Un premier coup de poker, des ralliements, des partis pris en étau… Récit d’un « jour d’après ».

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Publié le 24 avril 2017 à 22h14, modifié le 25 avril 2017 à 07h46

Temps de Lecture 6 min.

24,01 % contre 21,30 %. Tels sont les scores d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen, qualifiés pour le second tour de l’élection présidentielle française, d’après les résultats définitifs publiés lundi 24 avril en fin d’après-midi.

Les deux finalistes du scrutin devraient se croiser, mardi, puisqu’ils ont tous les deux répondus favorablement à l’invitation de François Hollande de participer à l’hommage national qui sera rendu à 11 heures, à la préfecture de police de Paris, à Xavier Jugelé, le policier tué le 20 avril dans l’attentat des Champs-Elysées.

Lundi, tous deux ont commencé la journée là où ils avaient terminé la précédente : à Paris pour Emmanuel Macron et dans le Pas-de-Calais pour Marine Le Pen. Journée durant laquelle les deux principales formations françaises, le Parti socialiste et le parti Les Républicains, qui sont aussi les principaux perdants du scrutin du 23 avril, ont donné leur mot d’ordre pour le second tour, tout en esquissant les difficultés à venir. Récit d’un « jour d’après ».

Lire aussi : Après le premier tour, une nouvelle campagne commence pour Le Pen et Macron

  • Emmanuel Macron prépare ses prochains déplacements

Le candidat d’En marche ! a enchaîné les réunions avec ses proches, lundi matin, afin d’affiner sa stratégie de l’entre-deux tours. En discussion, notamment : son agenda pour ces prochains jours. Il se rendra dans la Somme et le Pas-de-Calais mercredi, où il donnera un meeting à Arras. Il se déplacera ensuite en Haute-Vienne, vendredi.

Pour son premier déplacement, Emmanuel Macron a rendu hommage aux victimes du génocide arménien de 1915, à Paris, à l’occasion des commémorations du 102ème anniversaire de celui-ci. Le vainqueur du premier tour y a précédé de trois heures François Hollande.

Emmanuel Macron lors de l’hommage rendu à Paris aux victimes du génocide arménien lundi après-midi.

Lundi matin, son entourage essayait également de déminer les conséquences de ce qui est apparu comme une maladresse hier soir, lorsque le candidat s’est réuni à la brasserie parisienne La Rotonde à Paris pour fêter sa première place avec ses proches. Alors que ses adversaires ont immédiatement dressé un parallèle avec la soirée du Fouquet’s de Nicolas Sarkozy en 2007, Emmanuel Macron a indiqué qu’il s’agissait davantage d’« un moment de cœur », lors duquel il a voulu remercier ceux qui le suivaient depuis le premier jour. 

  • Marine Le Pen se met en « congé » de la présidence du FN

Marine Le Pen a, elle, commencé la journée sur le marché de Rouvroy, dans le Pas-de-Calais, d’où elle a brocardé devant la presse « le vieux front républicain tout pourri, dont plus personne ne veut » qui « essaie de se coaliser » contre elle. Un tract au ton très dur a été distribué sur le terrorisme, dans la continuité de sa fin de campagne axée sur ce que son parti appelle ses « fondamentaux ».

Invitée du journal de 20 heures de France 2, elle a joué l’une de ses premières cartouches de cet entre-deux-tours en déclarant qu’elle se mettait « en congé » de la présidence du Front national. « Je ne suis plus que la candidate à la présidentielle », a-t-elle affirmé, expliquant cette décision au nom de sa volonté de « rassembler tous les Français ».

Pour la candidate du FN, se défaire de son étiquette partisane est surtout une nouvelle étape de sa stratégie de « dédiabolisation », avec pour objectif de conquérir de nouveaux électeurs. « Nous pouvons gagner, nous allons gagner », a-t-elle insisté. Concernant son programme des prochains jours, elle se rendra sur le marché de Rungis mardi matin, avant de donner un meeting à Nice, jeudi soir.

Lire aussi : Quels reports de voix pour Macron et Le Pen au second tour ?

  • François Hollande votera pour Emmanuel Macron

Lors d’une allocution diffusée depuis l’Elysée, François Hollande a déclaré son soutien à Emmanuel Macron lundi après-midi. Il a évoqué le « risque » que « fait une nouvelle fois courir » l’extrême droite à la France : « il y a d’abord sa longue histoire, il y a aussi ses méthodes, ses liens avec des groupes extrémistes partout en Europe ». L’extrême droite « stigmatiserait une partie de nos concitoyens au regard de leurs origines et religion. Elle mettrait en cause les principes de la République », a ajouté le président.

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D’autres groupes et personnalités ont également déclaré leur soutien au candidat d’En Marche. Pierre Gattaz, au nom du Medef, a ainsi déclaré : « Nous sommes aujourd’hui derrière le candidat Emmanuel Macron, en tout cas sur le plan économique et social. Il n’y a pas l’ombre d’une hésitation ».

Le bureau national du Parti radical de gauche a également annoncé dans un communiqué qu’il appelait « unanimement » à voter pour Emmanuel Macron, à qui il a proposé de « bâtir (…) une coalition large de gouvernement ».

  • Le PS soutient Macron mais réserve sa position sur les législatives

A l’issue d’un bureau politique, le Parti socialiste (PS) a également appelé « à battre l’extrême droite » et donc « à voter » pour Emmanuel Macron contre Marine Le Pen, a annoncé lundi Jean-Christophe Cambadélis au lendemain d’un scrutin qui a vu le candidat du Parti socialiste, Benoît Hamon récolter 6,36 % des suffrages. Une décision « unanime » du bureau national du parti a précisé le patron du PS.

Le premier secrétaire du PS s’est cependant gardé de donner des précisions sur l’après-second tour et notamment sur la ligne de conduite du parti pour les législatives. Dans une tribune au Monde publiée lundi soir, plus de 160 socialistes proches de François Hollande plaident pour ne pas s’allier à En marche ! lors des législatives.

Lire leur tribune : « Emmanuel Macron peut préserver les chances de la France

  • Les Républicains se divisent sur l’entre-deux-tous

Fallait-il, ou non, appeler à voter pour Emmanuel Macron ? Les membres du parti Les Républicains ont tranché : ce ne sera pas un appel à soutenir le candidat d’En marche ! Dans un communiqué laconique, adopté sans vote à l’issue d’un bureau national du parti, lundi soir, ils ont appelé à voter « contre Marine Le Pen », insistant sur le fait que « l’abstention ne peut être un choix ». Un communiqué qui divise les membres du parti, certains d’entre eux ayant souhaité un appel plus clair au soutien au candidat d’En marche !

Laurent Wauquiez à son arrivée au siège du parti Les Républicains, au lendemain de l'élimination de François Fillon au premier tour de l'élection présidentielle.

François Fillon était présent lors du début du bureau politique. A cette occasion, il a déclaré qu’il n’était « plus légitime » pour mener la bataille des législatives. Ce chantier incombera à Christian Jacob, président des députés Les Républicains. Arrivé en troisième position à l’issue du 1er tour, avec 20,01 % des voix, François Fillon a par ailleurs déclaré qu’il allait « redevenir un militant de cœur parmi les autres », ajoutant :

« Je vais devoir penser ma vie autrement, panser aussi les plaies de ma famille. »

  • La consultation de la France insoumise commencera mardi

Jean-Luc Mélenchon lors de sa déclaration après le premier tour de la présidentielle le 23 avril.

Jean-Luc Mélenchon, qui a récolté 19,58 % des suffrages, dimanche, avait refusé de donner une consigne de vote pour le second tour affirmant qu’il allait consulter les membres de la plate-forme de La France insoumise sur la position à adopter. Selon Eric Coquerel, coordinateur du Parti de gauche, la consultation des sympathisants commencera mardi et sera rendue publique « en fin de semaine », probablement vendredi. « C’est un avis qui sera demandé, ce n’est pas une consigne mais le positionnement des insoumis », précise-t-il au Monde.

Plusieurs options seront possibles sauf « une pour des raisons que chacun comprendra : pas une voix pour le FN », indique M. Coquerel. Selon lui la formulation n’est pas encore finalisée mais dimanche plusieurs choix étaient évoqués : voter pour Emmanuel Macron, voter blanc, s’abstenir ou ne pas donner de consigne de vote. Pourront participer les 440 000 internautes qui ont « appuyé » la candidature de M. Mélenchon sur sa plate-forme Internet, jlm2017.fr. Une adhésion qui se faisait d’un simple clic, en laissant ses coordonnées, sans cotisation ni engagement sur la durée.

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